Évènement 2 : Attentat au Sénat

— Sénat Galactique, Coruscant.

« Avant tout, je souhaiterais vous remercier de vous être réunis ici, aujourd’hui. D’avoir répondu présents à cette convocation d’une importance croissante. En effet, si nous sommes tous réunis, c’est pour aborder un sujet des plus délicats. Je suppose que vous tous ici êtes conscients des rumeurs et des mots que l’on prononce à voix basse. Je parle bien évidemment des mouvements de protestation contre l’Empire. Des activistes. Je parle des lâches qui prennent les armes pour attaquer nos honnêtes citoyens. Je n’accuse personne ici. Le but de cette réunion n’est pas de pointer quelqu’un du doigt. Chacun peut penser ce qu’il le désire. Cependant, si le Sénat existe toujours, c’est pour une bonne raison. Le but du Sénat a été, est, et sera, de toujours favoriser le dialogue. L’Empire ne cautionne en aucun cas les actes perpétrés par des personnes armées et sera catégorique quant à leur sort. Tout manquement aux lois qui, je le rappelle, découlent majoritairement des lois de la République, et qui ont donc été votées ici-même, sera puni proportionnellement à la gravité de la faute commise. La Loi est la même pour chacun de nous, et toutes tentative de conspiration ou de trahison sera réprimandée. L’Empire ne... »

L’Empereur Palpatine ne put jamais terminer son discours, car une violente explosion retentit et ébranla le bâtiment lui-même. Les lumières se coupèrent, virant au rouge, et un son d’alarme retentit. Un murmure de panique parcourut l’assemblée sénatoriale, que le Grand Vizir Mas Amedda s’empressa de calmer. Palpatine lui-même était surpris de la tournure des événements. En effet, il avait convoqué aujourd’hui la totalité des Sénateurs afin de rappeler à tous les risques encourus s’ils supportaient les actes commis par des sympathisants rebelles. En effet, la menace de ces mouvements, généralement isolés, était grandissante et Palpatine ne laisserait en aucun cas sa poigne de fer se ramollir. Il comptait resserrer l’étau en ce jour, en rappelant à chacun des Sénateurs qu’il savait. Evidemment que l’Empereur savait qui supportait les opposants au régime de l’Empire. Il savait également qu’aucun d’entre eux n’avait de réel pouvoir, et que les débats qui devaient suivre son discours seraient futiles.

Mais de débat il n’y eut pas. En effet, à l’extérieur, un groupuscule d’activistes indépendants de toute organisation, avait profité de l’occasion et du fait qu’un grand nombre de Sénateurs se trouve au Sénat pour perpétrer un acte terroriste. ils avaient envoyé un speeder bourré d’explosifs droit dans l’entrée historique du bâtiment, et avaient condamné chacun des autres accès. Mais cela, les Sénateurs ne le savaient pas encore, les Gardes Sénatoriaux et les Stormtroopers commençant seulement à se rendre compte de l’importance de l’attaque. Immédiatement, l’Empereur avait ordonné que l’on convoque ses Inquisiteurs, le Seigneur Vador et Mara Jade elle-même afin de procéder à un interrogatoire. Pour lui, il s’agissait d’une attaque rebelle, sans doute commanditée par un ou plusieurs Sénateurs présents - ou pire, il pourrait s’agir de l’un des absents. Et même si l’attaque n’avait pas été commise par des Rebelles, cet acte donnait une excuse toute faite à Palpatine pour qu’il resserre davantage l’étau et prenne davantage de mesures pour contrer la menace terroriste.

Plusieurs minutes s’écoulèrent, et les Sénateurs avaient été évacués de la pièce centrale vers un hall sécurisé. Ils étaient entourés de Stormtroopers, et le Commandant Fox, de la Garde de Coruscant, était chargé de tenir l’Empereur au courant de la situation. Ainsi, il avait été décidé que les Sénateurs seraient interrogés. S’il était certain que les Sith présents dans la pièce pouvaient sans souci déblayer les entrées du bâtiment, ce n’était pas ce que Palpatine voulait. Confinés à l’intérieur, il n’avaient aucun moyen connu de s’échapper, et ne pourraient donc esquiver un interrogatoire. Ses Inquisiteurs allaient avoir une occasion de faire leurs preuves, notamment le Troisième Frère, qui avait rejoint leurs rangs depuis peu. Certains Sénateurs semblaient paniqués, d’autres sereins, certains criant leur innocence, d’autres accueillant l’interrogatoire à bras ouverts. Démêler le vrai du faux n’était pas toujours évident, mais Palpatine laissait faire ses subordonnés.

Une session exceptionnelle du Sénat, Kylo Ren n'avait pas tellement envie d'assister à cela. Il savait que les Rebelles étaient dangereux, mieux que personne, à son époque, il les avait poursuivi et combattu ardemment. Il n'avait pas besoin d'entendre le rappel de Palpatine. A la place, il avait fait venir le Général Armitage Hux sur Coruscant pour l'entrainer à utiliser la Force. Une véritable surprise pour Ren qui n'avait jamais senti aucune Force émaner de son général mais il semblait que ce dernier se révèle être un précieux atout, bien plus que tout ce qu'il avait toujours cru. Il réalisait maintenant qu'il avait peut-être trop sous-estimé Hux. Pour autant, il ne le formulerait jamais en ces termes précis, ni devant lui, ni devant qui que ce soit.
Bien que Kylo Ren préférait cacher les capacités du Général à l'Empereur, il avait décidé que ce ne serait pas dramatique si ce dernier venait à l'apprendre, ce qui arriverait un jour. Mais le secret de Hux restait un atout majeur pour Kylo Ren et ses plans personnels. Alors pour l'instant, il jugeait que le meilleur endroit pour entrainer Hux n'était pas à l'autre bout de la galaxie en tentant de se cacher de l'Empereur mais juste sous son nez, sur Corsucant où il se trouvait lui-même mais où il y avait aussi Vador, les Inquisiteurs et Ahsoka. D'après lui, la présence d'un nombre élevé d'utilisateurs de la Force empêcherait l'Empereur de distinguer Armitage des autres.
C'était dans un vieux bâtiment abandonné, une vieille usine que Ren avait donné rendez-vous à son général pour l'entrainer à l'abri des regards. Cependant, son comlink était ouvert au cas où on l'appelait, au cas où on est besoin de lui rapidement ou si Vador s'interroger sur le lieu où il se trouvait. Il n'avait pas parlé à Vador d'Hux, pas plus qu'à l'Empereur. En parler à Vador revenait à en parler à l'Empereur. Et il avait beau être son grand-père, il avait beau l'admirer, Kylo Ren ressentait aussi cette rivalité avec lui, l'encourageant à toujours être au meilleur de lui-même pour tenter d'atteindre le même niveau que lui. Et il fallait dire qu'en ce moment, ce n'était pas aussi compliqué qu'il l'aurait cru. Sans doute parce que Anakin venait de devenir Vador et qu'il n'était pas encore aussi puissant que Vador n'avait pu l'être. Ou peut-être parce que sa femme était encore en vie et le rattachait encore, d'une certaine manière à Anakin Skywalker.
« Focalisez-vous sur votre colère, Hux et faites bouger cette caisse ! »
Se tenant face au roux, une caisse de vieux débris se tenaient entre eux et Kylo Ren attendait qu'il la fasse bouger en se concentrer, comme il l'avait fait sur Arkanis. Était-il un bon professeur ? Sans doute que non. Parce qu'il n'avait pas la patience d'enseigner. Il comprenait pourquoi les Sith cherchaient à détourner des Jedi pour en faire leurs apprentis et non prendre un enfant et le former dès son plus jeune âge. La patience n'était pas l'une des vertus du Côté Obscur. Serait-il capable de former correctement le général Hux ? Il l'ignorait, c'était encore difficile à dire. Ils n'en étaient qu'à leur premier entrainement et il allait falloir qu'il apprenne à enseigner tout comme le roux devrait apprendre la voie du Côté Obscur.
Pourtant, une chose était certaine, il ne pourrait pas être un bon professeur tant qu'il ne reprendrait pas avec son apprenti les bases. Il voulait qu'il apprenne à se servir de la Force mais il y avait bien des choses qu'il ignorait au sujet de la Force. S'il fouillait dans ses souvenirs, Kylo Ren pourrait utiliser les méthodes d'enseignement de Luke et de Snoke mais il s'y refusait, il refusait de se souvenir du passé. Et tant qu'il le ferait, cet entrainement était voué à l'échec. Hux pouvait-il réellement apprendre à maitriser des pouvoirs qu'il ne comprenait pas aussi bien que Kylo Ren ? Il l'avait dit lui-même, il ne connaissait pas grand chose à la Force.
Concentré sur cet entrainement, Kylo Ren ignorait encore tout de ce qu'il se passait à l'extérieur de ce bâtiment, il ignorait tout de l'attentat qui venait de se produire au Sénat et d'en fermer les entrées pour toutes les personnes à l'intérieur, y compris Vador.

