Are you death or paradise? ft. Sheev Palpatine

Was it obvious to everybody else?
That I'd fallen for a lie
You were never on my side
Fool me once, fool me twice
Are you death or paradise?

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OUTERRIM

Elle arrivait presque à sentir les effluves de l’eau du ruisseau, l’odeur de la terre humide et de l’atmosphère pesante qui précédait l’orage. Elle pouvait presque se remémorer l’odeur de sa petite maison dans laquelle elle avait grandi pendant cinq années. Pourtant, rien n’était éclairé et les ombres qui dansaient devant elle lui rappelaient vaguement ses parents.
L’endroit était si familier. C’était trop sombre, et la peur envahissait son coeur juvénile. Mais là, dans un coin, se tenait une aura lumineuse qui semblait lui tendre la main, ou les bras elle ne savait pas trop. La lumière chuchotait, susurrait des paroles rassurantes et elle se sentait attirée comme un aimant. Des voix lui parvenaient aussi, lointaines, foreign...
Tu dois partir, Mara...
Sois bien sage...
Tu ne peux rester avec nous. Pourquoi ?
Tu dois aller avec lui...
Et elle en a envie. Elle ne veut pas rester dans ce trou à rats. Du haut de ses cinq ans, Mara savait parfaitement ce qu’elle voulait et ne voulait pas. Elle savait ce qu’elle aimait, ce qu’elle détestait. Une voix dans son esprit l’appelle, lui murmure qu’elle était promise à un plus grand destin avec lui.
Pendant que d’autres enfants pleuraient salement d’être arrachés à leurs géniteurs, c’est sans un regard en arrière que leur petit éclair prit la grande main puissante de la silhouette encapuchonnée. Et ainsi elle quitta la boue, la misère de l’obscurité aveuglante pour entrer dans la lumière noire.
————————
La Main de l’Empereur ouvrit lentement les paupières, ses yeux se focalisant sur la voûte noire mais clairsemée de l’horizon. Elle avait presque oublié qu’elle était à bord de son vaisseau, l’Olethros. Elle aimait ce nom qu’elle lui avait donné, ce nom avait un sens. Dans certaines contrées lointaines, exclusivement peuplées d’humains, Olethros serait la personnification divine de la destruction, du sort implacable.
Son propre TIE Striker. Un des nombreux présents venant de son mentor et qu’elle chérissait au delà de toute commune mesure. Bien plus que ce que la plupart des gens recevaient de Palpatine.
Mara s’était assoupie, ce qui était l’une de ses plus ennuyeuses habitudes lorsqu’elle voyageait à bord et qu’elle laissait le pilote automatique faire le reste pour elle.
Elle avait entré les coordonnées de l’endroit où stationnait le croiseur impérial du Seigneur Noir. La jeune Sith se demandait bien évidemment ce qu’il fabriquait dans ce coin de reculé et glacial de la galaxie. Elle ne s’était jamais rendue aussi loin, et elle savait parfaitement que l’Empereur ne la convoquait pour faire seulement un brin de causette ou simplement parce qu’il manquait de compagnie. Néanmoins, Mara était satisfaite de quitter enfin Coruscant. Ce monde n’avait d’attrait que si Palpatine s’y trouvait, et lorsqu’il désertait pour une raison ou pour une autre, la Main se sentait… incomplète. Comme s’il l’avait façonnée toute sa vie pour qu’enfin, elle ne dépende que de lui. C’était probablement le cas d’ailleurs, mais Mara ne s’en plaignait pas bien au contraire.
The galaxy is cold, lonely. And bleek.
Son vaisseau finit par enfin quitter l’hyper-espace, s’arrêtant tout net à quelques menus kilomètres de l’imposant croiseur de Dark Sidious. Mara tapota sur plusieurs boutons avant d’enclencher son badge métallique, pour informer le vaisseau de sa signature et de qui était entrain d’entrer dans le hangar.
Sur n’importe quel croiseur, sur n’importe quelle planète, elle sentait la présence du seigneur noir à des kilomètres. Et c’était la même sensation que lorsque l’on retourne à la maison. She was home.
La démarche royale, le port de tête conquérant, la Main de l’Empereur finit par descendre de l’Olethros, talonnée de près par Rhaegar, son anooba. Elle ne l’avait pas laissé sur Coruscant, dès qu’elle pouvait l’emmener avec elle, la rousse ne se gênait pas. Et de ce qu’elle avait pu remarquer, la créature sanguinaire, grande amatrice d’Ewoks, tolérait plutôt bien la présence de son maître. Ce qui était assez inédit, car Rhaegar n’aimait pas grand monde. Il avait ses têtes.
Il montrait les crocs avec Vador, par exemple.
Par chance, ils ne croisèrent pas le sus-nommé tandis que Mara accélérait le pas en direction des quartiers privés de Palpatine. La ponctualité ne lui avait jamais fait défaut et ce n’est pas aujourd’hui que cela allait changer. Et il n’aimait pas les retards injustifiés.
Juste devant les portes automatiques qui menaient à lui et avec un regard pour l’anooba, la Main siffla d’une voix dure :
« — Rhaegar. Stay. »
L’animal s’assit alors sagement, droit comme la justice, veillant sur les lieux comme Cerbère garderait les Enfers. Mara franchit alors les battants automatiques pour pénétrer dans l’antre du dragon. Elle repéra deux gardes impériaux dans la périphérie de son champ de vision alors qu’elle mettait respectueusement un genou à terre, la tête légèrement inclinée.
« — You sent for me, your Grace ?, s’enquit-elle en se remettant sur pieds, croisant ses mains derrière elle. »
Ses grands yeux émeraudes brillaient d’une admiration sans borne pour cet homme qui l’avait élevée, qui lui avait suffisamment fait confiance, qui avait suffisamment d’estime pour elle pour en faire sa Main.
Son exécutrice.

Rarement, l’Empereur quittait Coruscant. Cela faisait maintenant des décennies qu’il passait bien plus de temps sur la capitale galactique qu’ailleurs. Et surtout maintenant qu’il était Empereur, il n’avait pas vraiment l’occasion de voyager. Il n’avait jamais été attiré par le tourisme, de toute manière. Il s’en fichait même royalement. Palpatine a toujours été un homme de pragmatisme et d’ambition. Il n’avait d’intérêt que pour lui-même, et pour toute chose qui pourrait lui apporter du pouvoir. Et aujourd’hui, il s’apprêtait justement à quitter cette sphère de verre et d’acier. Sa navette l’attendait, ainsi que son Croiseur Imperial.
Si Palpatine quittait Coruscant, c’était pour effectuer un voyage d’une importance capitale. En effet, il avait récemment eu une importante vision. Une vision qui l’avait profondément intrigué. Il s’était vu, lui, dans un avenir, et il avait eu un aperçu du Monde entre les Mondes, un moyen de voyager à travers le temps et l’espace. Un moyen de découvrir le secret de la vie éternelle. Il avait entendu des légendes à propos de cet endroit lors de ses nombreuses recherches. Mais il était persuadé qu’il existait un moyen d’y accéder grâce à l’alchimie Sith. Si Palpatine avait accès à cette dimension, il pourrait ainsi régner pour l’éternité sur une Galaxie qu’il modèlerait selon ses envies, selon son bon vouloir. Il s’agissait là d’une source de pouvoir sans aucune limite, source que Darth Sidious comptait bien exploiter…
Par ailleurs, il avait contacté Mara Jade. Cette femme était son exécutrice. Il s’agissait de la Main de l’Empereur. Elle jouissait d’un statut unique au sein de l’Empire. Elle n’existait pas, elle n’était qu’une ombre. Depuis son enfance, Palpatine l’avait entraînée, il l’avait façonnée de toutes pièces pour qu’elle soit l’arme ultime, du moins dans son domaine. Car oui, Palpatine ne laisserait jamais réellement suffisamment de pouvoir à quelqu’un, afin de toujours pouvoir garder les choses sous contrôle. S’il lui avait envoyé un message, c’est parce qu’il était certain que les talents de sa Main lui seraient utiles. De plus, elle pourrait s'entraîner à la pratique des arts Sith, ainsi qu’à celle du sabre laser.
Car le Seigneur Noir des Sith et son exécutrice se rendraient sur Ziost, un ancien monde Sith qui fut un jour le joyau d’un Empire disparu depuis des millénaires. Cette planète était particulière, ayant connu tantôt la prospérité, tantôt la ruine, ainsi qu’une catastrophe causée par l’ancien Empereur Immortel Vitiate. Pour se préparer à ce voyage, Sidious avait mis une bure Sith rouge finement élaborée sur une tenue plus pratique que ses robes d’apparat, et s’était muni de ses deux sabres laser. Il sortit de ses appartements, escorté de ses Gardes Royaux, et se dirigea vers sa navette.
Une fois à bord du Behemoth, son croiseur de classe Imperial personnel, Darth Sidious s’isola pour tenter de communier avec les esprits des Sith. Cependant, ses tentatives furent vaines. Il préféra alors occuper son voyage en se tournant vers des affaires politiques et administratives qu’il avait à gérer, bien que cela l’ennuyait profondément. Il avait laissé la gestion de son Empire au Grand Vizir Mas Amedda, et s’était assuré que le Seigneur Vader puisse être autonome. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu Mara, cette personne qui était presque une fille à ses yeux. Il savait que cette dernière lui était profondément dévouée et l’admirait exagérément, mais il ne pouvait pas dire que cela lui déplaisait. Bien au contraire. Sidious avait toujours cherché à se placer au-dessus des autres, et à susciter ce genre de réaction.
Il sentit par ailleurs la présence de sa Main à proximité avant même que l’on ne l’informât de l’arrivée de son vaisseau dans le système. Il ordonna alors qu’on lui dise de le rejoindre dans ses quartiers privés. Il s’apprêta à rencontrer son Agente, préparant des boissons si jamais cette dernière souhaitait se désaltérer. Il s’était souvent montré généreux avec elle, tout comme il s’était montré cruel. La manière dont il l’avait éduquée avait en effet porté ses fruits, elle dépassait aujourd’hui toutes les espérances du Seigneur Sith. Elle se dépassait pour lui, et revenait victorieuse de chacune de ses missions. Du moins, si elle venait à échouer, elle n’osait revenir vers Palpatine tant que cet échec n’était pas lavé. Car c’était ce qu’il désirait. Dans le cas contraire, il la punirait. Ce n’était que de cette manière qu’il avait pu obtenir un diamant parfaitement taillé… Et d’autant plus mortel.
Lorsqu’enfin sa Main pénétra les portes de ses quartiers, il se tourna vers elle. Il l’attendait, la capuche sur la tête, cachant une partie de son visage dans l’ombre. Il avait remarqué que sa créature, son Anooba de compagnie, était resté dehors. Elle lui avait sans doute ordonné de le faire. Il sourit brièvement puis annonça d’un ton dur :
« Guards. Leave us. »
Sans un mot, et immédiatement, les deux Gardes Royaux qui se tenaient dans la pièce sortirent rejoindre l’Anooba de Mara Jade. Maintenant, l’Empereur et sa main se retrouvaient seuls dans ces quartiers. Même si ses Gardes étaient parfaitement conditionnés et d’une loyauté sans faille, le Seigneur Sith appréciait être seul avec sa Main quand elle lui rendait visite. Il reprit la parole d’un ton plus doux :
« Come, my Child. There is some refreshment, if you desire. I called you for a very particular matter… We are currently travelling to an ancient Sith world, Ziost, in order to investigate about the mysteries of the Force… And to find new secrets thanks to the Sith Alchemy. I am certain that you will benefit from this trip. »
Il avait baissé sa capuche et s’était servi de l’alcool, le genre que seul un Empereur possède. Un deuxième verre était destiné à Mara. Il appréciait consommer ce genre de choses avec elle. Cela montrait que Sidious n’était pas totalement un monstre assoiffé de pouvoir. Il avait des moments où il s’adoucissait, comme celui-ci. Mais ces moments étaient très rares, et il ne le montrait à personne d’autre qu’à sa Main. Car elle était sa création.

