[+18] Together we can take the wold apart ft. Sheev Palpatine

We know when to kiss
And we know when to kill
If we can't have it al
Then nobody will
The world is not enough
But it is such a perfect place to start, my love
And if you're strong enough
Together we can take the world apart, my love

— Two weeks later, after the Life Day, on Naboo.

Dans sa récente jeunesse, Mara Jade ne se souvenait pas que chercher les cristaux kyber était si compliqué. Pour le premier qu’elle avait utilisé pour la fabrication de son sabre-laser, elle avait été envoyée sur Ilum par son mentor et elle s’était débrouillée seule. La Cave n’avait pas été si difficile d’accès, pas si étonnant puisque c’était là-bas que l’on envoyait les jeunes padawans trouver leur tout premier kyber.
Comme tous les Sith avant elle —et les Jedi—, son cristal l’avait appelée ; l’avait reconnue et avait chanté pour elle. Elle avait presque pu entendre sa douce musique harmonieuse jusqu’à ses oreilles, bien que tout ceci s’était passé dans son esprit. C’est ce qu’elle avait compris un peu plus tard en grandissant.
Là, elle cherchait un ghost fire crystal. Elle avait lu si peu de choses à leur sujet, à part qu’ils étaient très durs à trouver et que leur couleur était si pâle qu’ils en paraissaient translucides. Utilisés en sabre-laser, ils étaient en mesure de désorienter l’adversaire en laissant des réminiscences de son possesseur, troublant la victime qui pensait voir plusieurs personnes à la fois.
Mara Jade s’était toujours jurée de partir en exploration pour en trouver un. Ce jour était finalement arrivé et la Main de l’Empereur reviendrait évidemment glorieuse de sa périlleuse mission. Elle avait fini par se poser sur Naboo après maintes recherches —et quelques assassinats de Jedi encore en vie et qui étaient malencontreusement tombés sur son chemin— et avait entamé sa dangereuse quête. C’était étrange pour la jeune femme de revenir sur sa planète natale. Elle ne reconnaissait rien de ce que ses souvenirs d’enfant avaient pu conserver ; Palpatine avait veillé à ce qu’elle ne garde rien de bon de ses cinq premières années de vie. Peu sensible à la géographie d’un monde, qu’il soit polaire ou aride, Mara devait tout de même admettre que Naboo était une magnifique planète et peut-être qu’en d’autres circonstances, si sa vie avait pris un autre tournant, elle se serait établie ici.
Cependant, l’heure n’était pas à la nostalgie ni même aux regrets ; l’exécutrice de l’Empereur avait un kyber à trouver.
Elle avait donc fini par se rendre jusqu’aux montagnes de Gallo, là où était nichée la fameuse cave à cristaux de Naboo. Après avoir ratissé de nombreuses planètes durant ces deux dernières semaines, la rousse espérait enfin tomber sur ce qu’elle recherchait. Sa détermination et son entêtement furent enfin récompensés lorsqu’elle entendit la familière mélodie d’un cristal kyber qui en appelait à sa future maîtresse. Les yeux fermés, elle se laissa guider vers son appel délicat et enchanteur.
Et c’est là, au beau milieu de d’autres cristaux kyber, qu’elle le trouve et s’en empare. Un ghost fire kyber. Pâle comme le jour, translucide comme la glace.
Quand elle le tient dans sa main, la guerrière Sith frémit jusqu’au plus profond de ses membres. Elle sent la puissance de la Force, entre le kyber et elle. Ils se lient, irrémédiablement et avec une déconcertante facilité. Ils ne font qu’un avec la Force et Mara se sent soudainement envahie par une fierté sans commune mesure. Ainsi, comme prédit, elle est assez puissante dans le côté obscur pour posséder plus d’un cristal kyber, un ghostfire qui plus est. Peu de Jedi ou même de Sith pouvaient se targuer d’en être pourvus.
Un sourire carnassier naît sur ses lèvres.
Mission accomplie.

— On Coruscant, at the twilight.

L’Olethros se pose sur la piste d’atterrissage du Palais Impérial ; alertant que la Main de l’Empereur était rentrée au bercail. Deux semaines loin de son maître après les évènements du Life Day avaient été un véritable calvaire. Durant toute son absence, elle avait ressenti le manque jusqu’au plus profond d’elle-même. Une douleur qu’elle savait reconnaître à présent mais à laquelle elle avait encore énormément de mal à s’accoutumer. La lumière du jour avait largement baissé lorsque Mara Jade quitte son vaisseau pour rejoindre les quartiers impériaux.
Elle n’était pas dans un état lamentable mais il était évident au vu de son allure qu’elle ne revenait pas de deux semaines à se prélasser sous le soleil de Naboo. Elle aurait pu s’arrêter à ses propres appartements et se reposer un peu avant de rendre compte de son voyage à son mentor mais elle n’en avait pas envie. Elle voulait le voir, le sentir, ressentir sa présence et son aura écrasante autour d’elle ; comme une drogue dont elle n’arrive pas à se sevrer.
Les poings liés devant elle, tenant son sabre-laser, la rousse s’engage à l’intérieur de l’ascenseur privé de Palpatine qui la hisse alors jusqu’aux quartiers de l’Empereur Galactique. Elle prend alors la direction de son bureau, gardé par deux gardes impériaux comme à l’accoutumée. Bien entendu, ils la reconnaissent et la laissent franchir le seuil de la pièce.
Les portes automatiques se referment derrière elle et Mara pose alors ses prunelles vipérines sur son maître studieusement installé à son bureau. Rien que cette vision la ravit au plus haut point. Il semble en parfaite santé depuis son départ et un étrange sentiment de sérénité, de quiétude investit son esprit. Il est là, devant elle, penché sur quelque paperasse quelconque. La Main de l’Empereur reste silencieuse quelques secondes, elle se contente de l’observer avec attention, imprimant son image dans sa mémoire une énième fois.
Elle avance vers lui mais sa vision périphérique est attirée irrémédiablement par la forme familière d’une grosse bestiole allongée sagement aux pieds du bureau de Palpatine.

« — Rhaegar ? What are you doing here ? »

Incrédule, Mara jette un regard légèrement désapprobateur à l’anooba qui se redresse et vient se frotter affectueusement contre ses jambes. Elle est presque attendrie de trouver sa vile créature et son mentor dans la même pièce pour son retour ; en réalité oui, elle est touchée.
Sa main se perd distraitement dans la fourrure étonnamment soyeuse de la bête infernale qui ronronne au contact de la rousse.
Puis elle reporte son attention sur le Seigneur Noir face à elle qui n’a pour l’instant pas pipé mot.

« — Good evening, my Lord. It’s been a long time, dit-elle d’une voix douce ; un rictus espiègle au coin des lèvres et le ghostfire kyber dissimulé sous sa combinaison. »

Never opened myself this way
Life is ours, we live it our way
All these words, I don't just say
And nothing else matters

Trust I seek and I find it in you
Every day for us something new
Open mind for a different view
And nothing else matters

https://youtu.be/Etns5DS3Txo

[CORUSCANT - Imperial Palace]


Cela faisait désormais plus de deux semaines que l’Empereur avait envoyé la Flotte Impériale dans la Bordure Extérieure, sur Ajan Kloss, afin de réduire en cendres l’Alliance Rebelle, ces terroristes dirigés par des être abjects d’une autre époque qui souhaitaient plus que tout renverser l’Empire de Palpatine, afin de l’empêcher d’instaurer une paix durable dans toute la Galaxie. Deux semaines que probablement aucun officier impérial ne dormait, et pour cause : la tête était tombée, mais plusieurs pouvaient toujours repousser.
Palpatine avait envoyé la totalité de ses agents traquer les restes des Rebelles, au même titre qu’il avait ordonné que les troupes impériales passent chaque secteur au peigne fin pour retrouver les survivants rebelles. Pour cela, Palpatine avait promu le Gouverneur Tarkin au rang de Grand Moff, afin qu’il puisse assister au mieux le Général Tagge et l’Amiral Motti, les plus hauts gradés de l’Armée Impériale, ainsi que le directeur Armand Isard du COMPORN et de l’ISB, deux organisations dont l’importance avait fortement crû depuis l’instauration du Nouvel Ordre.
Les Agents de l’Empereur, eux, notamment ses Mains, n’obéissaient qu’à lui, et ce même si certains hauts dignitaires de l’Empire connaissaient leur existence. Le Seigneur Noir des Sith avait son propre réseau d’agents qui se trouvaient au quatre coins de la Galaxie et ne rendaient des comptes à personne d’autre qu’à lui. Cependant, cela faisait également deux semaines qu’il n’avait plus de nouvel de son meilleur agent. La Main de l’Empereur, son Exécutrice personnelle, Mara Jade. Elle était partie sans que Palpatine ne lui donne une quelconque mission, sans un mot.
En vérité, il ne l’avait pas revue depuis qu’elle avait quitté ses appartements après avoir partagé une danse avec lui et échangé un bref baiser. Il n’avait pas cherché à la revoir, ayant été pris par des obligations bien plus pressantes. Néanmoins, il aurait aimé lui donner à elle aussi des ordres de mission concernant les membres survivants de l’Alliance Rebelle. Car elle était la meilleure d’entre toutes, et elle lui aurait sans aucun doute déjà ramené plusieurs têtes de membres éminents de la Rébellion. Mais ce n’était que partie remise.
L’Empereur ne se faisait guère de souci pour elle, et n’avait guère l’occasion de s’en faire : en cette période de troubles, il avait l’impression d’être demandé de toutes parts. En effet, depuis l’attaque sur Ajan Kloss, une certaine agitation semblait régner au Sénat Galactique. L’assaut surprise n’était pas passé auprès des opposants de Palpatine, comme il s’y attendait. Mais désormais, son emprise sur la Galaxie était absolue, et le Sénat n’avait plus aucun pouvoir. S’il ne dissolvait pas encore cette organisation, il n’en était pas moins celui qui tirait les ficelles derrière chacune des décisions qui y étaient prises.
Dans sa Salle du Trône, l’Empereur assistait à une importante réunion du Conseil Impérial, ainsi qu’avec les représentants des forces de sécurité de Coruscant, afin de débattre des mesures prises et à prendre suite à la destruction de la base Rebelle. Sur la capitale, plus que partout dans la Galaxie, la sécurité avait été renforcée. Cependant, les niveaux inférieurs de la planète étaient infestés de vermines, de criminels et de fuyards, le niveau de sécurité étant peu élevé. Mais en vérité, Palpatine n’éprouvait pas un grand intérêt pour ces rassemblements, étant donné qu’il n’était décisionnaire qu’après que les membres du Conseil aient débattu ensemble. Parmi eux se trouvaient certains des conseillers les plus proches de l’Empereur.
Après de longues minutes, Palpatine était de retour dans ses appartements, et voyait déjà une pile de rapports qui l’attendait tandis que son datapad clignotait, sur son bureau. Mais il fut accueilli par des grognements affectueux et un contact chaud contre ses jambes. Il s’agissait de Rhaegar, l’Anooba dressé par Mara Jade. Depuis son départ impromptu, l’Empereur s’était occupé de lui, car il ne laissait personne d’autre l’approcher. Il n’y avait pas de doute, cette bête était bien dressée. L’Empereur la caressa brièvement avant de se pencher à ce qui l’intéressait véritablement : des nouvelles concernant l’avancée de la traque des Rebelles. Le ciel encore bleu de Coruscant annonçait que l’après-midi touchait à sa fin.
Et c’est lorsque le ciel était orange, presque rouge, qu’un voyant bipa sur le bureau de l’Empereur, perturbant sa lecture studieuse des rapports de ses subordonnés. Un TIE Striker avait atterri. Le vaisseau de Mara Jade, un prototype que l’Empereur lui avait offert pour qu’elle puisse le tester et l’éprouver. Enfin, après deux semaines sans aucune nouvelle, sans communication, elle revenait. Palpatine n’avait pas douté un seul instant qu’elle finirait par revenir auprès de lui - s’il s’était passé quoi que ce soit, il l’aurait senti.
Quelques minutes plus tard, les portes de son bureau s’ouvrirent, dévoilant la silhouette de sa Main. Elle portait sa tenue de mission, et n’avait visiblement pas chômé. En plusieurs endroits, sa tenue était sale, et son corps marqué. Palpatine leva un sourcil, et vit l’Anooba de Mara Jade la rejoindre, manifestement heureux que sa maîtresse soit de retour. A travers la Force, il sentit un imperceptible changement en elle. Néanmoins, elle dissimulait très bien cela. La curiosité de Palpatine fut piquée. Après qu’elle l’eut salué, il posa les coudes sur ses genoux et croisa les mains devant son visage, un sourire en coin.
« Welcome back, my Dear. Rhaegar is here because you abandoned it when you left Coruscant, and I had to personally take care of it because I’m the only being he tolerates besides you. »
Il sourit tandis que la créature vint s’asseoir à ses côtés après avoir entendu son nom. Il devait bien admettre qu’il comprenait pourquoi sa Main s’était attachée à un tel animal. Il était avant tout un prédateur des plus dangereux, capable de tuer un être humain. Une arme des plus mortelles, et élégantes.
« So, Mara, tell me : where have you been for the last two weeks ? »

You help me lose my mind
And you bring me something I can't define
Help me lose my mind, make me wonder
What I felt before
Keep biding my time
How much longer?
Who've I been waiting for?