Hux s'était senti soulagé en apprenant qu'il n'allait pas devoir assister à cette séance au Sénat. Il n'avait aucune envie de se trouver à proximité de l'Empereur. Sa capacité à ressentir la Force ne devait être connue que d'une poignée de personne. Il avait toute confiance en Jyn, elle avait été la première à qui il avait osé en parler. Puis cette affinité c'était réveillée en présence de l'ancien suprême leader du Premier Ordre. Il n'avait alors pas eu le choix que d'avouer qu'il était en capacité de se servir de la Force. Même s'il n'y comprenait pas grand-chose. Et pour cause...Lorsqu'il était enfant, son père l'avait surprit en train de faire léviter des petits galets qu'il avait ramené d'une promenade secrète avec sa mère. Il était très jeune, et pourtant, Armitage se souvenait parfaitement dans quelle colère noire son père était entré. Il avait rapidement comprit que Brendol Hux était totalement réfractaire à ce genre de particularité. C'est alors, qu'au terme de nombreux sévices et brimades, le jeune Armitage s'était coupé de la Force inconsciemment.
Mais aujourd'hui, bien qu'il soit exempt d'assister à la séance au Sénat, il avait dû se résoudre à accepter un entraînement. C'était soit ça, soit se retrouver proche de l'Empereur et donc potentiellement en danger mortel. C'est avec beaucoup d'amertume qu'il avait accepté. Le souvenir de la dernière rencontre avec Ren était encore bien imprimé dans sa mémoire. Mais il en gardait la satisfaction d'avoir réussi à asphyxier légèrement son rival de toujours.
Et voilà maintenant dix longues minutes que le jeune homme tentait de faire bouger cette stupide caisse !
- Si vous me donniez des conseils j'y arriverais certainement mieux ! Rien n'a bougé depuis tout à l'heure ! S'écria Hux, fou de rage, mais visiblement pas suffisamment pour faire bouger le moindre objet.
Il lança un regard noir à l'homme qui se tenait à quelque mètres de lui. Les poings serrés, les doigts recroquevillés à l'intérieur de ses paumes. Il ferma les yeux à nouveau, se concentra intensément sur la colère qu'il éprouvait en sentant l'agacement et l'impatience de son maître. Il se sentait incapable...Les mots de son père résonnaient dans son esprit. Les vieilles blessures du passé lui torturaient l'esprit.
" Faible. Incapable. Inutile "
Repenser à ces souvenirs faisait bouillir la haine d'Armitage, il pouvait sentir une force affluer en lui. Il n'essaya même pas de la canaliser, il en était incapable. Incapable...toujours le même mot.
Il perdait le contrôle. Certes la caisse venait de se soulever devant ses yeux, mais il l'envoya s'écraser contre le mur, frôlant le corps de son maître. Il l'avait manqué à quelque centimètres. Il observa un instant le fruit de sa haine et détourna le regard ailleurs, il ne voulait pas voir la déception dans les yeux de Ren. Il n'était pas capable d'encaisser la moindre réflexion. Il sentait qu'il allait exploser de colère.

Il était certain que Ren n'était pas un bon professeur. Il n'en était pas un du tout. Et il n'arrivait pas à faire preuve de la patience nécessaire pour tenter d'ajuster ses tentatives ratées d'enseigner quoi que ce soit sur la Force à Armitage. Son manque de patience était-il dû à son élève ou en serait-il de même avec n'importe qui d'autres ? Ce n'était pas vraiment une question qu'il se posait aujourd'hui parce qu'il n'avait pas le choix de son élève et il était nécessaire qu'Hux apprenne à maitriser la Force s'il voulait continuer de la masquer à Palpatine et ne pas se dévoiler par erreur tout autant que pour le plan de Kylo Ren. S'il parvenait à faire de Hux un véritable adepte de la Force, il aurait un puissant allié à ses côtés maintenant qu'il n'avait plus qu'un seul de ses chevaliers de Ren à ses côtés.
Et après les paroles de son apprenti, il semblait penser, lui aussi, qu'il n'était pas très doué comme professeur. Cependant, sans que Ren ne sache quel était l'élément déclencheur de cette rage intense, elle fut suffisante pour que la caisse se soulève et ne vienne droit dans sa direction. Elle l'effleura et il s'écarta légèrement en la suivant du regard pour s'assurer qu'elle n'allait pas revenir vers lui et le frapper par derrière mais à la place, elle s'écrasa contre le mur.
« Et bien voilà, quand vous voulez. »
Venait-il de sous-entendre que le général y mettait de la mauvaise volonté ? Oui. Mais il ne comptait pas mettre fin à l'entrainement pour autant. Bien au contraire. Ce n'était que le début.
Tout du moins, c'était ce qu'il pensait avant que son comlink n'émette un son pour le prévenir qu'il recevait une communication. Il décida de la prendre pour faire une brève pause et l'hologramme d'un stormtrooper apparut.
« Ren, Les Rebelles ont perpétré une attaque sur le Sénat. Les entrées sont bloquées et les communications sont brouillées, nous ne parvenons pas à contacter les personnes à l'intérieur. »
C'était l'occasion dont il rêvait de prouver sa valeur à l'Empereur, s'il était encore en vie, bien entendu. Mais il n'avait senti aucun changement dans la Force, signifiant donc que c'était probablement le cas.
« J'arrive. »
Il coupa la communication et posa son regard sur le roux.
« Votre formation devra attendre. Si la mort de l'Empereur nous arrangerait, celle de Vador ne fait pas partie de mes plans. »
Celle de sa grand-mère non plus. Alors il se mit à marcher vers la sortie du bâtiment mais ignorant si Hux avait l'intention de le suivre, il ajouta une information à son intention.
« Tarkin est aussi à l'intérieur. »

- Si vous croyez que...Gronda Armitage, avant d'être brutalement interrompu par la sonnerie stridente du comlink de Ren.
Malgré la colère qui bouillonnait toujours en lui, il prêta une oreille attentive aux mots prononcés par le soldat de l'empire. Un attentat sur Coruscant ? Les Rebelles semblaient très organisés. Il poussa un profond soupir en comprenant que l'entraînement était terminé. Certes il en était soulagé, cependant il ne voyait pas l'ombre d'un progrès concernant sa maîtrise de la Force. Il n'en était que plus amer et frustré. Armitage fixa son maître et répliqua, las :
- J'ai bien l'impression que nous n'y arriverons jamais. Mais soit.
Il ignorait s'il devait suivre son maître, ou retourner sur Arkanis. Bien qu'il n'avait aucune envie de repartir sur sa planète natale. C'est alors que les mots de Ren le firent sortir de son agacement. Il sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine.
- Qu'est-ce qu'on attends alors ?! S'écria Armitage en accélérant le pas pour se retrouver au niveau de la porte, à la même place que Ren. Il prit la place du pilote à l'intérieur du speeder dans lequel ils étaient arrivés, et attendit que Ren monte à son tour.

Si ce n’était pas pour Jyn Tarkin, Kylo Ren serait tout de même parti en direction du Sénat pour remplir son devoir. L’Empereur était à l’intérieur, Vador aussi ainsi que la sénatrice Amidala. Puis une centaine d’autres personnes dont il ne connaissait pas l’identité et dont il n’avait strictement rien à faire, ce n’était définitivement pas pour eux qu’il s’y rendait.
En revanche, quand Hux n’avait pas bougé, il avait trouvé l’argument parfait pour le presser et il sembla plus qu’efficace. Ren suivit le mouvement et se rendit jusqu’au speeder pour s’installer et laisser son général piloter.
« Votre attachement à Tarkin vous perdra, Général Hux. »
Ce fut sa seule remarque en prenant place, avant qu’ils ne démarrent.
Il ne fallut pas bien longtemps pour qu’ils parviennent devant le bâtiment du Sénat et en descendant du speeder, un stormtrooper vient lui faire un rapport sur la situation en précisant qu’a priori, il n’y avait pas trop de dégâts à l’intérieur mais les entrées étaient bloquées. S’il écouta, Ren put tout de même sentir la présence de Rey à l’intérieur du Sénat tout comme il sentait l’Empereur et Vador mais aussi une autre personne qui lui était connu, son oncle Luke Skywalker. Il se tourna alors vers Armitage.
« Nous devons entrer dans le Sénat. Suivez-moi. »
Son regard se porta sur le stormtrooper à qui il s’adressa.
« Je vais dégager une entrée secondaire pour passer, veillez à ce que personne n’approche de notre position. »
Il entraina son général jusqu’à cette entrée dont les débris rendaient la porte inaccessible. Isolés de tous, il laissa son regard passer autour d’eux en s’assurant tout de même qu’il n’y avait personne pour les observer avant de reprendre l’entrainement du roux.
« Vous allez soulever les débris et dégager l’entrée. La vie de Jyn Tarkin en dépend. »
S’il avait une motivation, peut-être qu’il y parviendrait mieux.
« Concentrez-vous sur la Force. Elle maintient la galaxie unie, elle est partout, dans chaque être vivant, dans chaque créature mais aussi dans la pierre. Ressentez la, ressentez la pierre sous vos pieds, les bâtiments autour de vous et ces débris que vous devez soulever pour nous faire entrer. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, je pense que vous pouvez y arriver. »