A blood red setting sun
Rushing through my veins
Burning up my skin

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La Main de l’Empereur, arme redoutable, effrayante assaillante, observe du coin de l’oeil les gardes se retirer peut-être un peu trop lentement à son goût. Il faut dire qu’avec tout leur attirail, ce doit être ennuyeusement lourd à porter. Parfois, elle se demande même s’ils seraient en mesure d’avoir les réflexes, la rapidité requises, pour faire leur travail ; c’est-à-dire protéger leur souverain. Mara évitait de se poser cette question trop souvent, simplement parce qu’il s’agirait d’une source d’angoisse supplémentaire et ce serait avouer l’inavouable.
Sa faiblesse, c’était son maître.
Tout comme il était sa force. Sa Force
Elle sent leur aura presque jalouse effleurer son derme aux aguets. Elle n’avait pas confiance en eux, Mara n’avait confiance en personne à part en Darth Sidious. Elle lui vouait une admiration sans borne, un culte aveugle. Dévouée jusqu’au bout des ongles, elle était absolument prête à se sacrifier pour que rien ne lui arrive.
C’était un peu risible finalement, surtout lorsque l’on savait à qui l’on avait à faire. Sheev Palpatine n’était pas n’importe qui. He was the Sith Lord. Le commandant en chef, le leader suprême de cette immense galaxie, éther étoilé sans fin.
La voix du seigneur Sith résonne dans tout son corps, s’imprègne insidieusement par tous les pores de sa peau et une réaction peu commune prend possession de Mara ; un frisson. Elle ne connaît cette sensation pour l’avoir expérimentée qu’à travers la peur, sentiment qu’elle avait appris à juguler depuis des années. Des années et des années d’entraînements intensifs, de sang et de sombres hématomes pour apprendre à faire taire ses démons. Palpatine y était parvenu et avait transformé cette petite fille transie de peur en une guerrière aguerrie. L’une des meilleures, sinon la meilleure. Il avait transformé ce petit chaton effrayé en tigresse aux griffes acérées, en vipère des sables incisive. Divine valkyrie.
Enfin seuls, Mara se redresse et jette un bref coup d’oeil à la porte. Elle sent la présence de l’anooba tout près qui semble serein. À son tour alors de se détendre. Ses mirettes de jade finissent par se poser inéluctablement sur la silhouette encapuchonnée de son maître, ce dernier dévoilant enfin son visage. Elle fait un pas, puis un second jusqu’à se tenir qu’à quelques centimètres de lui. Elle s’empare du verre en cristal de ses doigts habiles et fait tournoyer le liquide onéreux contre les parois.
« — Thanks, my Lord., répond-t-elle poliment sans toutefois boire une once d’alcool. »
Elle écoute ses paroles ; non, elle les boit. Elle ne l’interrompt pas et étudie chacun de ses mots, comme s’il s’agissait d’un parchemin rédigé en Sith ancien ; ou bien en runes vikings. Elle le regarde aussi, elle l’observe attentivement avant de glisser son regard sur le liquide ambré valsant délicatement dans son verre.
« — Obviously, I’ll go with you. I can’t let you go alone without the very elite of your personal guard. We may be at peace, there are still renegades who crave for your downfall, your Highness. »
Elle marque une pause puis l’ébauche d’un rictus naît sur ses lèvres écarlates.
« — And it is always an honor for me to escort you through new realms and foreign planets. »
Pour la première fois depuis son arrivée, les orbes vipérines de Mara plongent dans le regard impérieux du grand Sheev Palpatine alors que ses lippes entourent son verre et que son palais goûte enfin le liquide mordant.

Parmi tous les agents de Palpatine, tous ses subalternes, aucun n’avait droit aux traitements de faveurs que le Seigneur Noir des Sith offrait à la jeune femme qui se trouvait actuellement dans ses quartiers. Elle était de loin sa favorite, ainsi que sa meilleure arme : l’un ne pourrait aller sans l’autre. Comme toutes les Mains, elle pensait être la seule au service de Sidious. Mais contrairement à toutes les autres, Mara Jade pourrait largement être la seule. Car elle incarnait à elle seule tout ce que devait être une Main de l’Empereur. Elle remplissait cette fonction à la perfection.
Il y avait une bonne raison à cela : contrairement à la plupart de ses agents, Palpatine avait eu l’occasion de l’entraîner depuis qu’elle était une enfant. A la manière de Dark Maul, mais contrairement au Zabrak, il n’avait pas enlevé la jeune fille de force à ses parents. Ceux-ci l’avaient accepté, prenant sans doute le Sith, alors encore jeune, pour un missionnaire Jedi. Une erreur de jugement qui desservira à jamais l’Ordre Jedi, mais qui sera une réussite pour Palpatine.
Car, au même titre que son Maître avant lui, Palpatine avait également ses propres secrets. Comme Plagueis lui avait enseigné, l’apprenti Sith avait tissé son propre réseau d’agents. C’est ainsi qu’il avait rencontré cette jeune fille, dont il détecta le fort potentiel dans la Force. Mais jamais il ne voulut en faire son apprentie, étant donné que le jeune Darth Maul devait déjà remplir cette fonction. Les plans du Sith pour la rouquine étaient tout autres : elle devint la première de ses Mains. Son exécutrice personnelle.
Le Sith ne l’admettrait jamais, mais il s’était attaché à sa Main. L’ayant élevée personnellement, elle était en quelque sorte la seule famille que Palpatine avait. Ce dernier avait renié son propre nom et exécuté les membres de sa lignée, ne ressentant aucun attrait pour ces personnes qui partagaient son sang. Aucun d’eux ne partageait pourtant son don, ce qui fut leur perte. Palpatine serait le dernier à porter ce nom, et ce pour l’éternité. Et pourtant, il avait l’impression d’avoir transmis une partie de son héritage à cette enfant.
En fait, il sentait le regard de la jeune femme, ainsi que ses émotions. Elle admirait Palpatine et ne s’en cachait nullement. Si le Seigneur Noir des Sith exigeait une loyauté absolue de la part de ses Mains, il savait qu’il y avait quelque chose en plus chez son exécutrice. Quelque chose d’unique. Il nota qu’elle avait jeté un coup d'œil en direction de la porte, derrière laquelle se trouvait son terrifiant animal de compagnie.
Il soutint son regard tandis qu’elle progressait vers lui, s’approchant plus près que quiconque n’oserait jamais le faire, excepté peut-être le Seigneur Vador. Et le Seigneur Noir des Sith le permettait. Car il savait qu’il pouvait avoir toute confiance en Mara Jade. C’était ainsi qu’il l’avait modelée. Forgée selon son bon vouloir. Il arrivait même que l’Empereur baisse sa garde en sa présence, ce qui était suffisamment rare pour le souligner. Il l’écouta ensuite, un fin sourire étirant ses lèvres tandis qu’il buvait une gorgée de son onéreuse boisson. Il ne lui avait pas explicitement ordonné, mais il était évident que Palpatine avait convoqué sa Main pour qu’elle l’accompagne sur Ziost. Et pourtant, elle se permettait d’elle-même répondre à l’Empereur. Ce petit jeu l’amusait, et le satisfaisait également.
Néanmoins, il fronça les sourcils quand elle avança que la Galaxie était en paix. Malgré tous les efforts de Palpatine, ce n’était pas vrai. Les Jedi étaient trop nombreux à avoir survécu à l’Ordre 66, et l’irruption de voyageurs d’autres époques risquait d’accélérer la naissance du mouvement de Rébellion que Palpatine aperçut dans le Monde entre les Mondes.
Leurs regards se croisèrent, et Palpatine le soutint, avant de répondre sèchement, tandis qu’il posait sa main sur le bras de la jeune femme :
« You underestimate my Royal Guards, dear. They are more than capable of protecting me. But I wanted you by my side on Ziost. However, I must remind you that we are not at peace. Otherwise, I would not need to send you on missions. »
Son ton se radoucit par la suite. Malgré l’impudence de la jeune femme, Palpatine tenait à constamment rappeler qu’il était son Maître et qu’il avait un pouvoir absolu sur elle. Il tenait sa vie entre ses doigts, aussi fragile que le cristal du verre qu’il portait à ses lèvres.
« We will travel there alone, in my personal shuttle. You will fly it. I don’t know how long we will stay there. It is the first time that I bring you, my Hand, on the worlds that were once the heart of a great Sith Empire. Do not take this lightly. We will uncover secrets that have been lying there for millennia. If the Emperor is to discover the secret to immortality, he will need his Hand forever at his side. »
Sa main quitta le bras de son exécutrice dans un geste théâtral.
« More than three thousand and five hundred years ago, there was an Immortal Emperor. Now, he is no more. He lacked vision for the Galaxy. His plan was to fail from the very beginning. Moreover, he thought he could rule alone. But if I learnt one thing by studying the history of the Sith, is that you always need someone in the shadows. And I want you, Mara, to become my Shadow. My Hand. For eternity. »
Les paroles qu’il avait prononcées étaient lourdes de sens et de conséquences. Mais il n’y avait personne dans cette Galaxie en qui Palpatine avait véritablement confiance, excepté sa Main. Sa loyauté était sans faille. Éprouvée constamment, jamais elle n’avait failli. Ses résultats étaient bien meilleurs que ce à quoi Palpatine s’était attendu, et ce depuis le début. Il avait compris ses erreurs avec Maul, et cela avait porté ses fruits. Un sourire naquit sur son visage.