Après l’attaque d’Ajan Kloss, après l’effervescence et les indignations du Sénat, la Main de l’Empereur s’était éclipsée durant deux petites semaines. Elle était partie, sans en dire un mot à son mentor. Bien que liée profondément à lui, elle s’estimait encore libre de ses mouvements. Elle pouvait se rendre partout dans cette galaxie sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit ; après tout, elle était son exécutrice, sa meilleure agent. La plus douée d’entre tous, et probablement la plus loyale. Elle ne lui avait laissé le moindre doute quant au fait qu’elle finirait par revenir ; qu’elle avait beau partir, une semaine, un moins, un an… Elle lui revenait toujours. Elle ne faillit jamais à ses missions, ni aux promesses qu’elle lui avait faites.
On pouvait la rendre aveugle, sourde ou muette, Mara Jade trouverait toujours un moyen de revenir à Palpatine. Il aurait pu craindre que malgré tout, en dépit de l’emprise qu’il exerce sur elle, la rousse finisse par se réveiller et par changer de camp. L’occasion s’était déjà présentée des dizaines de fois mais à aucun moment Mara n’avait retourné sa veste.
Comme une alcoolique, comme une junkie, elle a besoin de sa ligne de coke. Sa présence dans son esprit, son aura à travers leur lien… Elle en avait besoin comme un addict avait besoin de son héroïne.
Deux semaines éloignées de son maître et la guerrière Sith se sentait dangereusement fébrile. Sevrée depuis trop longtemps, recevoir une trop grosse dose pourrait la tuer. Elle le sait mais elle n’en a que faire ; le seul bonheur de le voir face à elle vaut bien toutes les souffrances du monde. Elle sacrifierait sa vie pour préserver celle de l’Empereur Galactique ; elle avait été formée pour cela, entraînée dans ce but. Elle n’était qu’un pion sur le vaste échiquier du pouvoir et de la régence de la galaxie.
Darth Sidious était un manipulateur hors paire, cependant. Il lui arrive souvent de faire croire à Mara qu’elle est la seule et unique ; qu’elle n’est pas seulement son exécutrice mais une âme à laquelle Palpatine tient sincèrement. Elle se prête à cette comédie car le désir le plus féroce de la rousse était d’être la favorite de son maître. Qu’elle pouvait éclipser toutes les autres tout comme lui éclipsait tous les autres hommes à ses yeux.

Elle s’évertuait sans cesse à lui plaire, à le rendre fier, à le couvrir de gloire.
Ramener un ghostfire kyber faisait partie des nombreux hommages indirects que Mara Jade pouvait rendre à son souverain. Ce n’était pas donné à n’importe qui de trouver ce genre de cristaux ; pas même pour un Jedi ou un Sith lambda. Il fallait quelque chose de plus, une force supérieure, une obstination et un pouvoir qui surpassait la plupart des autres chevaliers Jedi.
La Main était de ceux-là, que l’on pouvait compter sur les doigts d’une main.

Si elle était la meilleure d’entre tous, c’était grâce à lui.
Façonnée, sculptée selon ses désirs, elle est son arme ultime.
Pour elle, il était ‘philtatos’ ; most beloved.

Et alors que son regard la pénètre jusqu’au plus profond de son enveloppe, Mara attrape sa tignasse fauve et la replace délicatement sur son épaule gauche ; tic discret afin de dissimuler sa gêne et son trouble. Elle baisse les yeux vers Rhaegar lui mettant de tendres coups de tête contre une de ses cuisses douloureuses ; parsemées d’hématomes. Elle réprime difficilement une grimace mais laisse la créature faire avant de l’observer retourner aux pieds de Palpatine. Elle ne saurait expliquer mais voir son animal de compagnie autant à l’aise en présence de l’Empereur faisait délicieusement enfler son coeur.

« — K3 was supposed to take care of him. But Rhaegar likes you better, without a doubt. »

Elle appuie sa remarque en jetant un coup d’oeil à ce gros anooba qui ressemblait plus à un animal de compagnie inoffensif à cet instant qu’à une bête sanguinaire.
Malgré son corps gourd et douloureux, elle reste debout et droite comme la justice. Elle relève doucement le menton lorsque son mentor s’enquit de son voyage. Le port altier, un sourire conquérant aux lèvres, elle contourne son bureau pour se placer près de lui. Elle porte une main à sa poitrine, fait lentement glisser l’ouverture de sa combinaison de combat, laisse entrevoir l’ombre du creux délicat de son décolleté puis extirpe le ghostfire kyber pendu à une chaîne d’argent.

« — I’ve been wandering through the Outer Rim and at last I found this. »

Elle n’avait pas besoin d’en faire un exposé, son maître savait pertinemment quel était ce cristal qu’elle tenait entre ses doigts, opalin et diaphane à l’instar de sa peau.

Mara semblait parfaitement ravie que son Anooba semble si aimable auprès de l’Empereur. Il était vrai qu’elle avait un droïde, mais l’animal avait effrayé le personnel de nettoyage du Palais. Ces droïdes étaient peureux et n’avait pas osé retourner dans les appartements de Mara Jade depuis. C’était également pour cette raison que Palpatine avait décidé de prendre soin de l’animal lui-même.
Plus que jamais, à une distance aussi réduite de sa Main, il pouvait ressentir le fort lien qui les unissait. Un lien différent de celui d’un maître et d’une élève, assurément. Depuis toujours, Palpatine savait que Mara serait destinée à bien plus que devenir son apprentie. C’était pour cette raison qu’il ne l’avait d’ailleurs jamais considérée comme tel.
Il sentait également sa Main puiser dans ce lien en permanence, notamment lorsqu’elle se rendait en mission aux ordres de l’Empereur. Celui-ci n’ayant aucun scrupule à l’envoyer affronter des défis théoriquement insurmontables, il n’avait aucun doute ni en ses capacités ni en sa loyauté. Ainsi, lors de certaines de ses méditations, il entrait parfois en communion avec elle ; Lord Vader était un élément bien trop agité dans le Côté Obscur pour que Palpatine ne désire communiquer avec lui. Les moyens plus conventionnels étaient de mise avec son apprenti.
Malgré la fatigue apparente de Mara, elle se tenait droite, fière. Même fatiguée, à bout de souffle, elle ne se laissait jamais abattre. Palpatine lui avait appris cela, dès le plus jeune âge. A vrai dire, si elle ne le faisait pas, elle décevrait grandement son Maître. Et Mara ne voulait pas le décevoir. Jamais. Échouer à satisfaire l’Empereur revenait à ne plus rien valoir à ses yeux : et quand on n’était personne, que l’on n’existait pas, et que l’on ne valait plus rien pour l’Empereur, on disparaissait, tout simplement.
Et Mara, plus que quiconque, ne tenait pas à devenir Personne aux yeux de l’Empereur. Lorsqu’il posait son regard sur elle, il sentait une certaine gêne, ainsi que certains sentiments enfouis au plus profond d’elle-même. Il la mettait sur un piedestal, car elle valait beaucoup à ses yeux. Il avait énormément investi, et s’était attaché à elle, même s’il ne l’admettait qu’à demi-mot. Elle, plus que tout autre, était plus qu’un simple outil, qu’une simple arme que l’Empereur dégainait quand il en avait besoin.
Il l’observa avancer vers lui et se poster à côté du siège de l’Empereur. Ce dernier s’était tourné vers elle, car son sourire et sa manière de se mouvoir induisaient, ainsi que le silence ayant fait place à son interrogation, intriguaient l’Empereur. C’est alors qu’il la vit commencer à ouvrir sa combinaison, devant lui. Il ne dissimula pas un regard surpris : qu’était-elle sur le point de faire ? Pour le soulagement de Palpatine, elle dévoila un collier, qu’elle détacha de son cou fin.
Les yeux de Palpatine s’écarquillèrent à la vue de ce qui pendait au bout de la chaîne. Il s’agissait d’un cristal Kyber, mais pas n’importe lequel. Sans même utiliser la Force, Palpatine sut qu’il s’agissait d’un Ghostfire kyber, un type de cristal extrêmement rare et demandant une affinité suprême avec la Force pour pouvoir être trouvé - et dompté. Palpatine se leva et prit le cristal alors que son exécutrice lui tendait. Il le regarda longuement, l’examinant attentivement. Il était pur, magnifique. Dans la Force, sa résonance était tellement particulière qu’elle semblait négative. Jamais l’Empereur n’en avait vu de ses propres yeux.
« A Ghostfire crystal.. »
Il reposa alors son regard dans celui de Mara, lui rendant sa trouvaille. Cela faisait donc deux semaines qu’elle avait quitté la capitale impériale, à la recherche d’un objet rare, légendaire. Et elle l’avait trouvé, sa quête s’était conclue par un succès. Comme toujours. En cet instant, l’Empereur ne put s’empêcher de ressentir une fierté pour l’accomplissement de sa Main, car lui mieux que quiconque savait qu’il fallait une certaine affinité avec la Force pour dénicher ce cristal.
« Is it truly beautiful, Mara. It is very impressive that you found one of these… I must say that you exceed absolutely all my expectations. Congratulations, my Dear. »
Sur ces mots, il rendit le cristal à sa Main, car il lui revenait de droit. Elle l’avait trouvé seule. Elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. Il reposa la chaîne et le précieux minéral entre les mains de Mara, posant les siennes dessus. Il maintint le contact plusieurs secondes avant de le rompre et de baisser les bras le long de son corps

Cast down off heaven
Cast down on my knees
I've laid with the devil
Cursed god above
Forsaken heaven
To bring you my love

Mara ne doutait pas un seul instant du fait que Rhaegar eut tôt de terroriser les petits droïdes nettoyeurs une fois qu’elle aurait eu le dos tourné. Cependant, elle aurait cru que son droïde de protocole aurait justement les protocoles nécessaires pour s’occuper d’un anooba tel que le sien. Visiblement non, et puis finalement c’était plutôt un mal pour un bien ; Rhaegar semblait parfaitement à l’aise en présence de l’Empereur et semblait véritablement l’apprécier. Cela paraissait réciproque et même si la guerrière Sith n’était pas du genre à trouver quoi que ce soit de « mignon », elle devait admettre que la vision des deux la faisait pleinement sourire.
Parfois, elle était mitigée ; pleine de doutes. Tenait-il à elle autant qu’il l’entendait alors qu’il n’hésitait pas à l’envoyer au casse-pipe sans une once de scrupules ? Toutes les missions périlleuses, où peu de chevaliers Jedi accomplis auraient pu s’en sortir, c’était pour elle. Pourtant, here she was.

Vivante.
Tenace.
Tempétueuse.
Sith au derme ivoirin.