Armitage s'attendait à recevoir une réflexion de la part de Ren. Il était vrai qu'il y avait été un peu fort en réagissant aussi vivement lorsqu'il avait apprit que Jyn était à l'intérieur du Sénat. Alors que le jeune lieutenant appuyait sur la pédale pour accélérer, il répliqua :
- Cela vous amuse de placer Tarkin comme motivation, puis de me faire la leçon après.
Ce n'était pas une question. Il savait que Ren prenait un malin plaisir à le pousser à bout. Et lui tombait dans le piège à chaque fois. Mais il n'allait pas prendre le risque qu'il arrive quelque chose à Jyn, juste pour prouver à Ren qu'il savait faire la différence entre ses sentiments et les priorités. Il ne pouvait pas en dire autant de son ancien Suprême Leader. Combien de fois lui avait-il causé des problèmes à cause de la pilleuse d'épave. Le moment était trop beau pour une petite pique bien placée.
- Vous êtes bien mal placé pour me faire cette remarque. N'est-ce pas à cause de votre obsession pour cette jeune pilleuse d'épave que le Premier Ordre à essuyé plusieurs défaites ? Ne venez pas me parler d'attachement, j'ai toujours agis dans l'intérêt du Premier Ordre !
Il avait hurlé les derniers mots, la colère avait prit le dessus. Il ne supportait pas le ton qu'employait Ren lorsqu'il s'adressait à lui. Et, aujourd'hui qu'il n'était plus Suprême Leader, il n'avait aucun problème à lui faire des reproches. Il ne craignait même pas les représailles, il était habitué à la violence depuis sa plus tendre enfance. Mais si Ren avait un tant soit peu de jugeote, il ne ferait rien pendant qu'Armitage manœuvrais le speeder.
Et effectivement, il ne se passa rien durant le trajet. Ils étaient arrivés sans encombres devant le Sénat. Armitage descendit du véhicule pour suivre Ren, sans un mot et en tentant de rester le plus discret possible. Une fois arrivés devant l'entrée obstruée par une montagne de débris, le jeune homme comprit immédiatement ce que son maître attendait de lui. Il attendit néanmoins que ce dernier lui en donne l'ordre. Ce qui ne tarda pas à arriver. Cependant, il trouva cela fort désagréable qu'il reparle à nouveau de Tarkin. A qui croyait-il s'adresser ? Un enfant ? C'était ridicule. Avec un regard noir il répliqua, d'un ton glacial :
- Je n'ai pas besoin de ça pour y arriver.
Il savait que Jyn était quelque part derrière ses débris. Mais il sentait qu'elle était toujours en bonne santé. Il ferma un instant les yeux et plaça doucement sa main gantée face au débris. Il se concentra sur les formes que son esprit affûté avait mémorisé. Et les paroles de Ren agirent sur lui positivement. Il sentait la Force affluer en lui, parcourant sa peau, réchauffant le bout de ses doigts.
Il sentait qu'il approchait du but. Il entendait que les débris s'entrechoquaient. Jusqu'à ce que les derniers mots de Ren ne parviennent à ses oreilles.
"Aussi surprenant que cela puisse paraître"
Du mépris encore. Il en avait plus qu'assez ! Il se jurait de se venger de Ren, mais pas tout de suite... Pour l'heure, il tenta de canaliser cette haine envers lui, toute cette frustration et cette envie de l'étrangler... Tout ceci, pour soulever ces rochers.
Lorsqu'il canalisa toute cette hargne il sentit son pouvoir grandir en lui. Il serra brusquement le poing, imaginant réduire ces gravats à l'état de poussière.
Et le bruit lui indiqua qu'il avait réussit. Il ouvrit alors les yeux, épuisé, abasourdi, mais fier de sa performance. Il se retourna vers Ren, et dégaina son pistolet blaster. L'envie de le pointer vers son maître était grande, mais il n'en fit rien. Il se préparait à affronter leurs ennemis, s'ils se trouvaient à l'intérieur.
- C'est quand vous voudrez, Ren. Dit Armitage sur un ton provocateur.

Trilla avait enfin récupéré son ancien poste d’inquisitrice. Enfin elle avait l’impression de reprendre le cours de sa vie là où elle l’avait laissé. Sauf que L’empereur et encore plus Vador ne croyait plus en ses capacités d’inquisitrice. Elle devait refaire ses preuves alors que pour Trilla cela faisait dix ans qu’elle les faisait. Frustré de devoir reprendre au bas de l’échelle son poste, la jeune femme était d’une humeur massacrante. Elle s’était déchaîné toute la matinée sur de pauvre mannequin d’entraînement avant de passer à une activité un peu plus sereine. Si Trilla voulait rapidement retrouver son statut, elle devait comprendre dans quel monde elle vivait. Elle s’était donc rendu aux archives, cherchant simplement à connaître les grands événements de ses dernières décennies. Auparavant elle laissé au soin de son maître de prendre les décisions, d’être la tête pensante mais elle devait apprendre à se débrouiller seul puisque au vue de ses relations avec Vador, celui-ci ne risquait pas de l’inviter à boire un café de sitôt. Trilla devenait jalouse de ceux qui avait la chance d’être encore dans le giron du seigneur noir alors qu’elle maintenant n’était qu’une inconnue.
La seconde sœur, comme tous les inquisiteurs furent expressément réquisitionné par l’empereur lui-même a assisté à un grand débat prévu au sénat. Trilla se doutait qu’il n’allait pas juste écouter l’empereur discuter mais que peut être des nouvelles missions allait être accordé et pourquoi pas des nouvelles cibles. La jeune femme enfila donc son casque qu’elle comptait bien rendre aussi célèbre que dans son espace-temps. Sabre-laser à la ceinture elle se dirigea vers l’immense bâtiment avec comme une mauvaise intuition. L’inquisitrice se dirigea en coulisse, observant le débat en hauteur. Elle adorait avoir cette position, pouvoir observer tous ces politiciens, avoir l’impression de les dominer, car Trilla le savait c’était bien ces ploucs qui décidaient des futures lois qui régissait les mondes. La seconde sœur profita également de ce spot pour trouver Cal et ne pas le quitter du regard. S’il y a bien une personne qu’elle comptait bien suivre c’était lui. Mais alors qu’elle continuait à observer, le bâtiment trembla de toute part et la force de l’explosion se fit ressentir même jusqu’au perchoir de l’inquisitrice. Le bâtiment fut plongé dans l’obscurité, mais Trilla pouvait compter sur la vision infrarouge de son casque pour voir dans l’obscurité. Elle entendait déjà quelques sénateurs paniqués, doux son à ses oreilles.
Rejoignant son maître, Trilla était bien décidé à faire ses preuves au prés de Palpatine. Arrivant dans la place centrale ou tous les sénateurs avaient été groupé. La seconde sœur frôla le troisième frère, tournant la tête vers lui, personne ne pouvait voir le regard que tu lui jetais mais certainement que Cal avait deviné. Trilla s’agenouilla ensuite devant l’empereur, la seconde sœur se releva et regarda la bande de politicien effrayé devant elle. Certains ne l’étaient pas mais la jeune femme adorait inspirer cette crainte et elle choisit naturellement un sénateur de ce genre-là. Traînant un Nermoidien de la fédération du commerce, elle le plaqua contre un mur avec force.
- Qui est derrière cette attaque ?! Qui a fait alliance avec les rebelles sénateur ?! Vous peut-être ?
Le politicien commença à geindre des excuses de tous types, clamant son innocence. Trilla n’était pas une femme très patiente.
La jeune femme finit par sortir son sabre-laser et coupa directement le bras du pauvre Nermoidien. Elle se tourna ensuite vers les autres sénateurs.
- Peut-être disait-il la vérité, peut-être non ? Mais que cela vous serve de leçon à tous, tant que la vérité ne sera pas sortie de l’une de vos bouches, je continuerais à découper ce pauvre être. Un bras une jambe, qu’importe ce n’est pas la voter après tout.
Oui la seconde sœur ne faisait jamais les choses à moitié. Et elle comptait bien retrouver sa réputation d’inquisitrice crainte.