Into the silence you sent me
Into the fire consumed
You thought I'd forget
But it's always in my head

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L’immensité sombre et éternelle s’étendait devant elle, clairsemée d’étoiles éparses et de vastes systèmes solaires encore inexplorés. Parfois, cette vision de son monde donnait la nausée à Mara ; une sensation oppressante d’une claustrophobie naissante. Son affection pour la galaxie était mitigée car autant son maître régnait sur elle, autant elle ne semblait pas avoir de fin. Pas de limite. Pas de barrières.
L’univers n’a rien de chaleureux, le manque d’atmosphère y est hostile à toute forme de vie. Quand elle plonge son regard dans tout ce noir, rien ne la raccroche à cette réalité.
Sauf l’Empereur.
Sa présence, son aura malfaisante et titanesque, écrase tout dans la pièce —bien qu’elle soit vaste. Si elle avait été en mesure de l’apercevoir, Mara était persuadée que son aura aurait la couleur de la lumière noire ; que son âme s’il en avait une posséderait cette même couleur. Que si son aura devait être perçue par l’odorat, sa fragrance aurait des allures d’un déchaînement d’orages ; lourd et sulfureux.
Évidemment, elle reconnaîtrait Palpatine entre mille, même dissimulé derrière des milliers de masques ou de capuchons. Ils sont liés par quelque chose de plus grand qu’eux, quelque chose qui dépasse l’entendement et qui n’aura jamais d’explication rationnelle. Était-ce toujours ainsi entre un Empereur et sa Main ? Elle l’ignorait sincèrement, n’ayant aucun point de comparaison valable. Et puis, elle était la seule et unique, n’est-ce pas ?
Il était là à le lui rabâcher sans cesse, elle avait en lui une confiance absolue et aveugle. Comment pourrait-elle en douter ?
Elle soutient son regard d’acier, difficilement elle doit l’avouer. Après tout, elle avait devant elle l’Empereur Palpatine, celui qui régit la moindre petite parcelle de vie dans cette galaxie. C’est du moins ce dont elle essayait de se convaincre ; que cette influence sur elle n’était que le reflet d’une simple dévotion. Elle le craignait —il fallait être idiot pour ne pas le craindre— mais elle ressentait quelque chose en plus.
Une chose qu’elle ne parvenait pas à nommer. Une pression agréable au fond de ses tripes, une sorte d’angoisse lorsqu’elle se tenait à des années lumières de lui et une sorte de quiétude lorsque la distance se rétrécissait inéluctablement entre eux.
Une emprise.
Emprise qu’il renforce d’année en année, de seconde en seconde. La main de Palpatine délicatement posée sur son bras et Mara réprime la preuve évidente d’un frémissement. Le duvet léger de sa peau se dresse irrémédiablement à son toucher mais elle ne cille pas, ne bouge pas d’un iota.
Cependant, elle détourne le regard. Elle est forte, Mara. Mais parfois pas assez, et elle savait parfaitement ce qui arrivait lorsqu’elle osait montrer une quelconque faiblesse devant son mentor.
« — We’re not at war anymore either. It’s a fragile balance., répond-t-elle, fronçant ses délicats sourcils. As long as I live, I’ll never fail protecting you. »
Une promesse, un voeu qu’elle respectait depuis des années.
Ses doigts caressent distraitement le cristal de son verre, le faisant presque chanter.
La tirade de Palpatine était lourde de sens ; et de conséquences pour la rousse. Malin comme Lucifer, il savait parfaitement ce que ce genre de paroles causaient. L’éternité à ses côtés, c’est bien le seul désir que Mara n’avait encore pu satisfaire.
Un frisson dévale sournoisement son échine, pourtant elle ne répond rien. Elle entendait ses mots prononcés comme un serment inviolable. Il le savait parfaitement qu’elle était sienne jusqu’à la fin de ses jours. Qu’un jour elle mourrait dans un acte de dévotion ultime.
Il retire sa main et la Main se sent soudainement vide, comme si on avait aspiré son âme. Elle reprend rapidement contenance, une lueur mutine au fond des pupilles.
« — An immortal Emperor ? Why has he died then ? »
Palpatine avait beau avoir maté énormément de choses chez elle depuis sa plus tendre enfance, il n’avait pas réussi à faire taire son côté piquant.
Elle finit par se radoucir elle aussi, prenant une énième gorgée du contenu de son verre. Elle taiseuse et distante, l’alcool l’aide à communiquer ce qu’elle préfère taire habituellement.
« — I will go everywhere you go. I’ll forever be by your side. Sometimes, I’d like to crawl under your skin to never leave you. I’ll be whatever you want me to be, your Grace. »
Sa voix est proche du murmure.
S’il avait besoin d’elle pour gouverner l’univers, elle l’aiderait à se hisser au sommet.

Palpatine ne retint pas un sourire quand Mara voulut en savoir plus sur l’Empereur Immortel. Après tout, cette curiosité était naturelle. La promesse de vivre éternellement est quelque chose que chacun convoite, et qu’un être ayant découvert ce secret ne soit plus de ce monde semble surréaliste. Et pourtant, cet Empereur malfaisant n’était plus depuis des millénaires, son nom confiné aux livres d’Histoire, ceux que l’on ne doit pas ouvrir. Car cet Empereur était l’Empereur Sith, celui qui pervertit les esprits des Jedi Revan et Malak pour en faire ses plus grands guerriers, celui qui déstabilisa la République en menant une guerre. Mais cela participa également à l’extinction du peuple des Pureblood Sith. Une race, parfaite en tous points, qui avait totalement disparu de la Galaxie.
Contrairement à beaucoup de ses agents, Palpatine avait beaucoup appris à Mara Jade. Elle n’était pas une Sith, mais sans aucun doute toute aussi puissante. Après tout, elle avait déjà éliminé plusieurs rivaux désirant prendre la place de Darth Sidious avec efficacité. Néanmoins, au fur et à mesure que le temps passait et que les talents de sa Main se développaient, Palpatine se surprit à éprouver une certaine inquiétude lorsqu’elle partait en mission. Il craignait qu’elle puisse ne jamais revenir, et ainsi qu’il perde l’un de ses meilleurs atouts. Depuis la perte de Maul, en parallèle à son élection en tant que Chancelier Suprême, Palpatine avait tout investi pour faire de Mara l’assassin parfait. Il l’envoyait sans cesse exécuter des missions virtuellement impossibles à remplir. Mais à chaque fois, elle était revenue, non pas sans blessures.
Ses sourcils se froncèrent en écoutant la suite de ses paroles. La dévotion de Mara Jade n’était pas à remettre en question, ainsi que son fanatisme, mais la tournure de sa phrase perturba Palpatine. Néanmoins, au fond de lui, il ressentit de la satisfaction. Une fois de plus, sa Main lui assurait qu’elle resterait pour toujours à ses côtés. Le Seigneur Noir des Sith n’en attendait pas moins d’elle. A vrai dire, le contraire lui déplairait. Si Mara Jade ne pouvait être à ses côtés, elle ne serait pas. Plusieurs de ses Mains avaient disparu soudainement, exécutées selon la volonté du Sith. S’il devait perdre son exécutrice, cependant, cela serait coûteux en raison de ses talents. Ainsi que pour l’attachement qu’il ressentait pour elle.
Sa main effleura la chevelure de feu de sa Main pour dégager son épaule et s’y poser, comme il le faisait souvent. Il s’agissait d’un geste par lequel Palpatine établissait un rapport de force entre lui et l’autre personne. Il le faisait souvent avec son apprenti, Anakin Skywalker, lorsque tous les deux se rencontraient. Ce geste était chaleureux, pour que son interlocuteur s’ouvre à lui. Il l’invita à la suivre dans sa salle de méditation, dans laquelle se trouvaient des artefacts Sith et du Côté Obscur.
« Mara, you are not my shield. You are my blade, sharper than diamond, made to cut everything that stands in my way. I would not be there without you, and you know it. I will tell you the story of the Immortal Emperor while on our way to Ziost. Do you need anything, before we leave this ship ? »
La navette de l’Empereur était déjà prête à décoller, depuis que sa Main avait posé le pied dans ses appartements. Mais il profitait du temps que tous deux passaient ensemble, afin de pouvoir parler calmement. Ce genre de moment se faisait rare, et était différent de ceux avec le Seigneur Vador. La Main de l’Empereur était foncièrement différente de ce dernier, tout comme le lien qu’elle avait avec Palpatine.