Rien ne lui importait plus que le regard que son mentor posait sur elle. Car oui, si on n’était plus personne pour le Seigneur Noir, la vie n’avait plus aucun sens ; elle aurait mis fin à ses jours bien avant si cela avait été le cas. Le décevoir, le contrarier de façon définitive, ce n’était pas possible pour Mara Jade. Elle ne le supporterait jamais ; elle creuserait dans sa peau jusqu’au sang pour retrouver un seul de ses regards, une simple petite attention de sa part.
La nuit, elle ne rêve pas des gens qu’elle a réduit en cendres, à qui elle a ôté la vie sans aucun remord. La nuit, elle cauchemarde de comment Palpatine pourrait l’abandonner ; et ce de toutes les manières possibles et imaginables. Il est la seule personne qui partage sa vie, ses pensées et qui semble porter une affection sincère à son égard —à condition que le Sith’ari puisse ressentir quoi que ce soit d’autre qu’une avidité féroce pour le pouvoir. En somme, Mara ressent une sorte de dépendance affective à son encontre et la simple pensée d’être abandonnée lui retournait les tripes, lui donnait envie de se jeter du haut d’une des falaises de Naboo.
Elle rêve la nuit, Mara. Mais de son Enfer personnel.
La Main de l’Empereur ne manque pas le regard surpris puis presque ébahi de son maître alors que son regard d’acier se pose sur le cristal kyber. À travers leur lien, elle sent son immense fierté et la jolie rousse manque littéralement de défaillir ; la fatigue et l’émotion. Il était si fier d’elle qu’elle se sentait submergée d’une vague de béatitude exquise.

Elle avait réussi. Encore une fois.
Encore une fois, elle aussi renforce son emprise.
Afin que jamais il ne la renie.

Il s’empare de la gemme et Mara ne peut s’empêcher de trépigner alors qu’il l’examine sous toutes les coutures. À cet instant, elle redevient la petite rouquine de dix ans, terriblement fière d’avoir réussi ce que son mentor lui avait ordonné d’exécuter. Elle sent l’aura négative du cristal frétiller à son tour entre les mains de l’Empereur ; lui aussi pouvait dompter la pierre s’il en avait le désir.
Il lui rend et elle l’attrape délicatement, love le cristal tiède de sa chaleur dans le creux de sa paume. Elle ne s’attend pas à ce que Palpatine maintienne le contact et enveloppe presque tendrement ses mains autour de ses siennes ; plus menues.
La durée du toucher est bien trop courte car à peine Mara a-t-elle le temps de profiter de la tiédeur de ses mains qu’il rompt le contact. Elle se sent soudainement à fleur de peau et éreintée. Elle lève les mains jusqu’à sa nuque, raccroche la chaîne autour de son cou et range le ghostfire kyber en sûreté sous sa tenue de combat.
Elle fait un pas hésitant vers lui, pour briser les quelques centimètres qui les séparaient.

« — Please excuse-me for my appearance, your Grace., souffle-t-elle. I wanted to see you as soon as I landed on Coruscant. And sorry for not giving you any news during these last two weeks. I… was not sure, considering what happened on Life Day. »

C’était rare que Mara Jade, taiseuse et ombreuse, fasse un discours de plus d’une phrase. Depuis le baiser qu’ils avaient échangé ce jour-là, elle ressassait jour et nuit ; ignorant s’il voudrait toujours la revoir, s’il n’avait pas changé d’avis à son sujet entre temps.
Visiblement non. Mais rien n’était jamais certain avec l’Empereur Galactique.
Néanmoins, elle ressent le besoin urgent de le toucher, encore. De le sentir près d’elle, de lui faire comprendre que deux semaines avaient certes passé, mais qu’elle s’était languie de sa présence chaque minute.

Alors elle franchit l’espace vide les séparant encore, se hisse légèrement sur la pointe des pieds, enveloppe délicatement son visage entre ses mains et dépose un long baiser sur son front. Les yeux clos, elle laisse son parfum l’entourer durant quelques secondes, sa longue chevelure effleurant le reste de son royal visage.
Du bout de son pouce, elle caresse sa tempe avant de se reculer, la paume de sa main cajolant toujours sa joue et sa barbe naissante, enracinant son regard émeraude dans l’acier du sien.

« — I’ve missed you, Sith'ari. »

L’Empereur n’a pas besoin d’utiliser la Force pour ressentir la fatigue de sa Main, ainsi que son émotion d’avoir ramené une merveille telle qu’un Ghostfire crystal. Il n’entendait guère la retenir plus longtemps. Si cette dernière n’était généralement pas très loquace, il savait que le regard que Palpatine posait sur elle lui était important. Sans ce regard, après tout, elle cessait d’exister. Pour elle, Palpatine était la seule personne qui comptait - il y avait lui-même soigneusement veillé. Mais au fond, ne l’avait-il pas fait car elle comptait également pour lui ?
En deux semaines, depuis ce qu’il s’était passé au Life Day, il avait réalisé l’importance qu’avait Mara Jade pour lui. Elle n’était pas sa favorite pour rien. Elle avait quelque chose en plus, ce qui la rendait si unique. En un sens, Palpatine s’était beaucoup attaché à elle. Certainement pas de manière conventionnelle - encore faudrait-il que cet homme soit capable de ressentir un tel sentiment. Mais il n’en demeurait pas moins qu’il ressentait un certain pincement au coeur à l’idée de perdre cette femme.
Son regard se perdit à nouveau dans le kyber alors qu’elle rattachait le collier autour de son cou. Un cristal presque translucide sur une peau blanche… L’aura qui émanait du minéral brut était fascinante, c’était comme s’il se mouvait et déformait la réalité autour de lui. Une fois encore, l’Empereur puisa légèrement dans la Force pour ressentir cette présence si particulière. Il s’agissait d’une merveille, et nul doute qu’il en aurait fait bon usage s’il en avait lui-même trouvé un. Mais cette récompense n’était pas la sienne.
En voyant Mara avancer peu sûre d’elle, l’Empereur n’esquisse aucun mouvement de recul. Il reste droit, et la toise de son regard azur, d’habitude froid, mais aujourd’hui empli de fierté ainsi que d’intérêt, car elle prend ensuite la parole. Elle évoqua enfin le sujet du Jour de la Vie. De ce moment qu’ils avaient partagé ensemble. En effet, Mara était venue embrasser les lèvres de son Maître après que celui-ci lui ait suggéré de laisser libre cours à ses envies.
Il avait trouvé cela osé, de sa part. Très. Et pourtant, cela ne l’avait ni contrarié, ni mis en colère. Au fond, il savait ce que ressentait Mara pour lui. Il s’attendait à ce que cela arrive un jour. Et il avait lui-même failli être celui qui aurait pu initier ce geste. Prenant un ton chaleureux, il lui répondit avec un fin sourire :
« You have nothing to apologize for. You are a grown woman, Mara. You can do what you want. Though I could have used your skills earlier, but I cannot blame you for finding this kyber. And do not worry about what happened back then. This is fine. »
L’Empereur s’était voulu rassurant, ressentant les doutes et interrogations de Mara qui transpiraient à travers ses propos. Il n’admettrait pas qu’il avait en vérité pris du plaisir dans ce moment intime partagé avec elle, mais il se montrait suffisamment avenant pour qu’elle comprenne qu’il ne lui en voulait pas le moins du monde. Elle n’avait rien fait de grave, après tout. Il était le premier à l’encourager à laisser libre cours à sa passion…
Ce qu’elle fit ensuite. Contre toute attente, elle s’approcha de l’Empereur, prit son visage entre ses mains graciles, et déposa ses lèvres contre son front. Palpatine la laissa faire, un petit sourire au lèvres, tandis qu’il sentait de doux cheveux caresser son visage. Ce genre d’attention, il avait tendance à en recevoir des femmes qu’il pouvait côtoyer au détour d’une soirée. Des prétendantes au trône d’impératrice. Mais aucune ne le serait jamais. Le baiser, venant de Mara, prenait un tout autre sens, tout comme les mots qu’elle prononça ensuite en le regardant dans les yeux.
Sith’ari. Le Sith dont la destinée était de faire régner le Côté Obscur de la Force, d’amener les Sith au pouvoir. Depuis des milliers d’années, chaque Sith pense être le Sith’ari. Mais aucun n’a réussi ce que Palpatine a fait : dominer la Galaxie, exterminer les Jedi, et devenir le Sith le plus puissant qui ait jamais vécu et qui vivrait jamais. Il n’y avait aucun doute : Darth Sidious était le Sith’ari.
Il ne put retenir son sourire en entendant Mara prononcer ce nom. Puis, sa main revint prendre l’une de celles de son apprentie, qui se trouvaient sur ses joues, serrant délicatement ses doigts qui semblaient si fragiles - et qui pourtant était plus que capables de tuer.
« I missed you too, my Hand... »
Soudain, ce fut lui qui approcha son visage du sien. Et à son tour, comme elle le fit il y a deux semaines de cela, il vint poser une main sur la joue de Mara, son pouce caressant une peau rendue poisseuse par l’effort, et déposa ses lèvres sur les siennes, dans un baiser qui dura plusieurs secondes, aussi long que celui qu’elle avait initié quelques instants plus tôt. Puis il se détacha d’elle, et relâcha son visage.
« And this is the proof that you will not suffer my wrath, rest assured. »

It's you, it's you, it's all for you
Everything I do
I tell you all the time
Heaven is a place on earth with you

Bien évidemment, les paroles rassurantes de son mentor au sujet du Jour de la Vie font leur effet sur la jeune femme. Les craintes, la peur de l’avoir déçu et d’avoir montré qu’elle était simplement humaine en dépit de la puissance dont elle faisait preuve dans le Côté Obscur de la Force. Elle pouvait être la meilleure, l’agent de l’Empereur la plus entraînée et la plus apte à prendre les commandes s’il lui fallait un jour pour continuer à perpétrer les desseins de son maître mais elle n’était pas parfaite. Personne ne l’était, sauf peut-être le Sith’ari en personne.
Aujourd’hui, effectivement, la seule chose qu’il pouvait potentiellement lui reprocher c’est qu’elle se soit absentée durant de longues semaines et qu’elle n’ait donné aucun signe de vie alors qu’il aurait eu besoin d’elle pour éliminer le reste des rebelles dissidents.
Bien qu’elle ne l’ait pas revu depuis ce fameux jour de liesse, Mara savait pertinemment qu’elle était condamnée. Elle s’était retenue pendant des années, à accepter tout cela sans rien dire et en s’obligeant à écarter les sentiments naissants et moins chastes qu’elle développait petit à petit pour lui. Seulement, à présent qu’elle avait échangé un baiser avec lui, elle avait ouvert la boîte de Pandore ; désormais il lui serait impossible de faire machine arrière et de ne pas recommencer.
Preuve en est, elle venait de déposer un baiser sur son front et elle ne semblait pas vouloir rompre le contact avec lui. Elle aimait la sensation du visage du Jen’ari sous ses doigts hypersensibles ; fins mais létaux tout de même. Sous cette armure aussi épaisse que les écailles d’un dragon se cachait un coeur qui bat, emprisonné à double-tours par cet homme face à elle et qui en détient la clé.
Une main dans la sienne et la guerrière Sith inspire profondément, fermant quelques nanosecondes les paupières. En sa présence, elle sentait déjà son énergie remonter tout doucement. C’était lui sa force, elle n’en doutait plus à cet instant.
Puis entendre qu’elle aussi lui avait manqué lui coupe le souffle. Elle doit se rappeler de respirer et comment on effectuait cette commande. Sheev Palpatine, Empereur Galactique et Seigneur Noir des Sith, ne s’ouvre jamais de cette façon. Il peut mentir, tromper et battre des cils dans le but d’obtenir ce qu’il voulait mais là, Mara sent qu’il est honnête avec elle. Leur lien y est certainement pour beaucoup et ce dernier est une véritable bénédiction pour elle. Si le lien se rompait un jour, il était probable que la jeune femme le ressente comme une amputation.
Tous les jours, elle prie pour que cela n’arrive jamais et que ses cauchemars ne soient qu’un mensonge de plus dans son existence ténébreuse.