La sénatrice Amidala, comme le reste des sénateurs, avait répondu présente à la convocation de l'Empereur. Elle n'aurait pas manqué une session du Sénat, quand bien même celui-ci n'avait plus de grande utilité aujourd'hui. Bien sûr, les sénateurs pouvaient parler mais les décisions revenaient à l'Empereur et à lui seul. Ils ne pouvaient qu'émettre un avis. Et l'avis de Padmé, malheureusement, allait bien à l'encontre de celui de Palpatine ou des nombreux sénateurs effrayés à l'idée de s'opposer à lui. Padmé n'avait pas peur mais pour autant, elle ne criait pas haut et fort ce que tout le monde savait : elle désapprouvait cet Empire.
Cependant, elle était là, assise dans sa plateforme pour écouter la parole de l'ancien Chancelier, devenu Empereur. Des paroles qui traitaient des Rebelles, ses mêmes Rebelles avec lesquels Padmé passait du temps, des Rebelles qu'elle tentait d'unifier et de souder. Pourtant, face à ce discours, elle resta impassible. Elle savait bien ce qu'il tentait de faire, décrédibiliser les Rebelles pour qu'ils ne trouvaient aucun soutien auprès des sénateurs et des personnes influentes. C'était évidemment ce qu'il devait faire pour maintenir son Empire et Padmé était presque même surprise qu'il n'ait pas fait ce discours plus tôt. Mais en un sens, ça l'avait arrangé. Désormais, elle savait que des mesures plus strictes seraient prises et elle devrait être d'autant plus prudente. Elle serait sans doute beaucoup plus surveillée qu'elle ne l'était déjà. Palpatine savait. Il n'avait aucune preuve mais il savait quelle était les fréquentations de Padmé, il connaissait ses opinions politiques mieux que personne car pendant un temps, ils avaient été amis, d'une certaine manière. Ils avaient collaboré lorsqu'il était sénateur de Naboo et ensuite, quand il était Chancelier. Mais aujourd'hui, elle était certaine que ce semblant d'amitié n'avait jamais été autre chose que des manipulations et une façade. La façade de Palpatine qui masquait le Sith qu'il était.
Mais le discours du vieil homme ne put se terminer. Une explosion retentit, le bâtiment sembla trembler alors que les alarmes se déclenchaient et bien vite, les sénateurs furent évacués avec plus ou moins de calme. Padmé gardait son calme sans mal cependant, son rythme cardiaque avait accéléré. Mais ce n'était pas la première situation dangereuse dans laquelle elle se trouvait potentiellement et n'avait aucun mal à garder son sang-froid.
Au contraire, une fois dans le hall sécurisé, son regard passa sur la foule mais surtout sur les hommes que Palpatine avait envoyé pour les interroger. Bien sûr, cette situation avait été causée par des Rebelles et même si ce n'était pas le cas, officiellement, ce serait le cas pour n'accorder aucun crédit à ces derniers. Enfin, son regard se posa sur Anakin, son mari à qui elle refusait d'adresser la parole depuis deux mois entiers. Et pourtant, il était le seul ici qui voudrait bien lui dire ce qu'il se passait. Car pour l'instant, tous ignoraient encore ce qui venaient de se produire. Elle se fraya un chemin parmi les sénateurs jusqu'au blond.
« Seigneur Vador, avons-nous le droit de savoir ce qu'il se passe ? Beaucoup de sénateurs s'interrogent sur ce qu'il vient de se produire et la raison de ces interrogatoires. »
Bien sûr, les entrées étaient bloquées, elle l'avait bien vu. Mais elle ignorait d'où venait l'explosion, quelle en était la cause et la gravité.

Ses Inquisiteurs non loin de lui, Vador devait lui aussi assister à ce discours de l'Empereur. Il ne mentirait pas, ce n'était pas quelque chose de divertissant. Il n'avait jamais beaucoup aimé la politique. Assez ironique quand on savait qu'il s'était marié à une Sénatrice en secret et qu'il avait aidé un Empire à prendre place, et que maintenant ses actions politiques le mettaient en froid avec sa femme qui avaient des opinions différentes des siennes.
Mais si toute sa vie avait presque un aspect politique en ce moment, il aurait préféré ne pas avoir à perdre son temps à écouter un discours. La seule raison pour laquelle il était là était bien pour protéger la vie de Palpatine, mais même là, il doutait que n'importe lequel des Sénateurs présents auraient l'audace de s'attaquer à lui. Les Sénateurs n'étaient pas vraiment du genre à se salir les mains pour la plupart, il était bien placé pour le savoir.
Le pire en se trouvant ici, était bien le fait qu'il puisse voir Padmé de là où il se tenait. Il était sensé observer l'ensemble des Sénateurs mais son regard ne pouvait s'empêcher de revenir sur elle.
Son regard sur elle, il inventait milles façons d'aller la trouver une nouvelle fois et de s'excuser alors que le discours de Palpatine faisait écho derrière lui mais il savait bien que ce serait vain.
Cependant, le discours s'arrêta. Une explosion avait secoué le bâtiment tout entier et déclenché les alarmes.
La cohue avait régné, les Sénateurs avaient été évacués et Vador avait cherché à savoir ce qui était en train de se passer. On lui avait alors donné pour ordre de faire interroger les Sénateurs, de trouver le responsable et c'était exactement ce qu'Anakin s'apprêtait à faire lui aussi.
Mais tandis qu'il s'apprêtait à regrouper les Sénateurs pour leur donner les instructions de ces interrogatoires, il fut interrompu dans sa marche par Padmé.
Cette dernière, formellement évidement, s'adressait pour la première fois à lui depuis deux mois, seulement pour obtenir des informations ?!
Son regard se noircit légèrement, ses sourcils se fronçant alors qu'il lui répond sèchement. *
- Vous le saurez en temps voulu, Sénatrice Amidala.
* Mais en baissant la voix, il ne put s'empêcher de rajouter. *
- Ou peut-être que tu devrais demander à tes amis rebelles.

Padmé avait besoin de savoir et elle n'était pas la seule. Elle avait entendu des murmures, des chuchotements des sénateurs qui se posaient des questions et qui s'inquiétaient. Elle n'était sans doute pas la seule à questionner les autorités impériales, seulement elle, elle avait plus de chances d'obtenir de véritables informations en interrogeant Anakin qu'en demandant à des troopers, comme les autres. Cependant, à peine eut-elle posée sa question qu'elle vit son regard presque noir se poser sur elle et sa réponse vient sèchement. Elle aurait dû s'y attendre, après l'avoir repoussé pendant deux longs mois.
« Je ne sais pas quelle genre de personne vous pensez que je suis devenue, Seigneur Vador mais je ne suis pas une terroriste. Je ne peux cautionner une attaque sur un Sénat rempli d'innocents. »
La sénatrice avait toujours privilégié la discussion et la négociation face à la violence et quand bien même les Rebelles auraient choisi de lancer une attaque, ça n'aurait pas été ici et dans ces circonstances. Pas gratuitement. Si seulement ils avaient les moyens car pour l'heure, ce n'était pas le cas et au fond, elle espérait qu'Ahsoka et Rey travaillent toujours sur l'unification des opposants à l'Empire. Elle n'avait pas eu de nouvelles, elle ne voulait pas en prendre pour le moment car sa position à Coruscant pourrait mettre en danger le déroulé même de cette opération.
Derrière elle, un bruit se fit entendre et des stormtroopers passèrent à côté d'elle, la poussant à se retourner pour voir deux sénateurs s'agiter, visiblement en train de se disputer. Elle secoua légèrement la tête.
« Si vous devez interroger les quelques milles personnes qui se trouvent ici, cela risque de prendre plusieurs heures. J'espère que vous saurez maintenir le calme dans cette assemblée, certains ici ne sont pas aussi patients que d'autres. »
Padmé chercha son droïde de protocole du regard et lui fit signer d'approcher.
« C-3PO, met-toi à disposition du Seigneur Vador et de ses troupes. Ils auront besoin d'un traducteur. »
Il approuva avec quelques paroles mais la sénatrice l'écouta à peine et reposa son regard sur Anakin.
« Qu'importe ce que tu penses, je ne suis pas une ennemie de cette assemblée. »
Sans lui laisser vraiment le loisir de répondre, elle entreprit de repartir parmi le groupe des sénateurs qui commençaient à se diviser. Elle n'était pas certaine que les faire attendre ici durant des heures soit la solution mais elle espérait pour eux que ce n'était que provisoire, le temps qu'ils s'organisent autrement.