Black as night
Black as coal
I wanna see the sun
Blotted out from the sky

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Mara, elle n’avait jamais failli. Jamais. Chaque mission, chaque assassinat commandité, elle en était revenue victorieuse ; indemne ou non. Son corps portait les stigmates de cette dévotion absolue, la plupart du temps cachées sous ses vêtements. Quelques traumatismes physiques mais rien de bien méchant, du moins rien qui puisse la freiner dans sa progression. Et puis… tout ce qui ne tue pas rend plus fort, pas vrai ? Mara Jade en était la preuve personnifiée. Elle avait souffert, son mentor ne l’avait pas épargnée et s’était toujours montré intransigeant.
Il a su dompter son âme sauvage pour la modeler selon son souhait.
La création parfaite.
Cela pouvait-il donc dire que la jeune femme ne pouvait pas penser par elle-même, qu’elle ne pouvait pas forger sa propre opinion ? Oh que si, seul un idiot s’avancerait à dire de telles sottises. Elle pensait, ça oui. D’aucun dirait même que Mara avait une intelligence supérieure à la moyenne. Rusée, futée et affutée comme le plus brut des rubis, si elle demeurait aux côtés de Palpatine c’était simplement parce qu’elle l’avait décidée. Elle aurait pu partir en exil et renier celui qui l’avait élevée, se tourner vers la lumière. Mais non. Car la lumière ne lui apporterait rien, rien de plus que ce que l’Empereur Sith lui offrait déjà.
Si elle restait, c’était de son propre chef. Et que la simple pensée de le quitter était insupportable pour Mara. Ça la rendait malade.
Elle sent la main de son maître frôler sa tignasse flamboyante puis sa paume fraîche entrer finalement en contact avec la peau dénudée de son épaule. Mara ferme un instant les paupières, pour profiter de ce toucher qui était parfois récurrent, parfois rarissime.
Elle le suit jusque jusque dans sa salle de méditation, pièce qu’elle connaissait relativement bien pour l’avoir cartographiée des dizaines de fois dans sa tête ; à l’instar comme le vaisseau et les appartements de l’Empereur sur Coruscant.
« — You know perfectly well how to defend yourself, my Lord. »
Même si elle déteste ne pas être à ses côtés pour être sûre qu’il bénéficiait de toute la protection nécessaire, il était avant tout un Seigneur Sith ; par conséquent, il savait très bien se défendre. Un éclat de foudre, ça ne fait de bien à personne.
Elle réfléchit un instant et pense immédiatement à Rhaegar.
« — Can we take Rhaegar with us ? His sharp fangs are always useful to me. Besides, he likes you. »
La créature apprécie Palpatine autant qu’elle abhorrait Vador. Tiens, à ce propos…
« — Don’t you think Lord Vador should come with us too, your Highness ? He is your apprentice after all. Perhaps Ziost might be interesting for him. »
Elle ne portait pas l’intéressé dans son coeur mais Mara savait qu’il comptait pour son mentor. Ainsi, elle tentait parfois de juguler son inimitié envers Vador, pour Palpatine. Cependant, elle l’admettait volontiers, se retrouver en tête à tête avec son mentor provoquait une joie immense chez elle.

L’Empereur nota que sa Main appréciait le contact qu’il venait de créer entre eux. Elle n’avait jamais caché son appréciation d’être proche de Palpatine. Et il n’avait jamais rien fait pour juguler cela. Bien au contraire, il prenait un malin plaisir à cultiver cela chez sa Main, afin de la forcer à toujours revenir auprès de lui. Il savait qu’il avait sa complète loyauté, mais cela ne l’empêchait pas d’agir ainsi.
Depuis sa prime jeunesse, Palpatine savait qu’il était destiné à la grandeur. Aujourd’hui, il l’avait atteinte, et il avait la Galaxie à ses pieds. Mais certains contestaient cette autorité suprême, voire s’y opposaient ouvertement. C’était pour cela qu’il avait nécessairement besoin de ses Mains, et surtout de sa plus fidèle exécutrice. Elle était devenue l’assassin que Darth Maul ne fut jamais, bien meilleure que lui - et bien plus loyale. Darth Sidious était une ombre, et Mara Jade était l’ombre de cette ombre. Tous deux étaient indissociables.
Il sourit en coin quand elle assura qu’il était parfaitement capable de se défendre. C’était l’entière vérité. Mais l’Empereur Palpatine ne pouvait dévoiler à la Galaxie qu’il était en réalité un Seigneur Sith. C’est pour cela qu’il avait auprès de lui Darth Vader et ses Gardes Royaux. Il ne releva pas, sa Main savant parfaitement pour quelle raison il ne dévoilait pas son pouvoir au public.
Il lâcha son épaule pour aller prendre deux dagues sombre, et l’écouta lui demander si elle pouvait prendre avec elle son Anooba, Rhaegar. Il sourit, en pensant aux dangers présents sur Ziost. La créature serait en danger, au même titre que les deux Sith. Depuis des millénaires, la vie sauvage avait repris son droit sur la planète, et elle était hostile. Comme sur beaucoup de mondes imprégnés par le Côté Obscur.
Il fronça les sourcils quand elle lui demanda si le Seigneur Vador ne devait pas se trouver ici, avec eux. Palpatine avait besoin de son apprenti ailleurs dans la Galaxie. Et ce dernier semblait bien trop épris de la Sénatrice Amidala ces derniers temps, ce qui exaspérait particulièrement l’Empereur. Vador était très puissant, mais il était bourré de défauts, pourtant si aisés à effacer purement et simplement… Le Seigneur Noir des Sith espérait pouvoir corriger cela dans les temps à venir, car il pressentait avoir besoin de Vador également.
« You can take your animal with you. But I must warn you that there are monsters lurking on the surface of Ziost, way bigger than an Anooba. He might not survive this trip. I warned you, now, do as you please. »
Il marqua une pause puis invita sa Main à le suivre vers la porte de sortie de ses appartements, afin de se diriger vers la navette. Il lui tendit une des dagues, avant de reprendre la parole.
« Take this weapon. It can kill the strongest creatures of this world, called the Monoliths. I will tell you about them later. And no, we do not need Lord Vader with us. He has his orders. Otherwise he would be there as well. And I must admit that I do not trust him as much I trust you. He is flawed. He has still much to learn. »
Palpatine posa son verre après l’avoir terminé, et invita sa Main à faire de même. Puis il l’invita à le suivre vers la sortie de ses appartements. Il était temps de partir pour Ziost, car les secrets de l’immortalité et du Monde entre les Mondes ne se découvriraient pas seuls. Il tendit la main vers Mara Jade et lui sourit.
« It is time to leave, Dear. Our ship is waiting. »

And I said hello Satan
I believe it is time to go
Me and the devil walkin' side by side