Le voilà qui rapproche à son tour son visage du sien et la Main se noie une nouvelle fois dans son regard céruléen. Elle love son visage un peu plus contre sa main qui cajole sa joue pour profiter de sa caresse, prête à ce qui allait se dérouler par la suite.
Il l’embrasse, enfin.
Peut-être qu’il lui rend la monnaie de sa pièce. Peut-être est-ce là l’avertissement d’une torture prochaine. Peut-être la manipule-t-il une énième fois mais par les étoiles qu’elle s’en fiche… Elle a déjà vendu son âme au Diable depuis bien longtemps, peu importe ce qu’elle devrait endurer à l’avenir.
Mara ferme les yeux et répond avec toute la douceur du monde à son baiser, pressant ses lèvres plantureuses contre les siennes plus fermement avant qu’il ne brise leur étreinte.

« — Thank you, my Lord. If there is one thing I fear the most, it’s your fury. »

Elle passe machinalement le bout de ses doigts sur ses lèvres, là où elle ressent encore les siennes. Elle les humecte et peut encore sentir leur goût. Il semble avoir aspiré son âme à travers ce baiser et pourtant, elle ne ressent rien d’autre qu’une sérénité absolue.
Mara passe une main distraite dans sa chevelure un peu emmêlée et son corps épuisé le lui rappelle soudain ; une douche et un long sommeil.

« — Excuse-me, your Grace. I must leave you for the day, I’m exhausted and I’m feeling dirty. If you ever need me, I’ll be in my quarters. »

En vérité oui, sa voix était moins claire qu’à l’accoutumée et son corps commençait à défaillir sous son poids. Elle avait cruellement besoin de repos.
Mara s’incline respectueusement devant son mentor, attrape respectueusement sa main et y dépose un baiser dévoué. Finalement, elle se redresse, claque des doigts et Rhaegar se poste immédiatement à ses côtés. Elle quitte à contre-coeur le bureau de son maître comme toujours, l’anooba trottant fidèlement derrière elle. Sûrement un peu rapidement mais plus vite elle se remettrait d’aplomb, plus vite il ferait appel à elle.

En l’espace d’une petite heure seulement, elle se débarrasse de toute la crasse accumulée durant sa mission et s’écroule de fatigue sur son lit, le ghostfire crystal gardé précieusement autour de son cou alors que le soleil s’était enfin couché et que les lumières de Coruscant brillaient délicatement ; telles des millions de constellations clairsemant la voûte nocturne.
Pour la première fois depuis très longtemps, Mara Jade ne cauchemarde pas ; elle rêve.

Le Seigneur Noir des Sith, l’Empereur Galactique, ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine plénitude à l’idée d’être ainsi proche de la femme qu’il a élevé depuis des décennies, celle dont il a fait son exécutrice, mais qui était également plus que cela à ses yeux. Il avait appris à accepter le fait qu’elle puisse éprouver des sentiments forts envers lui, et cela ne le laissait pas indifférent. Leur lien y était pour beaucoup, car de nombreux non-dits passaient par la Force et convoyaient plus de messages que des mots ne le feraient jamais.
Quand leurs lèvres s’unissent, il la sent qui répond avidement à ce baiser, comme si elle en mourait d’envie. Sa volonté était transparente depuis qu’elle lui avait embrassé le front, quelques instants auparavant : Palpatine avait encore cédé à l’un de ses caprices en lui offrant ce baiser. Quand leur contact se termine, il la voit qui semble ressasser ce qu’il venait de se passer. En l’entendant, il sourit et prit la parole, libérant sa joue de sa main.
« I think you misunderstood me… You are my Fury. »
Il la sent malgré tout éreintée par le périple qu’elle venait d’effectuer. Il avait apprécié qu’elle vienne le voir avant toute chose, car il doutait être disponible plus tard : son emploi du temps était comblé pour la soirée à venir. Sa voix faiblit et sa posture se vautre quelque peu. En vérité, il n’avait pas l’habitude de la voir ainsi, et cette vision le perturbait quelque peu. Elle qui d’habitude était si forte, si fière, semblait soudain fatiguée. Il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle était également soulagée du fait qu’il ne l’ait pas punie pour cette absence. Palpatine hoche la tête quand elle s’excuse, et tandis qu’elle lui baise la main, il répond :
« Go get some rest, Mara. I will see you later. »
Et alors qu’elle quittait la salle, l’Empereur reprit ses lectures. Cependant, son datapad lui signala qu’il devait également s’apprêter afin de se rendre à l’opéra. En effet, ce soir, une pièce unique était représentée, et Palpatine s’y rendait, en tant qu’amateur d’opéra. Mais il n’y allait pas seul, car il avait convié une prétendante au trône à passer la soirée avec lui. Il ne tarda pas à la retrouver après s’être lavé, changé et parfumé. Ses Gardes Rouges les suivaient, discrets par leur stoïcisme, mais invariablement présents aux côtés de l’Empereur.
Cependant, alors que Palpatine appréciait le spectacle qui se déroulait sous ses yeux, il ne répondait guère aux approches de la femme qui l’accompagnait. En vérité, il pouvait ressentir à travers la Force la sérénité qui émanait de Mara. Un sentiment inhabituel venant de sa Main. Mais Palpatine n’était pas dupe, et il savait que cela était dû à leur entrevue, plus tôt dans la soirée. Et lui aussi ne put s’empêcher de sourire. Si l’emprise de Palpatine sur Mara Jade était absolue, cette dernière semblait elle aussi prendre un malin plaisir à se rendre indispensable pour son maître. Elle avait très bien appris ses leçons...

Come take a walk on the wild side
Let me kiss you hard in the pouring rain
You like yours girls insane
So choose your last words, this is the last time
'Cause you and I, we were born to die

https://tinyurl.com/9bwzpbb

Après toutes ces années, après tout ce qu’ils avaient vécu, Mara aurait pu considérer son mentor comme son père, l’autorité suprême sur son âme d’enfant. Peut-être que cela avait été le cas pendant ses plus jeunes années car après tout elle ne connaissait que lui. Elle avait un vague souvenir de ses parents et elle n’avait pas cherché à les retrouver.
Parce que la douce était rancunière —un trait qu’elle détenait certainement de Palpatine— et parce qu’elle avait estimé à l’âge de ses seize ans que si ses parents biologiques ne s’étaient pas embêtés à lui rendre visite, c’était certainement parce qu’ils n’en avaient rien à faire d’elle. Elle avait peut-être des frères et soeurs, cette question tournait dans son esprit de temps à autre.
Ils ne lui avaient jamais donné signe de vie alors Mara Jade s’était faite une raison : la seule personne qui compterait jamais pour elle, ce serait l’Empereur Galactique. Et après tout, il lui avait offert une vie que nulle autre, même pas ses géniteurs, n’aurait pu lui offrir.
Elle était la Main de l’Empereur, son exécutrice, celle qui surpassait tous les autres.
On pourrait même oser dire qu’elle était la Femme, la seule que le Seigneur Noir des Sith respectait sincèrement. Qui ne la jetterait pas comme un vulgaire mouchoir.
Sa fureur. Durant toute son existence, son maître l’avait parée de maints compliments mais ces derniers temps, ils prenaient tous un sens différent. Elle n’en éprouvait que plus de fierté, plus de satisfaction à savoir qu’à ses yeux, elle était bien plus que son bras armé. Car Mara avait bien vu comment le Sith’ari se débarrassait de ses éléments qu’il considérait comme devenus inutiles. Elle ne voulait surtout pas finir comme le comte Dooku, par exemple.
Elle ne l’avait pas une fois déçu, et la jeune femme mettait un point d’honneur à ce que cela reste ainsi jusqu’à la toute fin. Et puis… C’était de droit commun que la Main de l’Empereur n’avait jamais échoué, pas une seule fois.
Elle demeure sa favorite et c’est tout ce qu’elle désirait dans sa vie. Elle rêvait parfois d’autre chose, quelque chose qui la hisserait au-delà de son statut de Main, quelque chose de plus… sentimental. Malgré tout, elle s’interdisait de trop y penser parce qu’elle savait pertinemment qu’elle en demandait bien trop.
Mara se contente de ce qu’elle a à cet instant précis et cela lui suffit.
Il n’est pas très loin d’une heure du matin lorsqu’elle rouvre les yeux sur une Coruscant apaisée, au beau milieu de la nuit. Elle entend le ronronnement paisible de Rhaegar aux pieds de son lit. Elle se tourne, se retourne, enfouit son visage dans les oreillers mais impossible pour elle de retrouver le sommeil. Les rouages de son esprit se sont remis en marche et n’ont de cesse de remuer, de ressasser. Son cerveau en ébullition ne la laissera donc jamais en paix ? Il faut croire que non.
Mara fixe le plafond, suit des yeux les lumières de la ville qui dansent au dessus d’elle. Une pensée parasite pollue son esprit, revient sans interruption. Elle passe ses mains sur son visage, ferme les yeux ; comme si cela allait l’aider à prendre une décision.
Ses tripes se tordent.
Son corps bout.
Elle joue avec le ghostfire kyber autour de son cou puis s’extirpe des couvertures, rejetant les draps rageusement sur le côté.
Rhaegar ne bronche pas alors que sa maîtresse quitte ses appartements.
Pieds nus, son peignoir de soie de Naboo couvrant son corps svelte, elle longe les couloirs déserts jusqu’aux quartiers privés de son mentor. Les dalles au sol sont glaciales mais elle s’en fiche, c’est agréable sous sa voûte plantaire. Elle prend l’élévateur vide de toute présence en dehors de la sienne. Elle tape un code secret sur le digicode qui la mène directement jusqu’à la suite impériale.
Aucun garde à l’entrée alors elle s’infiltre discrètement à l’intérieur. Les capteurs ne déclenchent rien, puisqu’elle a accès à tous les endroits du Palais Impérial en tant que Main de l’Empereur. Il fait sombre mais les lumières de Coruscant font danser les ombres sur les murs. Ses pas la guident jusqu’à l’immense lit du Seigneur Noir. Il s’y assit, glisse une main langoureuse le long des draps et s’émerveille de la douceur de la soie sous ses doigts.
L’odeur de son maître imprègne l’air de toute la chambre et elle inspire profondément. Elle s’allonge et s’enroule dans le tissu onéreux. C’était comme être avec lui, à ses côtés. Son odorat se repait de son parfum, comme une junkie qui renifle ses épices.
Le lit est spacieux, gigantesque ; si vaste qu’elle semble être juste une petite vague au beau milieu d’un océan de satin.
Mara a juste besoin de ressentir sa présence alors qu’il est absent. Il est pire qu’une drogue, elle en est si dépendante qu’elle se fiche bien désormais de rompre le protocole. Elle flotte entre réalité et fantasme, c’est presque divin ; cette sensation de paix absolue qui lui fait tourner la tête. Elle ne veut pas se réveiller pour retourner à une réalité morne et pleine de frustration.
Elle sait à ce moment qu’il n’y avait plus de retour en arrière, qu’il n’était pas question de souffrir sa passion en silence. L’Empereur lui avait accordée deux baisers, cela voulait signifier bien plus qu’une simple affection filiale.
Qu’il prenne son âme ou qu’il la jette en pâture aux chiens, elle n’y accorde plus aucune importance désormais.