Évidemment qu'Anakin était en colère. Pendant deux mois il avait tout tenté pour s'excuser auprès de Padmé, mais elle n'avait même pas daigné le voir. Et maintenant seulement qu'elle avait besoin d'informations, elle se rappelait qu'ils étaient mariés ?
Autant dire qu'il se sentait blessé, et ses mots avaient pour but de la blesser aussi, au fond.
Mais Padmé était une politicienne hors paire, il le savait. Et elle ne se laissa pas démonter, au contraire. Elle n'insista pas non plus et mit même C-3PO à sa disposition avant de lui adresser quelques mots supplémentaires et de s'en aller, sans lui laisser même le temps de répondre. Vraiment ?
Anakin soupira, alors que C-3PO parlait et parlait à côté de lui. *
- C-3PO rend toi utile avec les Inquisiteurs qui en ont besoin, s'il te plaît.
* Il laissa alors le droïde en plan pour se diriger vers Padmé à nouveau. *
- Sénatrice Amidala, veuillez me suivre s'il vous plaît.
* À son tour, il ne lui laissa pas le loisir de répondre et l'incita à le suivre jusqu'à une salle privée.
Et une fois la porte fermée, le Sith ne s'embarrassa pas avec la formalité, personne ne pouvait les entendre ici. *
- Tu n'es peut-être pas une terroriste mais tes amis les rebelles, eux, si. La preuve !
* Le blond ouvrit les bras pour montrer l'espace, comme si ce qu'il venait de se passer était véritablement une preuve. *
- Et le pire c'est que tu as l'audace de venir me demander des informations, alors que tu refuses de m'adresser la parole depuis deux mois.

Padmé n'avait rien de plus à dire hormis prouver sa bonne fois en fournissant une aide précieuse pour traduire les paroles de certains sénateurs. Mais elle n'eut pas le temps de rejoindre Bail et Mon qu'Anakin vient la rattraper pour lui demander de le suivre. Que pouvait-elle faire ? Rien d'autre qu'obtempérer. Alors elle le suivit dans l'une des salles privées où toutes formalités s'envolèrent.
« A raison ! »
Évidemment qu'elle avait refusé de lui adresser la parole depuis deux mois, après ce qu'il avait fait, elle n'était pas certaine de pouvoir le lui pardonner si aisément.
« Quand bien même nous sommes en désaccord, je pensais que la confiance qu'il y avait entre nous était toujours là. Tu as franchi une limite que tu n'aurais jamais dû ! »
Elle ignorait ce qui dominait, la colère ou la peine qu'elle ressentait en y songeant à nouveau. Son regard se détourna un instant, comme si elle cherchait quelque chose qui pourrait l'apaiser juste un instant, comme si elle pouvait calmer sa colère. Et rapidement, elle réalisa que c'était dans cette pièce même qu'elle avait rencontré Leia pour la seconde et dernière fois. La Leia du futur, celle qui n'était pas vraiment sa fille. Ce souvenir suffit à lui faire retrouver son calme pour qu'elle puisse reposer son regard sur Anakin et parler plus posément.
« Qu'importe ce que tu penses, si les Rebelles sont responsables de ça, je ne suis au courant de rien. J'ai pris mes distances depuis quelques temps. Tu pourrais fouiller ma tête une nouvelle fois, pour en avoir la confirmation, pour avoir l'identité d'un ou deux rebelles mais tu ne trouveras rien de plus mais j'espère que cette fois, tu me feras confiance. »
La voix de Padmé sembla se briser sur ses dernières paroles et un instant, elle hésita à quitter à nouveau la pièce, prête à le laisser à nouveau mais elle choisit de rester là où elle était pour murmurer quelques mois.
« Je t'en prie... »

Il semblait apparement que Padmé soit en colère à son tour. Ou bien était-elle triste ? Il ne parvenait pas à discerner clairement ses sentiments mais en tout cas, Anakin trouvait toujours qu'il avait également des raisons de se montrer en colère contre elle. Il comprenait la sienne, il savait qu'il l'avait blessé et qu'il avait franchit une ligne en s'introduisant dans sa tête. Il en était conscient et pendant ces deux mois, il avait tenté de s'excuser mais elle n'avait même pas voulu le voir pour lui laisser la chance de le faire !
Et maintenant qu'elle se trouvait dans une situation délicate, maintenant qu'elle avait besoin de lui, elle se rappelait de son existence ?
Lui aussi il était blessé par une telle chose.
Mais avant qu'il ne se laisse emporter par sa colère à nouveau, pour répondre à Padmé et lui dire ce qu'il pensait vraiment, il avait senti sa femme se calmer à travers la Force, il avait entendu sa voix se briser légèrement sur les derniers mots qu'elle lui adressait, et Anakin ne fit rien, il ne dit rien. Son regard posé sur Padmé, il finit par fermer les yeux en secouant légèrement la tête. *
- Si tu m'avais laissé une chance de m'expliquer, rien qu'une, au cours de ces deux derniers mois, tu saurais déjà que tu n'as pas besoin de me demander une telle chose.
* Un soupir quitta ses lèvres, avant qu'il ne s'approche un peu de sa femme. *
- Je suis désolé, Padmé. Je le suis vraiment, je n'ai jamais voulu franchir cette limite et je te promets que ça n'arrivera plus jamais.
* Sa main attrapa la sienne, pour la serrer légèrement, espérant qu'elle le croit. Il était sincère. Plus jamais il ne franchirait cette limite. Plus jamais. *
- Je t'en prie... Aies confiance en moi aussi.

Est-ce qu'il pouvait lui faire confiance ? Elle était certes impliquée dans un début de Rébellion mais hormis cacher une Jedi, elle n'avait commis aucun autre crime. Et ce n'était rien qui pouvait être prouvé contre elle. Sur Naboo, la version officielle était que la jeune femme avec elle était Sabé. Et si Kylo Ren, son petit-fils, avait reconnu Rey, il ne pouvait pas le prouver et le témoignage de ses dames de compagnie venait prouver qu'aucune d'elles ne savaient que Rey était là. Et les Rebelles n'avaient aucun commis aucune attaque, aucun réel crime. Le seul reproche que l'on pouvait leur faire était qu'ils n'étaient pas en accord avec Palpatine et c'était bien cela qui le dérangeait. Mais désormais, avec cette attaque, les Rebelles étaient officiellement des terroristes et des traitres, quand bien même ils n'étaient pas responsables, il n'y en avait aucune preuve.
Il était vrai qu'elle ne lui avait laissé aucune chance de s'expliquer ou de s'excuser car l'un comme l'autre, elle n'en avait pas voulu. Elle n'avait pas eu besoin d'explication et au fond, elle se doutait qu'il était désolé mais elle n'avait pas voulu l'entendre, parce qu'elle était trop en colère et blessée et qu'elle avait besoin de temps. En avait-elle eu suffisamment ? Elle ne savait pas mais maintenant, elle était face à lui et elle n'avait plus d'autre choix que de l'écouter. C'était différent de refuser de le voir et d'être finalement face à lui. Quand il n'était pas là, elle pouvait se persuader qu'elle ne voulait ni le voir ni l'écouter. C'était plus difficile quand il était juste en face d'elle.
Elle écouta ses excuses alors qu'il s'était approché, sa main dans sa sienne et elle laissa ses doigts se refermer doucement autour des siens.
« J'aimerai tant... Mais que se passera-t-il la prochaine fois qu'on se disputera à propos de nos différents ? Comment... Comment je peux être certaine que la colère ne te poussera pas à recommencer encore une fois ? »
Sa seconde main vient se poser sur les siennes, les serrer un peu.
« Je veux avoir confiance en toi, réellement. Mais quand tu es sous l'emprise de la colère, parfois, je ne te reconnais plus. Et ça m'effraye. »

Anakin avait bien compris que ça ne servait plus à rien de tenter de dissuader Padmé de se battre contre l'Empire. Il connaissait sa femme, il ne pouvait pas l'empêcher de faire quelque chose quand elle était convaincue que c'était la bonne chose à faire. Il pouvait simplement espérer qu'avec le temps, son combat deviendrait inutile, ou qu'elle se mette le moins possible en danger. Il pouvait seulement espérer qu'il serait assez fort pour la protéger si besoin était.
La discussion qu'il avait eu avec Luke l'y obligeait, il ne voulait pas perdre sa femme, il ne voulait pas perdre son fils non plus, une deuxième fois.
Cependant, s'il pouvait tenter de faire confiance à Padmé sur ce terrain-là, il aimerait qu'elle puisse avoir confiance en lui aussi, il aimerait qu'elle accepte ses excuses et qu'elle le laisse lui prouver qu'il était désolé et que l'Empire n'était pas nécessairement une mauvaise chose.
Et visiblement, cette fois Padmé n'était pas fermée à la discussion.
Mais il fallait bien admettre qu'elle n'avait pas tort. Ses mots étaient justes, parfois la colère prenait le dessus sur lui. Mais lorsqu'il était entré dans sa tête... Ce n'était par colère, pas seulement. Il aurait pu s'arrêter, il le savait. Il en avait l'intention, avant qu'elle ne mentionne Obi-Wan. Un nom qui avait tendance à le mettre en colère plus que de raison, dernièrement.
Les mains chaudes de Padmé étaient venues se poser sur les siennes, les serrant un peu et Anakin baissa légèrement les yeux, pour regarder ses mains, douces et parfaites. *
- J'aimerais te promettre que ça n'arrivera plus mais...
* Anakin releva les yeux, vint trouver ceux de sa femme. Maintenant plus que jamais, après ces deux mois, il avait envie d'être honnête envers elle. *
- La vérité c'est que je suis tout le temps en colère. Je suis en colère parce que j'aurais aimé que les choses soient différentes. Pour Luke et Leia, pour nous. Pour l'Ordre Jedi.
* Il se sentait toujours terriblement trahi par ces derniers, ça ne passait pas. Mais le poids de la culpabilité des morts de Luke et Leia le rendait terriblement en colère également. Contre lui-même. *
- Padmé, tout ce que je veux, c'est vivre cette vie à tes côtés. Et tout ce que j'ai fais jusqu'à présent... Je sais que tu ne m'as jamais rien demandé mais je n'aurais jamais survécu à ma colère sans toi. Et tu le sais aussi. On le sait tous les deux, Luke te l'as forcément dit.
* Dark Vador, dans le futur de Luke, avait été terrassé par la douleur de la perte de sa femme, de ses enfants.
Lui, il pouvait encore garder la tête hors de l'eau, Padmé était toujours là, elle était encore en vie, malgré tout. *
- Je ne veux pas devenir cette personne. Je ne le serais jamais. Tant que tu seras là, je le sais, ma colère n'arrivera jamais à me consumer.