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C’était de la pure manipulation, aussi bien physique que mentale. Il la touche, la fait se sentir unique et cet homme étant la seule personne que Mara considérait comme sa famille, il n’est pas surprenant qu’elle ne puisse entrevoir son existence sans lui. Le Seigneur Sith renforçait certes ce sentiment chez elle par simple profit mais cela ne dérangeait nullement la jeune femme. Chaque mission loin de son mentor était un crève-coeur pour elle ; bien que d’un côté elle savait qu’elle reviendrait avec les honneurs et avec le bonheur suprême de l’avoir rendu fier.
Tout était une question d’ambivalence dans cet univers. La lumière et les ténèbres, le Bien et le Mal, l’amour et la haine.
Pourtant, Palpatine avait élevé Mara dans l’optique qu’il n’y ai aucune ambivalence en elle et cela avait plutôt bien fonctionné. Quand elle aimait, c’était sans limite ; quand elle détestait, c’était d’une force implacable ; quand elle combattait, c’était avec une détermination létale.
Une arme de destruction massive.
Ce n’était pas pour rien qu’elle était son exécutrice.
Cependant, elle ignorait que son mentor l’érigeait à tel point sur un piédestal. Elle ne s’avançait jamais pour dire qu’elle avait bien plus les faveurs de l’Empereur que Vador, et encore moins que Darth Maul. Elle était persuadée du contraire, voyez-vous. Elle se surpassait sans cesse ; et malgré tout, elle croyait dur comme fer qu’elle n’arrivait pas à la cheville de ces deux siths aux yeux de Palpatine.
Jalouse peut-être qu’il n’ai jamais fait d’elle son apprentie.
Jalouse peut-être parce qu’ils étaient des hommes ; et que les femmes avaient encore toutes les difficultés du monde à faire valoir leur place de guerrières acharnées.
L’Empereur retire sa main et soudain, un vide s’empare insidieusement d’elle. Il s’insinue sous sa peau, comme le plus subtil des poisons. Elle ne montre rien, pourtant. Mara reste impassible, le regard d’un froid polaire. La chevelure de feu, le coeur de givre.
But how she craves for his touch...
Mara hoche la tête à l’avertissement du Seigneur Noir concernant d’horribles créatures sur Ziost, bien pires et bien plus meurtriers que son anooba.
« — I’ve been prepared for this all my life. I must not care about, you’ve always told me. Rhaegar is like the rest. I know he will die, somehow. »
Elle peut tout perdre, elle s’en relèverait. Sauf de la perte de son mentor. Elle est son ombre et s’il disparaît, elle ne serait plus qu’une âme errante, une enveloppe charnelle vide.
La Main le suit jusqu’à la sortie de ses appartements, attentive au moindre de ses faits et gestes —attentive également à toute menace potentielle qui pourrait survenir. Puis il finit par lui tendre une arme et Mara s’en empare avec une précaution toute particulière après avoir posé son verre à moitié vide. Elle l’inspecte et le remercie du bout des lèvres avant de glisser la dague à sa ceinture.
« — You are too kind, my Lord. I am very flattered by the blind trust you put in me. »
Quittant les appartements privés de Palpatine, le talonnant de près, Mara siffle sèchement et Rhaegar rapplique immédiatement ; le monstre à poils trottinant docilement au même niveau que sa maîtresse.
Et quand l’Empereur tend la main vers elle, l’impitoyable guerrière se crispe. Elle lève avec hésitation ses doigts fins vers les siens, interdite et peu habituée à ce genre de démonstration d’affection de la part de son mentor.
Finalement, lorsque sa main se glisse dans la sienne, Mara peut presque sentir l’électricité courir dans les veines du Seigneur Sith. Imperceptiblement, elle frémit.
« — You are such a gentleman, your Grace., dit-elle en grimpant dans la navette, un rictus luciférien aux coins des lèvres. »

Depuis qu’elle est une enfant, Palpatine a formé Mara Jade à ne s’attacher qu’à une seule chose : lui-même. Mais il savait combien il était impossible de réprimer entièrement une personnalité - sinon, autant employer des droïdes. Ainsi, la Main de l’Empereur avait hérité de la vanité de ce dernier, accentuée par son lien avec le Côté Obscur. C’était cela qui l’avait poussé à adopter un Anooba.
Néanmoins, comme tout chose dans la vie d’une Main, cette créature finirait par connaître une mort prématurée. Le Sith avait toujours mis en garde sa main contre l’attachement et les malheurs que cela pouvait engendrer. Les émotions pouvaient avoir un effet dévastateur sur la raison, et c’était bien la dernière chose que Palpatine attendait de sa Main.
Il fronça les sourcils quand elle accepta son cadeau. Le Seigneur Sith était loin de placer sa confiance de manière aveugle en quelqu’un. Bien que le terme n’était pas faux, il n’approuvait guère son emploi. Chacun de ses gestes était calculé et prématuré, chacune de ses actions, de ses paroles. Palpatine voulait contrôler la vie elle-même, et c’était dans ce but qu’il se rendait avec Mara Jade sur Ziost. Ainsi, parler de confiance aveugle lui paraissait déplacé. Mais sa Main n’avait jamais eu de filtre quand elle s’adressait à Palpatine. Et ce dernier l’autorisait à parler librement. Ainsi, il lui fit un sourire sincère, et ouvrit la porte de ses appartements avec la Force.
Là, l’animal de compagnie de sa Main les rejoignit. Palpatine lui coula un regard. La créature ne serait pas déplacée sur un monde tel que Ziost. Agressive; elle était taillée pour le combat. Le Sith n’avait nul doute quant au fait que son exécutrice usait également de l’animal lors de ses missions. S’il mourrait sur ce monde reculé, peut-être trouverait-elle une autre créature à son goût, parmi l’impitoyable faune parcourant la planète.
Les Gardes Royaux, eux, ne bronchèrent pas. Ils avaient leurs ordres, et les suivaient à la lettre. Palpatine n’aurait aucune utilité de ces hommes sur les mondes Sith, malgré tous leurs talents. De plus, il savait que sa Main les regardait d’un mauvais oeil et ne les appréciait guère. Elle serait tout à fait capable d’en tuer un elle-même s’il échouait à protéger l’Empereur, ce qui n’était pas nécessairement ce que ce dernier souhaitait. Chacun de ses Gardes Royaux était un guerrier d’élite, et leur entraînement était coûteux en ressources aussi bien qu’en temps. Il ne pouvait se permettre d’ainsi gâcher leurs talents. L’Empereur et sa Main arrivèrent dans le hangar où se trouvait leur vaisseau. Il lui sourit quand ils montèrent dans la navette en l’entendant.
« Of course, I wouldn’t be an Emperor otherwise. »
Puis il dirigea sa Main vers le poste de pilotage. Le Capitaine Kagi avait apprêté la navette personnelle de l’Empereur pour que Mara puisse la piloter, et avait même préparé un droïde copilote au cas où elle en aurait besoin. Mais les talents de la Main de l’Empereur étaient nombreux, elle était une pilote émérite. L’Empereur prit place dans le compartiment derrière le poste de pilotage, dans un siège confortable. Il y avait de nombreux emplacements vides, destinés habituellement aux autres passagers de la navette. Il attendit que le vaisseau franchisse la barrière de l’hyperespace et que sa Main le rejoigne pour reprendre la parole.
« Now that I have proper time for a lesson, do you still want to hear the story of the Immortal Emperor? Or do you want to know why are we heading to Ziost first ? The choice is yours. »

I don't want your money
I don't want your crown
See, I have to burn your kingdom down

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C’était tout aussi bien qu’ils ne partent que tous les deux pour ce voyage vers Ziost. En particulier parce que Mara n’aurait ainsi pas à surveiller les gardes impériaux en plus de se préoccuper de la sécurité de son maître. Ce dernier avait entièrement raison lorsqu’il émettait l’hypothèse que Mara serait tout à fait capable de tuer l’un d’entre eux s’ils échouaient dans leur mission principale : protéger l’Empereur.
Et puis, leurs tête-à-têtes étaient tellement rares que la jeune femme ne perdait pas une seule occasion pour en tirer profit. Leur mission serait périlleuse sur Ziost, mais Mara ne pouvait guère s’empêcher d’être ravie.
Elle aimait être près de lui, et le lavage de cerveau n’avait certainement rien à voir avec cela. Elle aimait cette proximité qu’il lui autorisait à avoir avec lui. Il l’appelait, elle pouvait l’entendre à l’autre bout de la galaxie. Petite fille pauvre de Naboo, il avait fait d’elle l’une des personnes les plus importantes de la galaxie. Elle pouvait commander et elle inspirait le crainte et le respect. Elle était la Main de l’Empereur.
Et elle remplissait ce rôle à la perfection.
Elle monte dans la navette et s’installe confortablement dans la cabine de pilotage. Il avait prévu un droïde copilote et cela ne passe pas inaperçu, bien entendu. Mara prend même cela comme un geste attentionné de la part de Palpatine —dans le cas où le Seigneur Noir pouvait toutefois faire preuve de prévoyance envers quiconque.
Habilement, elle pianote sur le tableau de bord afin de lancer la navette puis configure le pilote automatique une fois qu’ils passent en hyperespace. Une fois que cela est fait, elle se retourne et vient s’installer dans l’un des sièges vides du vaisseau, face à son mentor.
« — I don’t know. Perhaps you can tell me more about Ziost. I’ve never been there, I’ve read some books about this planet when I was young. But I prefer to learn from you. »
Elle se souvenait qu’il s’agissait d’une planète désolée, vestiges de la grandeur du peuple Sith. Que d’une manière ou d’une autre, l’Empereur était lié à ce monde et qu’un jour il aurait régné sur ce peuple s’il n’avait pas été décimé.
Mara jette un petit coup d’oeil vers le cockpit pour veiller à ce que le pilote automatique fasse son travail puis elle repose son regard émeraude sur Palpatine avant de croiser ses jambes de façon élégante.
« — I’m curious… Why just the two of us, my Lord ?, demande-t-elle avant de se pencher vers Rhaegar et de caresser le haut de son crâne. »