La pièce qui se déroulait sous les yeux de l’Empereur était remarquable. Depuis sa loge d’honneur, il voyait parfaitement les moindres détails du spectacle. Dans les loges avoisinantes se tenaient les Conseillers impériaux ainsi que de hauts dignitaires, comme Mas Amedda et Sly Moore. Et derrière lui, dans l’ombre, se tenaient deux membres de sa Garde Royale. Il avait les mains sur les accoudoirs de son siège. Cependant, une chaleur contre sa peau vient tirer Palpatine de ses songes.
Alors, il tourne la tête vers la femme qui est assise à côté de lui. Ses pensées avaient dérivé, allant des différents rapports qu’il a pu lire, aux conseillers qui se trouvaient aussi dans l’opéra, à Mara Jade. En fait, depuis qu’il l’avait revue, depuis qu’elle lui avait montré qu’elle avait été capable de dénicher quelque chose d’aussi précieux qu’un ghostfire kyber, les pensées de Palpatine avaient du mal à se détacher de sa Main. Il aurait aimé qu’elle lui en dise davantage sur son périple - mais ce n’était que partie remise.
Et en raison de cela, depuis le début de la pièce, il n’avait pipé mot, et n’avait jeté aucun regard à la femme à côté de lui. A ses yeux, elle était inconnue. Elle avait beau avoir un nom de famille prestigieux, une famille influente, une suite royale au 500 Republica, elle n’était personne aux yeux de Palpatine. Il avait uniquement accepté de l’accompagner afin de maintenir son image publique de charmeur célibataire, mais également pour pouvoir décompresser après des journées qui lui semblaient longues et monotones.
Retenant un soupir, l’Empereur entama une conversation superficielle, mais prenait un ton tel qu’il laissait supposer qu’il s’intéressait vraiment à cette prétendante. Comme toutes les autres avant elle, il l’oublierait après la nuit qu’ils passeraient ensemble. Rares étaient celles qui tapaient véritablement dans l’oeil de Palpatine, et cela ne serait certainement pas le cas ce soir. Il était convaincu que toutes ces femmes le savaient : et pourtant, il savait qu’il recevait des tonnes de demandes de ce genre, qu’il suscitait l’intérêt de nombre d’entre elles. Car c’était ainsi que fonctionnait la haute société. Empire, République, cela n’avait rien changé pour les plus riches et les plus influents. Leurs petits jeux restaient les mêmes.
Néanmoins, après plusieurs heures, quand la pièce se termina, Palpatine devait bien admettre qu’il s’était laissé charmer par le spectacle. Et la femme qui l’accompagnait n’était peut-être pas si superficielle que cela. Enfin, il ne se faisait guère d’illusions : c’était ce que toutes laissaient entendre. Mais chacune d’elles désirait la même chose : le trône. Le pouvoir. La renommée. La richesse. Des choses que Palpatine détenait - et qu’il ne comptait pas partager. Le Seigneur Noir des Sith régnerait sans partage sur la Galaxie, et ce pour l’éternité. Aucune femme ne méritait véritablement son attention, selon lui.
Malgré tout, c’est bras dessus bras dessous qu’il sortit de l’opéra avec sa compagne d’un soir. La nuit allait pouvoir se prolonger. Palpatine prenait un malin plaisir à entretenir les ambitions de ses concubines en leur permettant d’accéder à ses appartements privés, au sommet du Palais Impérial. Le lieu où la femme qui partagerait la vie de l’Empereur pourrait vivre. Il faisait également cela pour asseoir sa supériorité sur ces prétendantes, car ses appartements étaient luxueux. C’est ainsi qu’ils se firent conduire jusqu’au Palais Impérial. La ville de Coruscant ne dormait jamais, et les rues étaient encore pleines de gens, malgré l’heure avancée de la nuit. Sur le trajet, l’Empereur avait fait envoyer un message de félicitations au créateur de la pièce qu’il venait de voir. Mais sa compagne réclamait encore son attention, et il ne pouvait guère se permettre de l’ignorer s’il souhaitait poursuivre la soirée d’une manière plus intime.

Ainsi, ils arrivèrent au Palais Impérial, dont les couloirs s’étaient vidés. La nuit, seule une activité minimale y prenait place, ponctuée de tours de gardes de Stormtroopers ainsi que par les allées et venues des droïdes de nettoyage. La compagne de l’Empereur ne manqua pas d’exprimer son malaise quant aux deux Gardes Royaux qui les suivaient depuis le début de la soirée. Palpatine se contenta de lui sourire, affirmant qu’ils ne les suivraient pas jusque dans ses appartements.
En effet, conformément à ses dires, ses Gardes se retirèrent dans leurs propres quartiers, adjacents à ceux de Palpatine, quand ils arrivèrent à destination. Pénétrant dans les bureaux de l’Empereur, la femme qui l’accompagnait se tourna soudain vers lui, tentant un rapprochement physique. Mais Palpatine ne se montra pas réceptif : il appréciait de se rendre dans ses appartements afin de pouvoir se détendre véritablement. Son bureau était rarement un lieu d’ébats - en tout cas, il ne le serait pas ce soir.
Mais en passant la porte de ses appartements, Palpatine sut que quelque chose n’allait pas. Quelque chose était différent, cette nuit. Il pouvait ressentir du mouvement dans la Force. Il fronça légèrement les sourcils et se laissa devancer par sa compagne. Il doutait qu’il s’agissait d’assassins - il avait une confiance absolue envers la sécurité que représentaient ses Gardes Rouges. La lumière de sa chambre s’illumina, et un cri de surprise en sortit. Il rejoignit rapidement son invitée et écarquilla les yeux en découvrant quelqu’un sur son lit.
« What a pleasant surprise ! You didn’t tell me we would be three ! That is why you were so mysterious !
- Yes, a surprise, for sure... »
Palpatine n’en revenait pas. Devant ses yeux, dans son lit, cachant son corps des draps, se trouvait Mara Jade. Nulle autre que sa Main. Pour quelle raison était-elle ici ? Elle n’était plus une enfant, elle ne venait certainement pas parce qu’elle avait fait un cauchemar - et même si cela avait été le cas, Palpatine l’aurait congédiée. Non, au vu de sa tenue, il doutait que la raison de sa présence était bien différente.
« So, tell me, Emperor, who is this beautiful creature ? »
L’Empereur savait. Il n’avait pas besoin de voir le regard meurtrier de Mara pour savoir ce qui l’avait amenée ici. Et il n’avait pas besoin de sonder ses émotions dans la Force pour savoir qu’elle était en colère, qu’elle devait se faire violence pour ne pas sauter sur la prétendante qui se tenait à côté de l’Empereur et la tuer. Le regard de l’Empereur ne quittait pas Mara, mais ce n’est pas à elle qu’il s’adressa.
« This is none of your concern. Leave us.
- What ? »
Les yeux de Palpatine se tournèrent vers la femme dont le regard passait de l’Empereur à sa Main, confus.
« I said : leave us. Now. Leave this place.
- But you promised…
- Nothing. I said nothing, but you heard only the thing you wanted to hear anyway. Now, leave this place, or I’ll call my personal guard.
- How dare you ! You don’t know who I am ! I will… »
Palpatine se tourna complètement vers la femme, qui commençait à l’exaspérer. Il leva la main pour la faire taire, et prit un ton lourd de menaces. Il utilisa également la Force pour influer sur l’esprit faible de cette femme.
« You will do nothing. I am the Emperor, and I should execute you for your behavior. Get out of my Palace before I lose my patience. »
Et c’est ce qu’elle fit, dans un sanglot à peine contenu. Une fois qu’il s’était assuré qu’elle avait bien quitté ses quartiers, il soupira. Puis il se tourna à nouveau vers Mara Jade, qui n’avait rien dit depuis qu’ils étaient arrivés. Il s’approcha de l’immense lit dans lequel il couchait, et se tint au bord. Puis il brisa le silence, parla d’un ton bien plus doux que celui qu’il venait d’employer.
« Mara, what are you doing here ? »

I drive fast, radio blares, have to touch myself to pretend you're there
Your hands were on my hips, your name is on my lips
Over over again, like my only prayer
I've got a burning desire for you, baby

Mara Jade avait beau être une guerrière, une exécutrice, plus à l’aise en portant son sabre-laser qu’en talons aiguilles, elle n’était pas insensible aux charmes de la culture pour autant. Il se trouvait énormément de raisons pour lesquelles elle détestait ardemment les concubines de son mentor —notamment parce qu’elles partageaient pour la plupart son lit— mais il en existait une que la jeune femme taisait férocement : elle adorait l’opéra. Elle aurait adoré aller voir une pièce en sa présence mais ce dernier semblait préférer la compagnie de ces pauvres petites dindes qui n’aspiraient qu’à une seule chose : le trône impérial.
Elle les haïssait, toutes sans exception. Elles tournaient autour de lui comme des charognes autour d’une carcasse. Si elle en avait eu le pouvoir Mara les aurait toutes éliminées, une par une, avec toute la sauvagerie dont elle sait faire preuve.
Elle ne s’en cachait pas le moins du monde, la Main était possessive envers son Empereur. Et exigeante. Peut-être que s’il s’était unie à une femme qui en valait la peine et qui ne cherchait pas seulement le pouvoir et la richesse, elle aurait accepté sans broncher. Mais ce n’était pas le cas et il était hors de question qu’une sale petite aristocrate à l’esprit étroit et vain porte un jour la couronne. Bien entendu, Mara connaissait Palpatine et avait une entière confiance en lui pour s’apercevoir des véritables desseins de la plupart de ses concubines. C’est pour cette raison qu’elle ne se permettait jamais d’interférer dans les relations qu’il entretenait avec elles. Il était le Sith’ari, le souverain suprême de la galaxie, la jeune femme le savait tout à fait capable de s’en débarrasser.

Et elle ne croyait pas si bien dire.

Flottant entre sommeil et éveil, entourée délicieusement de la présence parfumée de son mentor, Mara ne s’attendait pas à être sortie de ses rêveries aussi brutalement. Non, elle ne les avait pas entendu rentrer et en vérité, la rousse n’avait pas imaginé une seule seconde que l’Empereur reviendrait accompagné.
Une erreur fatale de sa part puisque lorsqu’elle émerge des draps, les sourcils froncés et que son regard embrumé se pose sur une femme en robe de soirée, Mara sait immédiatement de quel genre de femme il s’agit. Elle se redresse le plus dignement possible, cale son dos contre la tête de lit et croise les bras contre sa poitrine.
Courroucée.
Impétueuse.

Même dans sa furie, Mara Jade garde sa beauté brute ; elle parait même encore plus désirable alors que ses yeux émeraudes jettent des éclairs en direction de l’intruse.

« — What a pleasant surprise ! You didn’t tell me we would be three ! That is why you were so mysterious ! »

La Main de l’Empereur écarquille soudainement les yeux. Pardon ? Que vient-elle d’entendre ? Il en était absolument hors de question et Mara avait terriblement envie de lui cracher son venin à la figure. Pourtant, elle reste silencieuse bien que son corps était tendu ; prêt à bondir et à dévorer sa proie.
Immobile, si son regard pouvait tuer, sa rivale aurait été terrassée dans la seconde.
Elle serre les poings, la mâchoire crispée, lorsque l’invitée de Palpatine demande qui est cette magnifique créature. La Force afflue dans son sang et Mara doit se faire violence pour ne pas l’utiliser pour étrangler cette vieille pimbêche. Après lui avoir jetée un énième regard assassin, la Main détourne le regard pour tenter de se calmer et de se comporter en parfaite petite apprentie qui doit contrôler ses émotions et ses pulsions.

Subitement, le Seigneur Noir des Sith ordonne à sa concubine de quitter ses appartements instamment. Elle retourne ainsi son attention sur lui et analyse le moindre de ses faits et gestes. Il fait montre d’une autorité dont elle était rarement témoin et son souffle se bloque soudainement dans sa gorge. Il reste d’une impassibilité et d’un calme olympien hors compétition alors que l’autre se ridiculise purement et simplement ; cette dose de virilité parvient jusqu’à Mara qui ne peut réprimer le lourd frisson qui s’abat sur son corps. Non, ce n’est pas l’air frais provenant du balcon ou la peur qui le provoque, c’est lui. Lui, encore et toujours.
Sa voix, rauque et sombre, envoie une nouvelle décharge électrique dans les veines de la rousse qui reste en apparence inébranlable et stoïque. Elle se permet un ricanement exaspéré lorsqu’elle entend les larmes de crocodile de la concubine qui finit par quitter la pièce.
Puis Palpatine s’approche d’elle, s’installe à ses côtés sur le rebord de son lit et Mara se détend peu à peu. Il n’a pas l’air fâché, ni même contrarié et le timbre de sa voix est posé, légèrement caressant.