La sénatrice aurait voulu avoir des certitudes, être certaine que son mari ne s'emporterait plus et pourtant, sur les derniers temps, c'était arrivé souvent. La première fois, il s'était mis en colère contre Clovis et cette colère lui avait fait peur, cette même colère qu'elle avait vu en lui sur Mustafar puis dans leur appartement. Et tout comme lui, visiblement, elle savait qu'ils ne pourraient éviter que cela se reproduise.
Son regard plongé dans le sien, elle écouta ses paroles complètement honnêtes et il semblait que cette fois, il était déterminé à lui parler et à ne pas la repousser comme il l'avait fait la dernière fois, comme il le faisait sur certains sujets. Comme Ahsoka.
« C'est tout ce que je veux aussi, Anakin. »
Ses yeux étaient vraiment les mêmes que Luke, elle le voyait plus que jamais. Son fils lui manquait terriblement, même cette version plus âgée de lui qu'elle avait pas vu depuis un moment maintenant. Sa fille aussi lui manquait et elle espérait sincèrement pouvoir les retrouver sous peu. Serait-ce véritablement possible ? Elle voulait être optimiste mais au fond, elle savait que cela n'arriverait sans doute pas avant des années.
Sa main remonta sur sa joue, se posant contre sa peau chaude tandis qu'elle se sentait un peu moins seule à cet instant. Elle éprouvait un certain réconfort en présence d'Anakin, comme ça avait toujours été le cas et pourtant, à ces temps troublés, elle en avait plus besoin que jamais.
« Et je le sais, je ne veux pas non plus que tu deviennes cette personne et... Je ne veux pas que le Côté Obscur te consume... »
Son pouce glissa contre sa peau d'un geste lent et doux. Il était tout ce qu'il lui restait, elle était tout ce à quoi elle s'accrochait encore. Lui et un avenir plus brillant pour leurs enfants. Cependant, elle finit par faire un pas en arrière quand un bruit se fit entendre dans le couloir, sa main quittant son visage et son autre main quittant la sienne. Juste un bruit de pas mais cela suffit pour qu'elle se souvienne d'où ils étaient.
« Quand tout ça sera fini, il y a encore beaucoup de choses dont on doit discuter. Mais pour l'heure, laisse-moi t'aider. Je veux autant que toi trouver qui est responsable de cette explosion. »
Et s'il y avait une chose qu'ils faisaient bien, quand ils étaient dans le même camp, c'était coopérer et travailler ensemble.

Le Côté Obscur avait bien changé des choses dans sa vie, mais ça, ça ne changerait pas. Sa place était aux côtés de Padmé, sa vie toute entière tournait autour de sa femme, il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à la perdre d'une façon ou d'une autre, non.
Tout ce qu'il avait voulu en faisant tout ça, c'était la garder en vie, en sécurité, mais il réalisait que ce n'était pas ce que Padmé avait voulu qu'il fasse. Il réalisait qu'il avait commis des choses horribles pour cela, mais si Padmé était auprès de lui quand même, alors il pouvait vivre avec, tant pis si son cœur souffrait dès qu'il pensait à ses actions, tant pis s'il était en colère ou en proie à la peine. Il n'y aurait jamais plus grande douleur que de la perdre. Ce n'était pas pour rien que le Côté Obscur s'était totalement emparé de lui dans ce futur dont Luke venait, il le savait. Padmé était la Lumière, sa Lumière.
Et il lui semblait que pour la première fois depuis deux mois, il respirait un peu mieux alors qu'elle semblait lui pardonner son geste, alors qu'il sentait sa main sur sa joue, contre sa peau.
Mais leur discussion, aussi apaisante soit-elle, devait prendre fin. Le bruit dans le couloir avait ramené le Sith à la réalité, tout comme cela semblait également être le cas pour sa femme.
Ils se séparèrent et il hocha légèrement la tête à ses paroles. Discuter, pour sûr ils en avaient besoin, mais ce n'était ni le lieu, ni le moment. *
- Tu n'as rien vu ni entendu de suspect avant le discours de l'Empereur ?
* Il était tout de même supposé l'interroger, autant qu'il le fasse un peu même. Mais il devinait que si Padmé avait vu ou entendu quoi que ce soit, elle le lui dirait.
Tout en lui posant cette question, il s'était rapproché de la porte, se préparant tout de même à sortir avec Padmé. Si elle ne savait rien, il ne servait plus à grand chose qu'ils restent ici après tout. Les interrogatoires allaient durer longtemps.

* Aller au Sénat, être déplacée d'Arkanis pour filer un coup de main, voilà à quoi j'en étais réduite. J'étais une parfaite étrangère dans ce système, à cette époque.. Rétrogradée à simple officier, alors que j'étais l'ingénieure en chef du Premier Ordre à notre époque. Être ici pour faire l'officier de bas étage me faisait enrager. Clairement. De plus, je savais qu'Armitage était sur Coruscant lui aussi, mais les raisons de sa venue étaient un mystère et il n'avait rien voulu me communiquer. Ca m'avait grandement vexée, mais en même temps les passagers de la navette nous auraient forcément entendus ou écoutés. Et nous venions à peine de nous retrouver, donc il était hors de question que nous fassions un faux pas qui nous séparerait à nouveau. Nous nous l'étions promis.
Alors que j'étais postée dans l'un des couloirs du célèbre Sénat Galactique, je faisais les cents pas. Je tournais clairement en rond. Je commençais à perdre patience, il n'y avait rien ici, il ne se passait rien. Je détestais l'inactivité, ça me rendait complètement dingue. De plus, cet uniforme, que j'avais rêvé de porter étant enfant, ne me plaisait plus tant que ça. Je ne me sentais pas à ma place en bas de l'échelle, je n'étais plus une débutante, j'avais passé l'âge d'être un officier. Autant dire que si les plans de Kylo se concrétisaient, j'allais grandement apporter ma part pour quitter le bas de l'échelle. Alors que je regardais à l'intérieur du Sénat, et que j'écoutais le discours, le sol trembla dans les couloirs et un bruit sourd retentit dans tout le bâtiment, pourtant immense. L'alarme se mit à retentir à son tour, envoyant promener toutes mes sombres pensées. Je me mis à côté de la porte qui menait dans le couloir qui avait secoué, laissant sortir les sénateurs et sénatrices qui se trouvaient dans leurs petits balcons. Après les avoir accompagnés en suivant les longs couloirs courbés, je les avais laissés entre les mains de personnes plus compétentes que moi. Les officiers supérieurs criaient des ordres dans tous les sens, incapables, semblait il, de se respecter et de suivre un plan. Ou alors étais - je trop amère pour le voir ? Je n'en savais rien, mais toujours était il que je me retrouvais sans ordres à suivre. Tant mieux pour moi, je ne comptais pas attendre de me retrouver coincée, voir accusée alors que j'étais juste là à faire la circulation. Et puis, au fond de moi, même si je savais qu'il ne risquait rien, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'Armi pouvait être en danger. " Vos sentiments pour le Général Hux vous perdront " disait Kylo. Oui, peut être. Mais pour l'instant, entre le stress et le fait d'être un électron libre, je n'avais pas l'intention de rester sans rien faire. Il m'avait fallut plusieurs minutes, plusieurs LONGUES minutes pour pouvoir enfin sortir de la foule de gens paniqués qui semblaient vouloir aller dans tous les sens. Ces politiciens... Effrayés à la moindre explosion. A cette pensée, je me rendis compte que le champ de bataille me manquait de trop. Penser au champ de bataille sembla me remettre sur les rails de la marche à suivre. Après tout, j'étais douée, aussi bien en théorie qu'en pratique. Et autant dire que là, j'avais l'impression de revenir dix ans auparavant, quand il y avait eu la guerre civile sur Eriadu, après que j'ai été couronnée. Et le flot de Sénateurs apeurés semblait infini. Je finis par me mettre dans un coin de couloir pour les laisser passer, dans un coin de porte, de toute manière aller à contre courant était une mauvaise idée : je ne comptais pas me faire écraser ou me faire aplatir pour les beaux yeux des Sénatrices. Quand le flux s'arrêta, d'un coup, comme si on avait fermé un robinet, je sortis de mon coin de mur et remontais le couloir. J'avais retenu les plans la veille, avant de partir, au cas ou. Toujours des bonnes idées. Toujours un coup d'avance. Autant dire que ce genre de situation, si je n'étais pas en bas de l'échelle, c'était mon quotidien ou presque.
Après plusieurs minutes de arpentage dans les couloirs, j'entendis des voix dans celui ci. Je fronçais les sourcils, la voix de femme me semblait étrangement familière, et la voix de l'homme pas du tout. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, et je m'en fichais royalement, je comptais bien sortir d'ici et trouver Armitage pour être sûre qu'il aille bien. Seulement, j'avais l'impression que j'entendais de plus en plus leur conversation, et que c'était tout près. Je sortis mon blaster, par réflexe, et tâtais mon poignet, pour voir si ma lame était toujours autour et en état de marche. Si j'avais à attaquer par surprise, autant dire que c'était mon meilleur atout. Pendant que je m'approchais, je cherchais d'ou je connaissais cette voix, mais impossible de remettre le doigt dessus. Alors que je faisais encore quelques pas, cette fois, distinctement, je distinguais ces voix, et au détour de ce couloir arrondi, je tombais nez à nez avec la Sénatrice Padmé Amidala. Aucun son ne put franchir mes lèvres tant j'étais surprise de faire face à cette légende, vivante pour le coup. *