L’Empereur plongea ses yeux dans ceux de sa Main tandis qu’elle s’installait devant lui. Il y lisait la même lueur que dans les siens. Il lui avait transmis manifestement beaucoup de choses, y compris cette fierté indomptable et surtout cet air supérieur, qu’elle perdait uniquement quand elle regardait son maître. Son regard s’emplissait d’admiration. Elle n’avait besoin de le dire pour que Palpatine sache qu’elle appréciait véritablement ce moment.
Il sourit en l’entendant lui demander en premier pour quelle raison Palpatine et elle se rendaient sur Ziost. La soif de pouvoir et de savoir avaient toujours caractérisé les Sith, et Palpatine ne faisait pas exception. Il était donc naturel que sa Main, qu’il élève depuis des décennies, possède ce même désir de savoir et d’apprendre.
Il s’installa de manière plus confortable, et voulut prendre la parole, mais son exécutrice fut plus rapide, lui demandant pourquoi ils étaient uniquement deux. Evidemment, rien n’obligeait l’Empereur à répondre. Ce dernier appréciait laisser planer le mystère autour de ses actions. Mais il se prit au jeu, et répondit à sa Main avec un sourire en coin.
« Simply because we do not need anyone else for this trip. My guards would only slow us down. And we do not need a pilot, since you are here, my Child. »
Il la fixa ensuite plus intensément avant de continuer.
« Moreover, this is another test for you. As you said, it is the first time that I bring you to a Sith world. Because, Mara, you are no Sith, even though you are powerful in the Dark Side. But you, as I do, carry a part of the legacy of the Sith. The Sith Emperor, the one I will talk about, had his Hands as well, that served him as you serve me. And as did the Emperor’s Hand thousands of years ago, you will walk on the surface of the ancient Sith worlds, by my side. »
Il marqua une pause, puis prit un ton plus bas, plus doux. Celui qu’il utilisait habituellement pour conter les récits, comme il s’apprêtait à le faire.
« Ziost was once the heart of the Sith Empire. People of a dead race, the Pureblood Sith, walked over the surface of this world. They were the purest incarnation of the Dark Side of the Force. Most of the ancient Sith Lords were Pureblood Siths. This planet was very important for its symbolism, until it was completely destroyed in a single day. »
Il marqua une pause pour que sa Main assimile bien ce qu’il venait de dire. Il n’avait pas terminé.
« It was the Immortal Emperor himself that destroyed this world, only to feed his hunger for life. If I bring you there, it is because we are searching for information. As you know, there was a great disturbance in the Force. I want to learn more about it. I did not find any clue in all the knowledge that I possess. But if we look into the lost knowledge that is still hidden on the ancient Sith worlds, maybe we will learn the truth about it. If we don’t, we could probably borrow some useful knowledge about the secret to eternal life. In any case, this trip would not have been in vain : there are many Sith artefacts that are still to be discovered by me. »

We both know that you wanna love her
Skies are open crying, please don't believe her
'Cause she'll tell you lies and then say it doesn't matter
And you're pleased to see her calling them non-believers

Elle était hautaine, Mara. Elle ne s’en cachait pas et certains pouvaient mettre ça sur le compte de sa lignée. Elle n’estimait plus ses géniteurs comme étant ses parents biologiques. Elle n’avait qu’une seule famille et il se tenait devant elle. Parce que c’est lui qui lui avait tout appris, qui lui avait tout enseigné, qui l’avait faite s’élever au delà de la fange et de la famine.
Mara Jade était ce qu’elle était aujourd’hui grâce à Palpatine, et de cela elle lui serait à jamais redevable.
Comme si elle avait été sa fille biologique, elle avait hérité de bon nombre de ses traits ; l’air méprisant et supérieur, l’intelligence vorace, la puissance dans la Force. La seule chose qu’elle n’avait pu hérité, c’était le sang Sith qui coulait dans les veines du Seigneur Noir. Elle aurait aimé, ainsi il n’aurait été qu’encore plus fière d’elle. Mais elle était imparfaite, lui seul était la perfection incarnée.
À sa réponse, comme quoi ses gardes impériaux ne feraient que les ralentir durant cette périlleuse mission. Comme dit précédemment, la jeune femme possédait une arrogance qu’elle ne devait qu’à Palpatine et par conséquent, s’entendre dire qu’il la considérait comme l’une des meilleures, Mara ronronnait intérieurement.
Extérieurement aussi, si on prenait en compte les petits bruits de contentement de l’anooba sous les attentions de sa maîtresse.
Le regard de l’Empereur la brûle jusqu’au tréfonds de ses tripes, son estomac se retourne presque —était-elle malade ? Peu probable, elle avait une santé de fer. Pourtant, ce n’était ni anodin, ni inédit car cette sensation, elle la ressentait à chaque fois qu’il la couvait de ses yeux.
Un autre test ? Cela ne l’étonnait guère ; son mentor semblait très friand d’épreuves pour tester la suprématie de Mara sur ses autres bras armés. Et bien qu’elle ne soit pas une Sith, elle porterait l’héritage de Palpatine du mieux qu’elle pourrait. Elle ne vivait que pour le rendre fier, pour répondre au moindre de ses désirs. Elle l’écoute, jusqu’au bout de sa tirade et ne peut s’empêcher d’être une énième fois émerveillée par son savoir ; connaissances qui lui paraissaient infinies.
Le Seigneur Noir ne le disait pas clairement mais Mara avait une bonne idée de la raison principale pour laquelle il voulait se rendre sur Ziost.
Sur cette planète, il était fort probable qu’il y découvre le secret de l’immortalité, dompté par l’Empereur Immortel lui-même. Mara réussirait ce test, comme elle l’avait toujours fait.
Néanmoins, un détail de son discours ne passe pas inaperçu. Elle fronce délicatement les sourcils , le regard polaire, avant de relever :
« — ‘His Hands’, your Highness ? Does it mean you have another Hands too ? »
Soudain, son âme se remplit de doutes fallacieux. Sa main cesse tout contact avec la fourrure de Rhaegar qui a cessé de ronronner à l’instant où il avait senti la tension de la féroce guerrière.
« — I’ll help you and protect you, my Lord. As usual., ajoute-t-elle un peu plus froidement qu’elle ne l’aurait souhaité au premier abord. »

Tandis qu’il contait l’histoire de Ziost et qu’il exposait les raisons qui l’avaient poussé à se rendre sur Ziost, l’Empereur Palpatine observait sa Main attentivement, notamment ses réactions. Il aimait lire les regards intéressés de ceux à qui il s’adressait quand il parlait ainsi, lors de ses tirades. Palpatine avait toujours eu un talent indéniable pour capter l’attention des autres, les séduisant grâce à ses discours. C’était ce don, allié à son esprit calculateur et à son ambition sans limites, qui l’avait propulsé au rang de Chancelier Suprême, puis d’Empereur Galactique.
Il avait la Galaxie à ses pieds, et la capacité de l’écraser d’un seul coup. Mais à quoi bon diriger une Galaxie dans laquelle il n’y a plus aucune vie ? L’on ne se sent pas supérieur face à des êtres dénués de volonté. Et Palpatine a toujours ressenti ce besoin de supériorité. Sinon, il n’aurait pas interrompu la production de clones et démantelé les armées droïdes de la CSI. Sur le long terme, il est bien mieux pour l’Empire d’endoctriner la jeunesse des différents mondes plutôt que de la soumettre par la force.
Après tout, il avait devant ses yeux l’archétype parfait d’une personne endoctrinée depuis sa prime jeunesse. Il avait façonné la manière de pensée de sa Main comme il l’entendait, pour mieux la contrôler, sans pour autant réprimer sa personnalité. Au contraire, les deux ont évolué parallèlement, si bien que Mara Jade remplit désormais toutes les attentes de Palpatine. Il avait découvert qu’il était également aisé de manipuler les esprits d’anciens Jedi, les Inquisiteurs étant eux-même des Jedi tombés du Côté Obscur. S’il était capable de briser la volonté de personnes endoctrinées depuis des décennies, il lui serait aisé de soumettre à sa volonté la jeunesse de l’Empire.
Néanmoins, il leva un sourcil à la question de sa Main. Il avait effectivement laissé entendre que l’Empereur Immortel possédait des Mains, mais n’avait nullement insinué que c’était son cas. Mais que Mara Jade lui pose la question lui semblait naturel : elle ne souffrait aucune concurrence. Pendant longtemps, elle avait été la seule exécutrice de Darth Sidious. Mais depuis qu’il était devenu Empereur, il comprit qu’il aurait besoin de davantage d’agents. Ainsi, piochant dans ses vastes réseaux, ils commença à sélectionner des candidats pouvant devenir ses Mains. Mais Palpatine veillait à ce que chacune se pense unique, et qu’il en soit toujours ainsi. Mara Jade ne faisait pas exception à cette règle.
Un mince sourire étira ses lèvres tandis qu’il écoutait ce qu’avait à dire sa Main avant de répondre, sur un ton mêlant chaleur et dureté, comme il le faisait souvent auprès d’elle.
« I trust your skills, Dear. However, I do not think that I mentioned other Hands. You, Mara Jade, are the one and only Emperor’s Hand. »
Il marqua une pause, puis reprit sur le même ton.
« However, my place as the Dark Lord of the Sith might catch the attention of exterior forces that we may not be aware of, as you know it. You killed many Dark Side acolytes and Dark Jedi in the past years. If anyone would dare to claim that they are an Emperor’s Hand, they are not to survive an encounter with you. There can be only one, and this status must remain unknown to everyone. Is this fine for you, Mara Jade ? »
Il prononça cette dernière question sur un ton sec, exprimant sa désapprobation par rapport aux soupçons qu’exprimait sa Main à travers sa question. Même parmi les Mains de l’Empereur, Mara Jade possédait une place unique. Elle avait bien plus de valeur aux yeux de Palpatine que toutes les autres, et il n’hésiterait pas une seconde à tous les sacrifier pour la garder à ses côtés. Si jamais deux Mains devaient se rencontrer, il était impossible que les deux survivent. Et Palpatine avait fait en sorte que Mara Jade soit la meilleure d’entre toutes.