« — Couldn’t sleep., lui répond-t-elle simplement d’un ton un peu bourru. »

Ce n’est que pure vérité, elle ne parvenait plus à se rendormir. Ce qu’elle ne disait pas en revanche c’est qu’elle crevait de se trouver de nouveau près de lui. Deux semaines sans le voir, sans le sentir aussi proche qu’à cet instant, avait été une véritable torture pour elle.
Elle décroise les bras et se contente de joindre les mains devant elle. Elle meurt d’envie d’un contact, peu importe lequel. Juste… Quelque chose, n'importe quoi.

« — Hope she has entertained you before my… visit. »

Elle est acide, elle ne peut pas s’en empêcher. Elle tente de juguler les envies qui menacent de prendre possession de son corps. Elle n’était pas certaine de pouvoir les retenir bien longtemps, cependant. Sa respiration se fait toujours rapide, un peu saccadée.

« — Your bed is smoother than mine, I must say., dit-elle avec un peu plus de légèreté, tentant un petit brin d’humour. »

Palpatine savait parfaitement que Mara Jade regardait les femmes qu’il côtoyait, les concubines et autres prétendantes d’un mauvais œil. Elle l’avait toujours dit, elle n’avait jamais dissimulé son mépris pour ces femmes qui ne s’intéressaient à Palpatine que parce qu’il était puissant. Mais l’Empereur n’avait d’ordre à recevoir de personne, et surtout pas de l’une de ses Mains, fut-elle sa favorite. Il passait du temps en compagnies de femmes, mais jamais la même. Aucune n’aurait ni sa main, ni son cœur.
Mara avait bouillonné en apercevant puis en entendant la compagne de Palpatine. Lui-même avait été mis en colère par l’insubordination dont elle avait fait preuve. Car telles étaient les mentalités chez certaines des familles les plus influentes de la Galaxie : parce que leur nom était renommé, parce qu’elles avaient pouvoir et argent, elles pouvaient faire ce qu’elles souhaitaient en toute impunité. Mais Palpatine ne se laissait pas aveugler par ces riches corrompus. Seul l'intéressait son propre pouvoir. Il n’hésiterait pas à écraser quiconque se mettrait en travers de son chemin pour cela.
A vrai dire, il ne pouvait s’empêcher de trouver une certaine beauté à la colère de Mara. Il la voyait, jalouse, prête à bondir sur cette aristocrate qui n’avait pas tardé à fuir après que Palpatine eut parlé d’un ton plus que catégorique. Il avait patienté quelques secondes avant de bouger, jusqu’à entendre le bruit sourd de la porte de ses bureaux qui se ferme. Il entendit sa Main jubiler, mais lui resta stoïque un moment. Puis ses traits se détendirent, se firent moins durs.
Maintenant, il pouvait enfin être tranquille. Ou plutôt, lui et Mara, puisqu’elle était présente. Il s’était avancé vers elle, et remarqua qu’elle portait une tenue de nuit. Lui était encore vêtu d’une tenue d’apparat qu’il avait mise pour la soirée. Mais dans sa chambre, au vu de la chaleur agréable qui y régnait, ses élégantes robes lui paraissaient presque lourdes. Ou bien était-ce autre chose ? Il pouvait ressentir une chaleur émaner de Mara Jade, un sentiment avec lequel il était familier, pour l’avoir ressenti également de la femme qui venait de quitter le Palais Impérial.
En vérité, Palpatine ressentait également une pointe de désir. En voyant ainsi cette femme, qu’il avait pourtant toujours connue, dans une tenue laissant apparaître timidement son derme immaculé, jalouser la compagne d’un soir de Palpatine, il ne pouvait la regarder qu’avec un regard différent de celui auquel il l’avait habituée. Ce regard n’avait jamais été celui d’un père pour sa fille. Au mieux, celui d’un maître pour son apprenti, en de rares moments. Au pire, un regard qui laissait entrevoir un mépris, dans le but de la motiver à se donner toujours plus pour lui. Mais ce soir, il la voyait telle qu’elle était devant lui : une femme, dans la fleur de l’âge, désirable au possible.
A sa question, elle répondit simplement qu’elle ne parvenait pas à s’endormir. Mais cela ne justifiait en rien sa présence dans le lit de Palpatine. Néanmoins, elle n’avait pas besoin de parler pour qu’il sache pour quelle raison elle se trouvait ici. Elle voulait se trouver proche de lui. Et lui non plus ne l’avouait pas, mais cela lui plaisait. Il était parvenu à se rendre indispensable pour elle, si bien qu’elle venait se réfugier jusque dans son lit… Ce qui n’était pas pour lui déplaire non plus.
Il ne répondit pas tout de suite, restant silencieux alors qu’il utilisait la Force pour diminuer l’intensité des lampes de la chambre. L’ambiance y était propice, se disait-il. Et il était certain que Mara n’y verrait aucun inconvénient. Il l’écouta ensuite parler d’un ton vif, meurtrier. Il ne put s’empêcher de sourire en sentant le mépris et la haine de sa Main quand elle parla de la femme qui s’était trouvée ici peu de temps auparavant. Elle tenta ensuite un brin d’humour afin de détendre l’atmosphère. Mais elle ne faisait pas cela pour dissiper sa colère, non. Il y avait autre chose.
Palpatine se tenait au bord du lit, mais s’installa plus confortablement pour se trouver face à Mara. Jamais auparavant ils ne s’étaient retrouvés dans pareille situation, dans l’intimité du Seigneur Noir des Sith. Cela contrastait drastiquement des rapports qu’ils entretenaient jusqu’à il y a encore deux semaines. Il haussa quelque peu les épaules avant de lui répondre, toujours sur un ton doux.
« Well, she was no different than the others. I was more interested in the Opera play we watched than by her. It is probably better that she left before… Before we settled here for the night. »
Il s’approcha de Mara, et posa sa main sur les siennes, qu’elle avait jointes. Il savait parfaitement pour quelle raison elle était venue ici. Il pouvait ressentir les battements de son cœur dans les veines de son poignet. Son ton se fit inquisiteur, presque celui du reproche. Une pointe de contrariété s’y faisait ressentir - peut-être plus que ce que n’aurait voulu Palpatine.
« Mara, there is more than the fact that you can’t sleep. Besides, your bed was the one I used before this one. They are practically the same. Now, more than ever, I am asking you : why don’t you let your feelings guide you ? That’s what I always taught you. What are you afraid of, after what we shared today ? »

Caught up in my dreams and forgetting
I've been acting like armageddon, 'cause you
Held me in your arms just a little too tight
That's what I thought

Évidemment, si leur relation était basée sur des fondations saines, il n’en aurait jamais été ainsi pour Mara. Elle aurait accepté sans rechigner le défilé des prétendantes au sein du lit impérial ; et puis d’ailleurs, cela ne l’aurait regardée en rien.
Seulement on ne pouvait pas changer le passé et d’un côté, cela lui convenait parfaitement comme cela. Elle avait appris à aimer ce lien si fort qui les unissait et que Palpatine avait lui-même créé. Dans un but égoïste certes mais finalement, son exécutrice ne s’en portait pas plus mal. Si on lui retirait désormais sa proximité avec son mentor, il n’était pas certain qu’elle y survivrait. L’Empereur avait fait ce qu’il fallait pour que Mara ne puisse penser que par lui, qu’elle soit dépendante de lui au point de s’en rendre malade. C’était une emprise peut-être peu enviable pour le commun des mortels mais… Palpatine et Mara étaient-ils le commun des mortels ? J’en doute.
Les voilà en tête à tête à présent et ce n’était pas pour déplaire à la jeune femme qui se sentait bien plus à l’aise sans la présence de l’autre dinde aux côtés du Sith’ari. Elle avait déjà bien assez montré sa jalousie comme ça alors qu’elle n’aurait pas dû, ce n’était pas la peine d’avoir un public en plus. Surtout que la guerrière avait des choses à dire à son maître, des choses que même les Gardes Rouges n’étaient pas en mesure d’entendre. Car si cela venait à se savoir, cela ne serait bon ni pour le Seigneur Noir, ni pour sa Main. L’amour est une force redoutable mais il peut être aussi une faiblesse cachée.
Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, et ce depuis son plus jeune âge. Ce jour où il était venu la chercher, c’était le seul souvenir de ses cinq ans dont elle se souvenait, clair et translucide comme le ghostfire pendu à son cou. Elle se souvenait des larmes de sa mère, du visage stoïque de son père pourtant pour elle, elle n’avait ressenti que de la sérénité à partir avec cet homme qu’elle ne connaissait pas. Mara Thyra Jade avait toujours été the adventurous one, the reckless one. Elle était partie de son plein gré et n’avait jamais pensé à revenir depuis ce jour. Elle avait trouvé sa voie, ici. Ce sentiment était d’avantage renforcé alors que Palpatine se tenait là, près d’elle.
La jeune femme lui était dévouée, corps et âme. C’était un fait avéré, immuable.

Son regard glissant discrètement sur l’ouverture légère de sa tenue n’échappe pas à la vision acérée de Mara qui a tout de suite envie de se cacher. Elle n’en fait rien, elle garde ses mains l’une contre l’autre. Va jusqu'au bout de ce que tu désires, Mara. La petite voix en elle avait l’allure d’un démon, les cornes et la longue queue pointue. Aucune petite voix auréolée ne lui venait jamais en aide —ou bien elle la faisait taire immédiatement.
Et puis ce n’est pas comme si sa tenue était vulgaire. Elle était simplement suggestive. Assez pour que le regard de l’Empereur s’égare ; et par tous les Dieux, c’était si agréable.
Toujours adossée contre la tête de l’immense lit de son souverain, elle l’écoute. Elle profite de cet instant qui ne se présentera peut-être jamais. Il pouvait faire ce qu’il voulait d’elle, la prendre comme bon lui semblait et la jeter comme si elle n’avait rien représenté à ses yeux. Comme il faisait avec toutes ses prétendantes. C’était l’une des peurs qui la tenaillait sans cesse. Qu’attendait-il d’elle, qu’avait-elle le droit de faire ? Est-ce que la passion qui la consumait l’atteignait lui aussi ?
Elle raille une seconde fois en l’écoutant dire que celle-ci n’était pas mieux que les autres et que, visiblement, elle l’avait positivement ennuyé.

« — Which play was it ?, demande-t-elle avec curiosité, elle ne peut pas s’en empêcher. »

Mara est rancunière, ses colères sont redoutées par beaucoup d’ailleurs, mais pas avec Palpatine. Elle lui pardonnait tout ; sa monstruosité, sa cruauté, son ambition et ses coups.
Quand il pose ses paumes calleuses contre ses mains fraîches, elle desserre ses doigts liés pour les mêler aux siens. Sa respiration se bloque durant quelques secondes avant qu’elle ne reprenne une douce inspiration. C’était comme si… comme s’il comblait un vide que Mara, elle, ne savait pas obstruer.

Oui, il y avait bien plus que le simple fait de l’insomnie.
Oui, ce n’était pas une question de confort de literie.
Non, elle ne voulait pas laisser libre cours à ses émotions.
Non, elle n’avait pas peur.
Mensonge.

« — I’m not afraid. »

Elle baisse le regard sur leurs mains jointes, son pouce caresse le creux de la paume de son mentor tandis qu’elle mord délicatement dans la chair pulpeuse de sa lèvre inférieure. Sa voix vacille.

« — Yes, I’m afraid. I’m afraid you’d abandon me one day. For someone better, for someone who will outperform me. I’m nothing without you, my Lord. And the fear of being not enough for you is what kills me. »

Une minuscule petite larme perle le coin de son oeil qu’elle chasse rapidement en battant des cils. Sa poitrine est comprimée, sa gorge obstruée par une boule d’angoisse.