Il fallait qu'ils se séparent. Padmé aurait aimé pouvoir continuer cette conversation, elle aurait aimé pouvoir apaiser les tensions entre eux et prendre plus de temps avec Anakin mais à cet instant, il y avait des choses bien plus importantes que cela et leur conversation devrait attendre. Leur devoir devait passer avant leur mariage, comme il l'avait toujours fait jusqu'ici et continuerait sans doute de le faire. C'était ainsi qu'ils l'avaient décidé. Alors la situation extérieure passait avant tout.
« Non, rien. Et si cette attaque est liée aux Rebelles, je n'avais pas été mise au courant. Mais je peux me renseigner. »
Quoi qu'il arrive, Padmé ne cautionnait pas ce qu'il s'était déroulé, les sénateurs étaient, pour une grande part, innocents. Elle n'aurait jamais encouragé une attaque gratuite qui semblait n'avoir aucun but pour le bien commun.
Anakin s'avançait vers la porte et Padmé le suivit mais attrapa sa main pour le tenir avant qu'il n'ouvre pour sortir.
« Ani, quels que soient nos différents, ne doute jamais de mon amour pour toi. »
Elle lui offrit un doux sourire avant de libérer sa main et de laisser la porte s'ouvrir pour sortir. Mais une fois à l'extérieur, elle dût reprendre quelques formalités, imposant une légère distance entre eux.
« Les sénateurs s'inquiètent et ne resteront pas patients longtemps, encore moins s'ils doivent rester dans le hall. Je peux tenter de les calmer un peu mais je doute que mes paroles aient beaucoup d'impact dans la situation actuelle. Il faudrait peut-être songer à nous installer ailleurs sous peu. »
Le Sénat regorgeait de salles dans lesquelles installer des petits groupes de sénateurs. Ce serait beaucoup mieux pour eux mais certainement moins aisé pour l'Empereur de s'adresser à eux en cas de besoin.
Au détour d'un couloir, accompagnée par Anakin, Padmé manqua de percuter une jeune femme à la chevelure blonde. Si elle devait en juger par sa tenue, c'était une officier. Mais le regard qu'elle avait sur elle, cet air presque étonné et silencieux, poussèrent la sénatrice Amidala à s'interroger.
« Officier, puis-je faire quelque chose pour vous ? »
Il y avait quelque chose d'un peu familier chez la jeune femme mais elle ignorait bien quoi. Son regard lui semblait connu, pas véritablement familier mais il avait quelque chose dans les yeux de cette femme qu'elle avait déjà vu ailleurs sans qu'elle ne puisse remettre la main dessus. Et elle ignorait bien face à qui elle se trouvait.

*Alors là, si je m'y attendais... Bon, en vérité, il était fort probable qu'ici je tombe sur elle, mais je ne m'attendais pas à ce que ça arrive aussi vite. Je restais silencieuse pendant plusieurs longues secondes, sans vraiment oser lever le regard. Oui, j'étais face à Padmé, la Sénatrice. Mais à côté d'elle il y avait un visage que j'avais déja vu dans mon passé, à l'époque ou j'étais amie avec Kylo : Vador. Ou du moins, Anakin Skywalker. J'avais cru comprendre que mon Suprême Leader avait sauvé son grand père, mais de là à lui faire face, c'était extrêmement étrange. Stressant aussi, je n'étais pas face à n'importe qui. Les grands parents de Kylo, mais aussi les plus grandes figures de la galaxie. Je restais silencieuse encore quelques secondes, comme figée, avant de dire. *
- Madame, j'étais à la recherche des Sénateurs et Sénatrices restés en arrière. Tout le monde à été rassemblé dans des salles à cet étage, en petits groupes, afin d'être mis en sécurité. J'ai été envoyée voir s'il y avait des retardataires.
* Mensonge, double mensonge, et triple mensonge. J'avais entendu ce que les ordres avaient aboyé, cependant je n'étais pas du tout remontée dans ce couloir pour trouver les retardaires. Non, mon seul but, à cet instant, c'était de savoir si Armitage était dans ce bâtiment et si il allait bien. Seulement, les communications avec l'extérieur semblaient brouillées, et ça ne m'arrangeait pas du tout. Je m'inclinais très légèrement face au Seigneur Vador, avant d'ajouter, d'un ton que je voulais d'apparence assurée, alors que je ne l'étais pas du tout. *
- Je cherchais à accomplir ma mission, mais visiblement mon escorte ne sera pas nécessaire.
* En effet, même si j'étais douée, j'étais loin d'arriver à la cheville de Vador. Et puis je n'étais pas sensible à la Force. Je restais donc face à vous avant de fixer encore brièvement ces deux légendes face à moi.
J'espérais que personne ne ferait le lien avec mon grand père pour l'instant, même si dans les manières, le maintien et la posture, j'étais similaire à lui. Mais j'espérais que ça ne sauterait pas aux yeux pour l'instant : je ne souhaitais pas faire sa rencontre. Pas dans ce contexte. J'avais passé toute ma vie à espérer pouvoir lui parler, mais à cette époque, dans la situation actuelle, je n'en avais absolument pas envie. Je connaissais nombre de projets, nous savions ce qui allait arriver, nous, les voyageurs du futur : les Rebelles de notre époque devaient sans aucun doute avoir informé la naissance de la Rébellion de la construction de l'Etoile de la Mort... Brisant ainsi le coup d'avance que l'Empire espérait avoir. Je n'étais pas mécontente de cette idée, car l'Etoile de la Mort, même si mon grand père avait été à la tête du projet, n'était pas une réussite en soit. Je finis par sortir de mes pensées et me reconcentrer sur l'instant présent avant de dire, simplement, pour couper court à d'éventuelles questions. *
- Y'a t'il encore quelqu'un derrière vous où vous êtes les derniers ?
* Je comptais chasser le reste de mes pensées comme on aurait balayé des miettes sur une table avec la main : non, il fallait que je sois concentrée sur la situation, surtout si je voulais sortir d'ici de manière rapide. Donc, j'attendis une réponse, soit venant de la Sénatrice, soit du Seigneur Vador. J'avais énormément de respect pour ces deux personnes, mais les voir ensemble me rapellait douloureusement que mes parents n'étaient plus, à notre époque. Je finis par me décaler de votre passage, par respect, et attendre les nouveaux ordres. Pour l'instant. *