People like us know how to survive
There's no point in living if you can't feel alive
We know when to kiss and we know when to kill
If we can't have it all, then nobody will

Il était un orateur né ; ce n’était pas étonnant, pas du tout. Sheev Palpatine avait bénéficié de la meilleure expérience, il était né pour faire de la politique. Un politicien se devait de manier les mots et ses subtilités à la perfection. Beaucoup d’entre eux n’écrivaient même pas leur texte, Mara savait pourtant que son mentor écrivait chaque lettre de ses discours. Il avait un don inné pour la manipulation, pour faire croire aux âmes esseulées ce qu’elles avaient envie d’entendre. C’était comme si… comme s’il devinait le moindre de leurs désirs.
Néanmoins, il lui avait appris à maîtriser son esprit, à contrôler ses pensées et ses émotions pour que personne ne puisse deviner ses peurs, ses faiblesses. Et l’Empereur l’avait bien formée, personne n’arrivait à briser son esprit, à casser son armure. Mara avait une faille toutefois, et sa faille c’était son mentor. Lui seul pouvait faire s’écrouler ses mécanismes de défense.
Il devait le deviner à présent, que cette lueur dans les iris vipérines de la rousse avait une signification bien plus profonde et bien plus complexe que ce qu’elle voulait bien faire croire aux autres. De la dévotion, pour les autres ; de la vénération.
De la passion qui consume, pour elle. Une presque luxure qui la dévore d’année en année. Ce sentiment qui la ronge, à petit feu. D’apparence, elle reste de marbre mais à travers ce lien qui unie l’Empereur Noir et sa Main, il pouvait tout ressentir en dépit des efforts monstrueux de Mara pour tout refouler.
À cet instant, c’est l’incertitude qui envahit l’aura de la jeune femme qui pourtant reste parfaite, droite comme la justice. Elle jugule ses craintes bien qu’une petite boule se forme et obstrue un peu sa trachée.
La plus grande peur de Mara, ce n’était pas les araignées de mer ou les serpents de sable ; sa plus grande terreur c’était que son maître, l’homme qui l’avait éduquée, la seule famille qu’elle ait jamais eue, l’abandonne. La rejette.
Ne pas être l’unique à ses yeux sonnait comme une condamnation à mort pour elle.
Mais Palpatine était le plus grand manipulateur de la galaxie ; c’est pourquoi Mara, endoctrinée, le croyait, malgré les doutes qui subsistaient au fond de son coeur. Si elle ne le croyait pas, qu’elle repoussait sa confiance, elle n’était plus rien. Sa vie n’aurait plus aucun sens si sa confiance en lui s’en trouvait abîmée.
« — Indeed you have, my Lord. But I suppose that an Immortal Emperor could be in need of several Hands., répond-t-elle un peu vaguement, en haussant délicatement des épaules. »
Si Mara apprenait qu’il existait d’autres Mains, que son mentor lui mentait ouvertement, droit dans les yeux, on ne donnerait pas chère de la peau des autres Mains. Parce que l’exécutrice était féroce, dont les colères étaient redoutées par ses subordonnés.
« — I guess they won’t., siffle-t-elle entre ses dents. »
Elle hoche la tête mais détourne le regard cependant, tournant son attention sur un Rhaegar calme mais parfaitement alerte à tous les signaux que Mara envoyait malgré elle —l’instinct animal, you see.
« — It’s fine for me, your Grace. »
Une dernière question lui brûle les lèvres, néanmoins. Deux en réalité. Elle mordille celle-ci un instant, hésitant pendant quelques secondes à l’énoncer.
« — Why didn’t you ever get married ? Do you think, like the Jedis, that love is a weakness ? »
Ils n’avaient jamais évoqué le sujet, pas une seule fois. La curiosité de Mara pouvait plus librement s’exprimer au fil des décennies. Et puis, ils n’étaient rien que tous les deux, rien ne sortirait de ce vaisseau et elle espérait que Palpatine avait assez confiance en elle pour le savoir.
Elle ne posait pas cette question au hasard, la guerrière couvait dans un recoin de son esprit un but bien précis.

L’Empereur étudiait les réactions de sa Main avec curiosité. A travers leur lieu, il pouvait ressentir le doute pointer. Elle avait toujours redouté que Palpatine la délaisse, il le savait. Elle était attachée à son Maître par beaucoup plus que de la dévotion. L’Empereur le ressentait à travers la Force. Il y avait quelque chose entre eux, qui venait de Mara Jade. C’était ces sentiments qui nourrissaient notamment l’animosité de la jeune femme envers le nouvel apprenti de Darth Sidious, le Seigneur Vader.
En lui, l’Empereur voyait l’avenir des Sith. Et en lui, Mara Jade voyait un potentiel obstacle à sa proximité avec le Seigneur Noir des Sith, voire un potentiel remplaçant. Palpatine n’avait cependant nullement l’intention de s’écarter de la fille qu’il a élevée et entraînée, bien au contraire. En ces temps de désordre, où son Empire se construit, Palpatine a besoin de pouvoir faire confiance à des personnes proches de lui. Il doutait de son apprenti en raison de sa proximité avec la Sénatrice Amidala, qui n’avait pas manqué d’exprimer son opposition au régime impérial.
Ainsi, Mara Jade, la Main de l’Empereur et personne la plus proche de lui, était un choix tout trouvé. Existant en dehors des juridictions officielles de l’Empire, elle n’avait de comptes à rendre qu’à lui. Elle était son outil, sa lame secrète, mais il la connaissait également depuis des décennies. Il lui arrivait de se confier à elle. Son Plan, ses machinations… Elle était au courant depuis le début. Elle avait assisté aux premières loges à la montée au pouvoir de Palpatine. Et elle n’avait pas manqué de le féliciter lors de l’instauration du régime impérial.
Cependant, la voix de sa Main se fit plus absente lorsqu’elle lui répondit. Il n’avait pas besoin d’utiliser la Force pour savoir que la passion qu’elle avait en elle s’était éveillée, et qu’elle n’avait guère apprécié les propos de Palpatine. Il avait dit la vérité, sans avouer qu’il possédait déjà d’autres Mains. Comme tous ceux proches de lui, il manipulait la réalité de Mara Jade à son avantage, même s’il ressentait certains scrupules à le faire. Elle mériterait qu’il lui dise la vérité, mais cela se ferait au détriment du plus grand bien pour la Galaxie...
Il leva un sourcil à sa dernière question, cependant. Elle avait demandé pour quelle raison Palpatine ne s’était jamais marié. Ce dernier s’était évidemment posé la question, mais il n’avait jamais éprouvé un quelconque intérêt à le faire. Ses ambitions étaient bien trop importantes pour qu’il s’entiche d’une concubine, d’autant plus qu’il était bien moins évident de cacher ses secrets à quelqu’un avec qui l’on vit quotidiennement. Cela aurait pu mettre son Plan en péril. De plus, l’exemple de ses parents n’était guère probant. Cela ne l’avait aucunement poussé à croire que le mariage était une bonne chose. Après quelques secondes, il répondit, sur un ton moins tranchant qu’auparavant, souriant légèrement à sa Main :
« Well, I was expecting something about the Immortal Emperor. You surprised me, dear. I never felt anything near love for any woman, and did not express interest in getting married with someone. And considering the fact that this could have jeopardized my Great Plan... My ambitions for the Galaxy are more important than the life of a woman. However, love is not necessarily a weakness. It is one of the strongest emotions, and the Sith rely on their passion to fuel their power. But it can be a weakness. Lord Vader is an example : his love for the Senator Amidala clouds his judgment, and that is why I do not fully trust him, as I trust you. »
Il n’avait pas quitté sa Main du regard, pour la sonder.
« But why are you asking this, Mara ? »

A tear in the brain
Allows the voices in
They wanna push you off the path
With their frequency wires