« — I know you are the Emperor and that you have needs. Everyone does. But I can’t help feeling jealous when I see other women at your arm because… Because I want to be close to you like this too. »

Le Seigneur Noir des Sith savait que sa Main n’avait pas non seulement hérité de ses capacités ainsi que de certains de ces goûts, y compris son penchant pour l’opéra. Pourtant, elle n’avait eu que peu l’occasion de s’y rendre, étant bien souvent en mission ou confinée en entraînement pour aiguiser sa létalité. Plusieurs fois durant sa jeunesse, Palpatine l’avait accompagnée, mais cela n’était plus arrivé depuis bien des années. Sans doute trop longtemps.
La pièce à laquelle il avait assistée était l’adaptation d’un vieux mythe que l’on disait venir de la première civilisation galactique, qui aurait laissé des écrits cryptiques à divers endroits de la Galaxie. Il s’agissait d’une histoire fantasque, qui se terminait de manière tragique. Au fond, le cycle de l’histoire se répétait. Chaque civilisation qui avait précédé l’Empire avait échoué. Mais cela serait différent, car il serait Empereur pour l’éternité.
« It was a unique play, called The Nutcracker. You would’ve liked it. »
Il aurait sans doute préféré assister à cette pièce avec elle plutôt qu’avec la femme qui s’était trouvé avec lui, par ailleurs. Palpatine songea aux rumeurs de la cour, prétendant que Mara serait également une des concubines de l’Empereur. Cela n’aurait fait que les nourrir. Mais cela déplaisait-il aux concernés ? Mara avait toujours pris un malin plaisir à ne rien faire pour démentir ces rumeurs - au contraire.
Quand il vint joindre ses mains aux siennes, le contraste entre les mains chaudes du Sith et de la froideur de celles de son apprentie se fit ressentir. Puis elle vint mêler ses doigts aux siens. Il la laissa faire, il ne souhaitait pas la repousser. Quand il parla, il la sentit défaillir. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Il la connaissait depuis toujours, et leur lien à travers la Force n’avait jamais été aussi intense qu’en cet instant.
Il ne dit rien quand elle affirma ne pas avoir peur. Il se contenta de la fixer dans les yeux, gardant ses doigts mêlés aux siens. Il ne bougea pas d’un iota. Le regard de Mara, lui, ne soutient pas celui de son Maître. Elle hésitait. Après tout, jamais de son existence n’avait-elle ressenti de la peur. Palpatine l’avait forgée pour qu’elle efface toute once de ce sentiment d’elle. Mais la peur qu’elle ressentait était différente. Il n’en fallut pas plus pour qu’elle se confesse, enfin.
Pour la première fois depuis des décennies, Mara se montre faillible. Face à l’Empereur, elle exprimait ses craintes. Elle s’ouvre à lui, comme elle ne l’avait plus fait depuis bien longtemps. Elle exprime sa peur de ne pas être la meilleure. D’être abandonnée par Palpatine. Quand il voit ses yeux s’humidifier, son cœur de glace se resserre. Oh, il avait déjà vu Mara pleurer. Il l’avait fait souffrir, il l’avait épuisée, elle en avait pleuré. Mais cette larme était bien différente. Il ne peut retenir un petit sourire quand il entend Mara exprimer sa jalousie pour les conquêtes de Palpatine. Décidément, elle avait décidé de lui dire ce qu’elle avait sur le coeur. Il ne s’y était pas attendu. Alors, ce fut à son tour de serrer doucement les doigts mêlés aux siens. Dans un geste rassurant, son pouce mima celui de Mara pour venir caresser la douce peau de sa main. Sa voix devient un murmure quand il reprend la parole.
« Mara. I would never abandon you. You are the best, and you know it. No one matches your prowess. Besides… There’s more than just skill. You are more than the Emperor’s Hand. You are the closest being I have in this whole Galaxy, and I would change this fact for nothing. You know that I wouldn’t be here without you. You are closest to me than any of these women will ever be, they are mere night call girls, not much more. But you, you are way above them. We never spoke about all this before, but I can see that it is devouring you, and that is not what I want. Tell me, Mara : would you like to hold my arm as well, like this women that you are jealous of ? »

I can't resist you, what good is there in trying?
What goos is there denying you're all that I desire?
Since first I kissed you my heart was yours completely
If I'm a slave, then it's a slave I want to be
Don't pity me, don't pity me

La guerrière Sith n’en était plus dangereuse puisqu’elle excellait dans tous les domaines. Tueuse chevronnée, elle pouvait tout aussi bien arborer la couronne impériale et les parures de Naboo qu’une lame empoisonnée du bout des doigts.
Palpatine l’avait usée jusqu’à la corde pour qu’elle connaisse par coeur toutes les tactiques et les techniques de combat afin qu’elle devienne la meilleure. Cependant, lorsqu’elle n’était pas en entraînement avec lui ou avec la garde royale, elle avait le nez niché dans les pages de gros volumes racontant l’histoire de la galaxie. Il n’était pas rare de la voir, assise à l’une des fenêtres de ses quartiers, les jambes croisées et un livre ouvert sur ses cuisses. Elle aimait la sensation du papier sous ses doigts, l’odeur des pages vieillies… Bien plus qu’un simple hologramme lui racontant d’une voix monotone le combat inextinguible entre Jedi et Sith. Évidemment que Mara avait étudié l’histoire des Jedi car si elle voulait vaincre, elle devait connaître son ennemi jusque dans ses moindres détails. Néanmoins, elle avait toujours été bien plus fascinée par l’ordre Sith et ses empires ; pas du tout objective c’est certain. Cependant, elle n’était pas ici pour tenir un discours impartial. Elle était la Main de l’Empereur ; les Sith étaient sa seule voie et l’unique qu’elle suivrait jamais.
Elle connaît la pièce. Casse-Noisette. Elle l’avait déjà écoutée même si elle devait avouer qu’il ne s’agissait pas là de son balais préféré.

« — It was nice to watch, I think. Even if my taste goes to The Sleeping Beauty and Swan Lake much better. »

C’était l’une de ses nombreuses qualités : montrer qu’elle aussi avait du goût et de la culture. Son intellect n’était jamais remis en cause et seul un idiot dirait que Mara Jade était une ignorante. Personne n’avait jamais osé en faire la remarque d’ailleurs ; ils savaient tous à quoi s’attendre s’ils s’hasardaient à ce genre de remarques désobligeantes.
Et non, la jeune femme n’avait pas démenti les rumeurs qui couraient au sein du Palais Impérial et qui prétendaient que Mara était l’une des concubines de Palpatine. Elle savait que ce n’était pas le cas, parfois ça l’agaçait profondément que cela ne soit qu’une façade mais elle gardait le silence. Personne ne devait savoir qu’elle était le bras armé du Seigneur Noir des Sith et si pour cela elle devait se faire passer pour l’une de ses prétendantes, alors ainsi soit-il. Pourtant, elle ne peut nier qu’elle aurait préféré autre chose, être bien plus qu’une simple femme à ses yeux et aux yeux des autres. La jolie rousse est un peu ambitieuse, elle tient cela de lui. L’Empereur avait transféré en elle les meilleures qualités qu’il pouvait posséder. Toutefois, tous les défauts qu’elle pouvait avoir ne venaient pas de lui, probablement du sang qu’elle avait hérité de ses géniteurs. Malgré tout, ces défauts n’étaient certes pas nombreux et Mara n’était pas sûre de pouvoir en énumérer plus de trois. Elle n’était pas non plus certaine qu’ils puissent rentrer dans la catégorie des tares. L’impatience dont elle pouvait parfois faire preuve, le perfectionnisme et son émotivité un trop excessive. Palpatine lui avait toujours appris à puiser sa force dans l’excès, dans la passion abusive et démesurée.

Ainsi, c’est ce qu’elle faisait et elle prenait un malin plaisir à lui obéir en tout point.
Ses sentiments, ses émotions contradictoires, sa frustration, affluent par bride dans leur lien à travers la Force ; petit morceau par petit morceau. Elle-même submergée, elle ne voulait pas noyer leur connexion.

Elle se sent soudainement plus légère, comme si son mentor venait de lui ôter un poids tandis qu’il mime sa précédente caresse. La sensation de son pouce contre sa paume sensible lui fait du bien mais elle n’en pipe mot. Il le sait. Il sait absolument tout d’elle.
Elle frissonne au timbre suave de sa voix. Il cherche à apaiser ses tourments et sans grande surprise, cela fonctionne habilement.
Son emprise sur elle est totale.
Sa tirade est intense, il la couvre de compliments sous-entendus, insinue qu’elle est la seule âme dans cette galaxie à laquelle il est le plus attaché. Pour la première fois, Mara a le sentiment qu’ils ressentent la même chose l’un pour l’autre ; à des degrés différents, exprimés différemment.

« — Yes, I would., répond-t-elle d’emblée à sa question tout en relevant son regard embrumé vers lui. »

Elle marque un silence, à la recherche des mots appropriés alors qu’ils se bousculaient tous dans son esprit.
Les larmes ne bordent plus ses yeux, jugulées par une nouvelle émotion brûlant aux tréfonds de ses iris : la détermination.

« — I am… worn. Worn of watching all those witches flying around you like you were some crowned treat. You told me once that I should never let anything stand in my way, that I had to take whatever I wanted. So be it. »

Sur cette dernière phrase, elle repousse les draps soyeux sur le côté, glisse félinement à hauteur de son souverain puis penche son visage à quelques menus millimètres du sien. Elle presse une nouvelle fois ses lèvres contre les siennes mais cette fois-ci avec ténacité et fermeté. Ses doigts fourragent délicatement dans sa tignasse platine, s’y agrippe sans douleur tandis qu’elle presse son corps fuselé et gracile contre lui.
Elle est damnée avec lui pour l’éternité, mais elle s’en fiche éperdument.