Il valait mieux ne pas trop traîner ici, alors qu'il prétendait l'interroger, Anakin en était conscient.
Se préparant à sortir avec Padmé, il ne s'était cependant pas attendu à ce qu'elle l'appelle par son surnom pour le rassurer quand à ses sentiments. Le Sith eût alors un moment de blanc, pendant lequel son regard ne quitta pas Padmé, mais il était temps de partir. Il ne voulait pas prendre le risque de laisser Palpatine penser qu'il faisait du favoritisme avec sa femme. Même si c'était actuellement la vérité.
Anakin se contenta de hocher la tête en serrant légèrement sa main avant de sortir de la pièce avec elle. Padmé lui parlait d'ailleurs des sénateurs, et il ne lui donnait pas tort. *
- Tu as raison. J'en parlerais à l'Empereur et je verrais ce que l'on peut faire. Mais si tu peux leur parler pour les apaiser, alors ce ne serait pas une mauvaise initiative.
* Cependant, alors qu'ils reprenaient le chemin du hall dans lequel les Sénateurs patientaient, ils croisèrent au détour d'un couloir un officier.
La jeune femme semblait cependant différente, dans le sens où elle les dévisageait curieusement, ce qui était loin d'être une attitude appropriée pour un officier. De plus, il y avait quelque chose chez elle qui semblait familier à Anakin, une impression de déjà-vu.
Elle leur expliqua alors la raison de sa présence et à sa question, Vador lui répondit cette fois. *
- Non. Les seules personnes sensées être ici sont les Inquisiteurs et les Sénateurs interrogés, officier.
* Anakin reporta son regard sur Padmé un instant, avant de tourner à nouveau la tête vers l'officier. *
- Si vous pouviez d'ailleurs vous assurer que la Sénatrice Amidala retourne avec le reste des sénateurs dans le Hall. J'ai d'autres interrogatoires à faire passer.
* Puis il se tourna légèrement vers sa femme. *
- Sénatrice Amidala, portez-vous bien.
* Inclinant légèrement la tête, il fit de même devant l'officier, et dépassa les deux femmes pour retourner dans le hall, demandant à un autre Sénateur de le suivre, l'interrogeant à son tour. Seulement, cette fois il fut moins arrangeant qu'avec Padmé, n'hésitant pas à utiliser la Force pour savoir si la personne en face de lui mentait ou non.

Pour la première fois, Padmé avait l'intention de véritablement aider l'Empire car leurs intérêts était les siens aussi dans cette affaire. S'ils trouvaient les responsables de cette attaque, car visiblement, s'en était une, elle serait sans doute en mesure de montrer qu'il ne s'agissait pas des Rebelles. De plus, elle ne pouvait cautionner ce genre d'attaque quand le Sénat était plein de politiciens qui n'avaient rien demandé mais pas seulement. Padmé avait, par exemple, certaines de ses dames de compagnie à ses côtés que Padmé considérait innocentes. Quand elle-même avait quelques unes de ses erreurs sur la conscience, ce n'était pas le cas de ses suivantes.
La sénatrice n'eut pas l'occasion de répondre à la jeune femme qu'Anakin le faisait déjà pour la reprendre quand à sa position. Elle resta silencieuse, son regard posé sur l'officier qui les avait dévisagé, elle ne tourna la tête vers son mari que lorsqu'il la salua avant de s'en aller.
« Vous aussi, Seigneur Vador. »
La formalité était de retour. Pourtant, lorsqu'il était un Jedi, ils leur arrivaient souvent de s'appeler par leur prénom au sein du Sénat et en public. Seulement depuis qu'il était devenu Vador, ils avaient instauré une distance entre eux dans leur sphère privée et ils en avaient fait de même dans la sphère publique dès l'instant où Padmé avait cessé de soutenir ses actions en tant que Sith.
Un fois qu'il fut un peu éloigné, elle reposa ses yeux sur la blonde.
« Officier, pourriez-vous m'aider à faire régner le calme parmi les sénateurs ? »
Elle lui adressa un sourire en prenant le chemin vers le hall dans lequel tout le monde était rassemblé.

* Bien vite, le Seigneur Vador me remit à ma place. Je me traitais d'imbécile mentalement alors que le Sith face à moi me donnait de nouvelles directives. Ma fuite du Sénat semblait fortement corrompue : Vador m'avait remarquée et j'étais avec la Sénatrice. Autant dire que je pouvais mettre mes inquiétudes par rapport à Armitage à plus tard, même si cette peur incontrôlable continuait de me ronger. Je hochais la tête respectueusement alors que Vador s'éloignait, puis je me tournais vers la Sénatrice quand celle ci me demandait de l'aider à faire garder le calme chez les Sénateurs. En effet, la dernière salle devant laquelle j'étais passée, de nombreux égarements et stress se faisaient sentir. Il fallait donc que je revienne sur mes pas pour retourner dans la salle, en compagnie de la Sénatrice. Sur le trajet, je me permis de prendre la parole. *
- Sénatrice, pardonnez mon manque de respect quand je suis tombée nez à nez avec vous et votre...
* Votre rien du tout, Jyn. Le Seigneur Vador. Pas son mari, ne soit pas idiote bon sang. Je m'étais arrêtée en plein milieu de ma phrase alors que nous étions à quelques pas de la porte, puis je repris. *
- Avec vous et le Seigneur Vador.
*Je restais là, immobile, à deux mètres de la porte, avant de faire les quelques pas qui me séparaient de toi. J'espérais que tu n'avais pas fait le lien entre ce que je venais de dire et le fait que je vous avais observés comme des légendes, sans quoi je n'étais plus un officier de l'Empire mais bien un voyageur du temps. Et je ne voulais pas ajouter mes explications sur qui j'étais à la situation, qui était déjà hors de contrôle. Pour tout le monde. J'hésitais avant de rentrer, je ne savais pas si tu allais poser tout un tas de questions ou si nous parlerons de tout ça plus tard. Bien que dans l'immédiat, il nous fallait calmer la cohue des Sénateurs. Des êtres issus de nombreuses planètes différentes, toutes plus ou moins occupées par l'Empire. Je finis par rentrer dans la pièce et ne pas te laisser le temps de me poser des questions, après tout, si ça se calmait, nous aurions tout le temps de discuter, vu que j'allais être coincée ici avec mes craintes qu'Armi ne se fasse découvrir. Je finis par hausser le ton, même si j'étais officier, la sécurité dépendait de moi. *
- Sénateurs, Sénatrices ! Votre attention s'il vous plaît.
* Le brouhaha sembla se calmer légèrement, mais je n'avais pas l'attention générale. Je repris. *
- Vous avez été séparés en petit groupe afin qu'il soit plus simple de vous protéger.
* Et de vous canaliser, et de vous interroger aussi, mais il n'était ni malin ni officiel de révéler les plans. Je m'écartais ensuite pour que tu puisse aller rejoindre tes confrères, tes collègues, avant de me placer à la porte de la salle. *

Padmé n'eut qu'un sourire face à ses excuses, pouvait-elle vraiment lui en vouloir ? Bien sûr, elle était habituée aux protocoles et ce n'était pas courant qu'un officiel impérial la dévisage, en tout cas pas de la manière dont elle l'avait fait et pour autant, ça n'avait pas d'importance à cet instant précis.
« Ce n'est rien, allons-y. »
Elle n'avait pas manqué de remarquer cette hésitation qu'elle avait eu concernant la façon de qualifier Anakin et si Padmé aurait voulu la questionner, l'officier fit, non seulement, tout pour qu'elle ne le puisse pas mais en plus, ce n'était pas le moment idéal alors qu'elles atteignaient le hall agité par les nombreux politiciens qui s'impatientaient déjà ou qui paniquaient. Sans doute que beaucoup d'entre eux craignaient une autre explosion ou une autre attaque alors qu'ils étaient tous enfermés et rassemblés au même endroit.
Padmé resta en retrait quand elle prit la parole et malgré l'impact qu'eurent ses mots sur certains sénateurs, cela ne sembla pas suffire à tout le monde. Alors qu'elle pénétrait dans la pièce, la sénatrice de Naboo remarqua que d'autres sénateurs s'avançaient d'un pas ferme vers elle mais surtout vers l'officier dont elle ignorait le nom, sans l'ombre d'un doute parce qu'ils espéraient obtenir des réponses à leurs questions. Et elles devaient être nombreuses, tout comme celle de Padmé. Elle s'avança alors vers eux aussi pour faire barrière. Mais lorsqu'elle s'adressa à eux, elle haussa un peu la voix pour que la majorité de l'assemble puisse entendre ce qu'elle avait à dire.
« Mes chers collègues, je vous en prie, faites preuve de patience. Elle n'a pas plus d'informations que nous, personne n'en a et la seule chose que nous pouvons faire pour l'heure, c'est de nous montrer patients et coopérer pour laisser les autorités compétentes faire leur travail et assurer notre sécurité. S'ils ont des informations pour nous, ils nous les donneront à tous, j'en suis certaine. »
Visiblement, ses mots purent apaiser d'autres sénateurs mais pas tous. Elle entendit parmi la foule quelques protestations sans savoir d'où elles venaient ou de qui et malgré cette tentative, malgré un calme un peu plus grand, quelques groupes de politicien semblaient s'agiter encore un peu. Mais elle n'était pas certaine d'avoir le pouvoir de faire plus. Seulement le hall restait bruyant et certains sénateurs se dirigeaient vers les troopers pour les questionner tandis que d'autres étaient menés dans des salles du Sénat pour être interrogé.
Padmé, quand à elle, se retourna à nouveau vers la jeune officier.
« Je vous remercie pour votre aide. Ils semblent un peu plus calme grâce à vous et un peu plus aptes à écouter. Et il ne me semble pas vous avoir demandé votre nom, officier ? »