Mara Jade était quelqu’un de cultivé. Régulièrement elle venait voir Palpatine dans le but de lui emprunter des livres de sa bibliothèque - car oui, non content d’avoir pu voler impunément les contenues des anciennes archives Jedi, Palpatine possédait une importante collections de livres faits de papier, qu’il conservait la plupart du temps dans des champs de stase afin de maintenir leur intégrité.
Il ne fut donc guère étonné qu’elle commente le ballet qu’il avait vu en y apportant son opinion. Palpatine savait, cependant, qu’elle avait une préférence pour d’autres pièces du même auteur. S’il lui avait appris à se battre, à manier la Force, à devenir son arme la plus létale, il lui avait également appris à user de ses charmes, à développer son intelligence. Il lui avait également transmis certains us de la haute société de Naboo, puis de la haute de Coruscant, tout au long de sa vie - sur de nombreux points, Mara avait hérité des traits de Palpatine, et cela le ravissait.
Ce raffinement poussait parfois sa Main à se montrer lors de banquets et autres événements organisés par de hauts dignitaires, jamais loin de son Maître, ce qui avait poussé certains à penser qu’elle était l’une de ses prétendantes. Pourtant, jusqu’à présent, elle ne l’avait pas seulement fait dans le but d’être avec lui et de le protéger. Toujours, elle avait une mission, une tâche à accomplir, qui lui a été donnée par Darth Sidious. Une autre épreuve, un test. Jamais elle n’avait failli.
Mais de la voir ainsi succomber à ses émotions était nouveau pour le Seigneur Noir des Sith. Depuis des années, il la voyait certes régulièrement, mais elle s’était efforcée de ne jamais franchir cette limite de Maître et d’apprentie. Il ressentait sa colère, sa haine et son mépris, mais elle avait dissimulé cet amour, qui en cette soirée exsudait d’elle. Il suintait de toutes les pores de sa peau, et par leur lien, Palpatine pouvait le ressentir, ainsi qu’une profonde frustration, comme elle venait de l’exprimer.
Il avait été déstabilisé par l’intensité d’une telle réponse, car Mara s’était exprimée sans fard, et ses mots avaient eu une signification profonde. Sa réponse à la question de Palpatine avait fusé immédiatement, et Palpatine la connaissait déjà. En ce jour, elle souhaitait se rapprocher de son Maître plus que jamais. Elle se trouvait dans sa chambre, dans son lit. Ils n’étaient séparés que par quelques centimètres. Jamais de son existence n’avait-elle été si loin dans l’intimité de Palpatine.
Il savait que s’il cédait, il n’y aurait aucun retour en arrière possible. Mara s’était éprise de lui, et ne le lâcherait plus jamais. Mais il ne pouvait pas non plus ignorer l’intense désir qu’il ressentait pour la femme qui se trouvait devant lui. Cela, et la frustration d’avoir passé la soirée avec une greluche prétentieuse avec qui il aurait sans doute passé un moment ennuyeux au lit également. Ses propres émotions étaient exacerbées par la tension qui régnait dans la pièce.
En quelques secondes, il hésite, mais Mara le regarde, déterminé. A cet instant, lui-même accepte la suite des événements. Il se complait, même, en entendant ses paroles. Elle a parfaitement raison à propos de toutes ces concubines que l’Empereur avait : mais cela faisait aussi partie des satisfactions personnelles de Palpatine, de séduire des femmes riches, aveuglées par le pouvoir. Cela nourrissait à la fois son infini ego ainsi que les ragots les plus croustillants de la haute société de Coruscant, et ainsi s’assurait-il de maintenir une certaine emprise sur les familles et les conglomérats les plus riches.
Sans dire un mot, il l’observe se dévoiler devant lui. Elle ne porte qu’une tenue de nuit fine, contrastant avec les robes ouvragées de l’Empereur. Elle progresse vers lui d’une démarche évoquant celle d’un prédateur - même dans cette situation, Mara Jade restait donc la Main de l’Empereur. Elle vint se coller à lui alors que leurs lèvres se joignaient une fois de plus. Il la sentit passer sa main dans ses cheveux coiffés, et lui-même vint passer une main dans le dos de Mara pour la presser davantage contre lui. Cette fois, ce fut lui qui prolongea le baiser, avant de rompre cette étreinte enflammée après plusieurs dizaines de secondes.
« So be it, Mara. »
Il lui sourit et la repoussa doucement contre la tête de lit afin de cette fois dominer l’étreinte. A son tour, il passa sa main dans la chevelure de feu de Mara, avant de la presser contre sa nuque, et à nouveau il vint joindre leurs lèvres. Mara Jade était la Main de l’Empereur, elle était sa favorite. Mais dès ce soir, elle devint quelque chose de plus. Plus qu’une concubine, plus qu’une prétendante. Désormais, elle allait partager l’intimité de Palpatine à tous les niveaux.
Quand leurs lèvres se quittèrent à nouveau, il souffla :
« Maybe I should get rid of these robes. Wear something more… Appropriate, don’t you think ? »

Oh, bien sûr que l’Empereur savait dans quoi il se lançait, en cédant ainsi aux caprices de Mara, ainsi qu’à ses propres pulsions. Cela marquerait un tournant dans leur relation. Ni lui ni elle ne se retiendraient plus - surtout elle. Mais elle restait également la Main de l’Empereur, celle qu’il enverrait exécuter sa Volonté. Il se servirait d’elle comme il s’en était toujours servi, afin de l’envoyer infiltrer, saboter et assassiner.
Leur relation serait compliquée. Houleuse. En effet, Palpatine ne comptait pas cesser de côtoyer d’autres femmes espérant pouvoir obtenir une place à ses côtés, bien que cela ne serait jamais le cas. S’il devait choisir, Mara serait un bien meilleur choix. Mais il savait qu’elle n’en entendrait rien. Entre cela, la formation de Darth Vader ainsi que de la jeune apprentie Mileva, que Palpatine avait prise récemment sous son aile, le Seigneur Noir des Sith était plus demandé que jamais. Il n’avait jamais compté s’unir à qui que ce soit.
Pourtant, quand les yeux de Palpatine se posaient sur Mara Jade, il y voyait beaucoup de sa propre personne. Et il n’existait sans doute personne en cette Galaxie d’aussi imbu de lui-même que Sheev Palpatine. Il l’avait recueillie sur Naboo quand il était encore un jeune Sith, et l’avait initiée dans l’ombre, à l’insu de tous, afin qu’elle devienne son arme la plus personnelle. Il n’était pas étonnant qu’elle ait hérité de tant de traits qui le caractérisaient lui-même. Et le Seigneur Noir des Sith appréciait cela.
Le souffle de Mara s’était accéléré, et celui de Palpatine également. La tension dans la pièce atteignait des sommets. La présence des deux êtres dans la Force s’intensifiait de par leur lien. Ni l’un ni l’autre n’avait besoin de parler pour savoir ce que chacun ressentait. L’Empereur laissa ses pensées de côté, ses interrogations, ses frustrations, comme il avait pris l’habitude de le faire dans ce genre de moments. Il se laisserait guider par son instinct, par ses émotions. Comme toujours.
Pourtant, ici, comme dans son bureau ou dans sa salle du trône, il la dominait. Elle s’était amortie contre la tête de lit, dans une posture féline, tandis qu’il s’était redressé pour pouvoir plus facilement retirer ses vêtements. Mais il n’en fit rien, attendant une réponse de la part de Mara. C’est alors qu’il sentit ses opulentes robes se soulever. La Main de l’Empereur utilisait la Force sur lui - jamais auparavant n’avait-elle osé le faire. Et en cet instant, ce n’était pas pour l’attaquer qu’elle le faisait, mais pour le dévêtir. C’est ainsi qu’il se retrouva dans la tenue qu’il portait habituellement sous ses lourdes robes ou même ses bures Sith, quelque chose de bien plus simple et confortable.
Il s’approche d’elle tandis qu’elle se redresse, afin de pouvoir rétablir le contact entre leurs corps. Voilà des années que Palpatine et elle étaient proches, et pourtant, jamais il n’avait posé la main sur elle. Si elle était aussi amoureuse qu’elle prétendait l’être, il n’était pas étonnant qu’elle recherche l’attention et le contact de son Maître, ce dont il ne comptait pas la priver. Pour ce soir, du moins.
Il penche légèrement la tête quand elle vient enfouir son visage dans son cou, lui laissant un meilleur accès. Il ne peut retenir un frisson quand elle y dépose de légers baisers. Après ce qu’il s’était passé, il était à fleur de peau, et ce genre de contact lui faisait de l’effet. Il ne faisait aucun doute que Mara le savait, et en jouait. Alors qu’elle continue, il décide de répondre à ce qu’elle lui a dit en le débarrassant de ses vêtements :
« I must admit that your outfit tonight is… Quite a sight. I like it... »
Puis elle prononce à nouveau une phrase lourde de sens, d’autant plus dans leur situation. En effet, plus que jamais, elle est sienne. Elle l’a toujours été, mais jamais dans une telle situation… Désormais, il allait la posséder dans tous les sens du terme, de toutes les façons imaginables. Il ne put retenir son sourire en l’entendant à nouveau prononcer le terme de Sith’ari. Mara Jade n’était pas une Sith, pas au sens propre du terme, mais elle était pourtant érudite en ce qui concerne l’histoire des Jedi et de leurs opposés. Quand ce n’était pas Palpatine qui lui apprenait, elle avait le nez plongé dans les récits des époques passées.
« And tonight, I am yours, Mara. You have me, just for you, tonight. »
Sur ces mots, il la débarrassa de sa fine robe de nuit, passant sa main sur son corps fin et élancé. Il flattait ses courbes de ses mains, rongées par le Côté Obscur, mais dont la peau était rajeunie par d’obscurs rituels que le Seigneur Noir des Sith pratiquait depuis des années. Jamais il ne l’avait vue dans le plus simple appareil, et il fut forcé de constater qu’il s’agissait d’une femme magnifique. Elle était également consciente de ses charmes et semblait tendre à les mettre en avant auprès de Palpatine depuis quelque temps.
« Does it occur often that you sleep without any clothes ? »

La douceur dont Palpatine faisait preuve contrastait fortement avec la dureté et la sévérité auxquelles il avait fait en sorte d’habituer Mara Jade. Mais une fois encore, il faisait cela aussi bien pour sa disciple que pour lui-même : il comptait bien conclure sa nuit avec une femme, et il se trouve que Mara était celle qui se trouvait dans sa chambre. Mais pour une fois, ce n’était pas Palpatine qui l’y avait invitée : Mara s’y était rendue d’elle-même, pour la plus grande surprise de son Maître.
Toujours, sa Main avait été provocante, cherchant à capter son attention par tous les moyens, à chercher à l’impressionner, à le ravir. Mais elle n’avait encore jamais osé ainsi briser l’intimité de Palpatine. S’il y a encore quelques temps, il aurait pu la punir pour cela, il n’en avait ce soir pas l’envie. Au contraire.
Il ne retint pas un soupir de plaisir quand il sentit les lèvres de la jeune femme contre la peau de son cou, quand elle vint également mordiller sa peau. Il appréciait quand les femmes se montraient ainsi, quand elles tentaient des choses. Il savait à quel point Mara le respectait, l’admirait, et qu’elle prenait certainement sur elle pour oser ainsi se montrer dénudée devant lui. Cependant, fidèle à elle-même, elle continuait à chercher son Maître. S’il pouvait condamner ce genre de comportements, il ne le faisait plus depuis longtemps avec elle. Et surtout pas dans ce genre de moments.
Rarement les concubines de l’Empereur osaient cela, sans parler du reste. Si elles avaient tendance à être extravagantes en public, elles se ratatinaient en privé, d’autant plus face à quelqu’un d’influent comme Palpatine. Ce qui faisait que bien souvent, elles étaient passives et se montraient peu imaginatives. Cela n’était pas pour déplaire à Palpatine, étant donné sa propension à vouloir dominer tout et tout le monde : il était le Seigneur Noir des Sith, le Sith’ari, celui qui avait renversé l’Ordre Jedi et pris le pouvoir pour dominer la Galaxie pour l’éternité.
Pourtant, même le Sith’ari avait des faiblesses. Alors que Mara le dévêtait, il était présentement vulnérable, face à l’un des meilleurs assassins de la Galaxie. Mais elle l’était tout autant, dans le plus simple appareil, frissonnant sous le contact des mains calleuses de Palpatine. Mais elle était devenu elle-même une faiblesse de Palpatine, étant donné l’importance qu’elle revêt à ses yeux et tout ce qu’il a investi en elle. Palpatine s’était attaché à Mara Jade, et il ne souhaitait pas la perdre.
Elle le dévore de ses yeux émeraude et parcourt son corps, bien bâti malgré un certain âge en raison de sa condition de Seigneur Sith et des rudes entraînements auxquels il a pu se soumettre des années durant, afin de développer ses réflexes surhumains et son habileté au sabre laser. Toujours, il avait été ravi de voir l’éclat dans les yeux de Mara quand son regard se posait sur lui, et en ce soir d’autant plus. Jamais ne l’avait-elle vu dénudé, et il ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de satisfaction en entendant son compliment.
Palpatine vint alors porter sa main sur la chute des reins de Mara, l’empoignant fermement avant de céder à son tour à ses instincts, de venir lui embrasser le cou, goûtant sa peau, reconnaissant l’odeur du savon qu’elle utilisait, preuve de sa récente toilette - ce savon était l’un des plus prestigieux de Naboo, et Palpatine utilisait le même. Si Mara semblait encore sur la retenue, Palpatine ne comptait pas l’être. Il lui montrerait qu’il la désirait.
L’Empereur reprit les choses en main, dominant la situation, se montrant moins doux, plus direct qu’il ne l’avait été, et qu’elle ne l’avait été. Si elle osait bien des choses en privé face à Palpatine, notamment depuis peu avant le Life Day, si elle le provoquait, il attendait qu’elle le soit autant dans les actes. Il ne dit rien, son visage glissa ensuite doucement vers sa poitrine afin de l’embrasser à son tour. Et enfin, sa main passa sur son entrejambe, posant ses doigts sur ce fruit interdit, l’ultime intimité de toute personne...