Il s’agissait presque d’une rivalité entre un frère et une soeur, à celui qui obtiendrait l’approbation de papa en premier ; qui recevrait les félicitations en premier. À celui qui hériterait du vaste empire de leur mentor. Et de par son statut de femme —et ce malgré sa réputation de valkyrie impitoyable—, il semblait souvent à Mara que sous-prétexte qu’elle ne possédait pas le costume trois-pièces, elle devait fournir mille fois plus d’efforts pour prouver sa valeur. Vador n’avait qu’un grand nom et un certain talent dans la force, elle devait bien l’admettre ; mais surtout, il était un homme. Et dans cette société machiste, cela suffisait à imposer le respect.
Pourtant avec l’Empereur, c’était différent. Palpatine l’avait toujours placée sur un piédestal, faisant ainsi croire à Mara que même malgré son sexe, elle était toute aussi capable que les hommes. La preuve, il aurait pu faire du Seigneur Vador sa Main en plus de son apprenti mais il n’en fut rien. Le statut de Main de l’Empereur paraissait être réservée à Mara Jade, et rien qu’à elle. Si elle apprenait que ce n’était pas le cas, et qu’une grande partie de toute sa vie était basée sur un mensonge, il était certain qu’elle finirait mal. Elle ne se donnerait pas la mort, elle n’était pas comme ça. Mais elle était absolument capable de passer de l’autre côté juste pour se venger ; ou bien prétendre qu’elle avait cédé à l’appel constant de la Lumière.
Elle ne supporterait pas d’être séparée de son maître, de l’homme qui l’avait élevée comme sa propre fille et qui l’aimait. À sa manière… Mais la guerrière aux cheveux de feu n’en demandait pas plus. Du moins, jusqu’à ces dernières années. Au fil du temps, ce qu’elle ressentait devenait plus complexe, elle ne parvenait toujours pas à mettre le doigt dessus ; si ce n’est que les missions qui l’entrainaient loin de lui devenaient de plus en plus difficiles à supporter. Un mot de cinq lettres revenait de plus en plus dans son esprit, comme une litanie. Mais ce mot, elle n’osait pas se l’avouer à haute voix. Avec ce mot, elle pouvait être manipulée et aveuglée —même si c’était déjà le cas, dans un sens.
Néanmoins, Mara s’estimait chanceuse ; peu d’âmes dans ce monde pouvaient se targuer d’être aussi proche de l’Empereur. C’étaient l’une de ses seules satisfactions, supposait-elle.
Elle renifle un petit peu, hautaine comme toujours lorsqu’il s’agissait de l’attitude de Vador envers la sénatrice Amidala. On aurait dit un adolescent un peu trop amouraché, cela en devenait presque dangereux. En tout cas, cela avait l’air d’inquiéter Palpatine —et Mara aussi.
« — I don’t think Lord Vader is the right example to define love. He lacks of control, his love will be his undoing. »
Ce n’était pas pour le descendre auprès de son mentor, la rousse ne faisait que dire la vérité. C’était plus une sorte d’avertissement, chose qu’elle ferait sans timidité si Vador était devant elle. Elle le tolérait, simplement parce qu’il était l’apprenti de Palpatine et très loin d’elle l’idée de lui déplaire d’une quelconque façon.
C’est pourquoi elle répond plutôt vaguement —encore une fois.
« — Because I know that, if I were to be in love one day, it would be my strongest power. It would enhance all my abilities. »
Qu’est-ce qu’elle racontait ? Elle hésite à se gifler mentalement, il ne l’avait pas éduquée pour qu’elle dévoile ainsi ses sentiments mais en même temps… il lui avait posé la question.
« — Excuse me, my Lord ; I digress. »

La question de sa Main avait piqué la curiosité de Palpatine. Il ne s’était lui-même jamais amouraché de qui que ce soit, n’en ressentant ni le besoin ni l’envie. Et il n’avait jamais enseigné à sa Main que l’amour ou l’attachement étaient nécessaires à la vie des Sith. Ainsi, qu’elle lui pose la question était singulier : après tout, elle ne posait jamais de questions sans raison.
Ressentait-elle de l’attachement pour quelqu’un ? Palpatine savait que sa Main lui était dévouée et l’admirait sans bornes. Il ressentait leur lien, très puissant, et savait qu’elle était incapable de concevoir une existence sans son maître. Mais il n’était pas impossible qu’elle se soit liée à quelqu’un d’autre, qui qu’il soit. Si tel était le cas, l’Empereur devait le découvrir. Et y remédier de manière définitive. Car il n’était pas question que quelque chose vienne atténuer l’emprise qu’il avait sur son exécutrice. Elle était son meilleur agent, et de très loin.
Ses mots crus envers le Seigneur Vador firent sourire l’Empereur. Elle n’avait jamais porté le nouvel apprenti de Sidious dans son coeur, mais il savait également que ses paroles étaient partiellement vraies. Vador avait encore bien trop d’Anakin Skywalker en lui, et cela était notamment lié à sa femme, Padmé Amidala. Il avait pourtant tout fait pour que Mara tolère la présence de son apprenti, mais elle était têtue. Il ressentait également de la jalousie poindre lorsqu’elle le voyait en présence de Vador.
Elle voulut ensuite changer de sujet, mais Sidious ne l’entendait pas de la même manière.
« Are you certain about it ? It is easy for an opponent to turn this strength as a weakness. It is natural for someone to have feelings, yet love is a double-edged sword. Besides… You know I wouldn’t allow you to fall in love. »
Il se pencha pour tendre sa main vers son exécutrice, la paume vers le ciel, dans un geste d’affection. Malgré la sincérité partielle de ce geste, il s’agissait une fois encore pour Palpatine un moyen d’imposer sa domination sur Mara, de la manipuler pour s’assurer de sa loyauté.
« You are my finest warrior. I forged you. With the mightiest power you are armed. You are the Hand of the Emperor. And I will not allow it to be otherwise. »
Il rompit le contact pour à nouveau s’enfoncer dans son siège, puis reprit la parole.
« And this power will grow once more during our trip to Ziost. Do we still have time for a history lesson, or do we approach our destination ? »

You press the knife against your heart
Say that, "I love you so much
You must kill me now"
I love you so much you must kill me now
If I was your vampire
Certain as the moon
Instead of killing time
We'll have each other until the sun

Les craintes de l’Empereur étaient bien éloignées de la vérité et si seulement il se doutait de ce qui se tramait dans l’esprit de sa Main, voudrait-il y remédier tout de même ? Car oui Mara était attachée, profondément amourachée d’une autre âme que la sienne, honteusement assujettie. Cependant, cette fameuse personne se trouvait face à elle en ce moment-même. Elle ne voit pas sa vie sans son mentor, pourquoi s’attacherait-elle à quelqu’un d’autre que lui alors ? Il n’y avait aucune raison pour que cela arrive et si jusqu’à la fin de ses jours elle devait vivre ses sentiments de manière unilatérale, et bien soit. Mais il était absolument hors de question qu’elle le quitte, qu’elle s’en aille loin de lui définitivement. Palpatine avait bien fait son oeuvre, il pouvait être fier : Mara Jade en était douloureusement dépendante.
Elle remarque le sourire de son mentor et ne peut s’empêcher de le lui rendre, le sien très léger néanmoins, presque imperceptible. Il semblait apprécier son espèce de petite rivalité avec Vador, même si Mara se serait bien passée de cet individu. Il l’irritait au plus haut point ; elle espérait sincèrement que son petit fils Kylo Ren n’était pas exactement de la même trempe…
Puis il affirme durement qu’il ne permettrait jamais qu’elle tombe amoureuse. Son masque impassible se brise, l’espace de quelques secondes seulement. Malheureusement, c’était déjà trop tard et pendant un instant, elle prie avec ferveur pour que l’Empereur ne lise pas le fond de sa pensée.
Pour protéger son esprit, elle finit par arborer son fameux rictus dégoulinant d’insolence, vicieuse petite diablesse.
« — Are you sure you can succeed ? Maybe I’m already infatuated with someone else. Maybe you are too late, my Lord., susurre-t-elle presque sensuellement. »
Puis à la suite de ses paroles, Mara se radoucit instantanément. Ce genre de mots, de compliments qu’il lui arrivait de se recevoir de sa part lui faisaient toujours un effet peu commun.
« — I’ll always be by your side, Master. You know it…, chuchote-t-elle avec douceur. »
Une nouvelle fois, le besoin de se couler en lui pour ne faire plus qu’un avec lui s’empare d’elle. Elle chasse bien vite cette sensation pour reporter son attention sur le tableau de bord, ses yeux allant et venant entre les diverses informations qu’elle acquérait.
« — We’re almost entering Ziost’s atmosphere. We have around fifteen minutes left. The choice is yours, your Grace. »
Elle souhaitait entendre l’histoire de l’Empereur Immortel bien entendu, en apprendre plus sur lui que ce qu’elle ne savait déjà. Palpatine était une encyclopédie Sith à lui seul. Le plus puissant de tous les Sith et l’homme le plus érudit qu’elle avait jamais connu.

Quand il parla, un instant, l’Empereur sentit la détermination de sa Main flancher. C’était bref, mais suffisant pour qu’il le ressente, à une distance aussi proche d’elle. Elle avait failli quand il avait affirmé qu’il ne la laisserait pas s’enticher de qui que ce soit dans cette Galaxie. Elle était à lui, et il ne pouvait en être autrement.
La provocation qui suivit arracha un rictus à l’Empereur. Elle jouait avec lui, et voulait le tester. Éprouvait-elle vraiment de l’attraction pour quelqu’un ? La graine du doute était plantée dans l’esprit de Palpatine. Il savait que sa Main lui vouait une admiration sans bornes, mais se posait pour la première fois la question qu’il pouvait en être davantage. Mais évoquer la question ne ferait que ramener ce sujet au-devant de la scène, et en ces temps troublés, où plus que jamais l’Empereur avait besoin de sa Main, il ne pouvait tolérer qu’elle soit distraite par quoi que ce soit.
En entendant qu’il avait encore une poignées de minutes pour conter l’histoire de l’Empereur Immortel, il sourit et prit la parole :
« Great. We had enough distractions : now, you must stay focused, Mara. Your destiny is not to die on Ziost. We still have much to do for the Empire. As I told you, this planet was destroyed by the Immortal Emperor. He was known as Darth Tenebrae, Vitiate or even Valkorion. He was a Sith Lord that gained immortality by sacrificing the souls of thousands of Force-sensitive Siths, and by absorbing the life of a world itself, literally disconnecting it from the Force. The knowledge to perform such a ritual, however, has been long lost since. He was blinded by his lust for power and his desire to rule forever. He built an Eternal Empire that is now long gone, all because of his plots. He ruled the Sith Empire for more than a thousand and five hundred years before he was finally destroyed. »
Il marqua une pause, et leva la main pour couper toute question de Mara. Il n’avait pas terminé. Il sortit de sous sa bure l’une des deux lames qu’il avait prises sur Coruscant : Mara portait la seconde.
« As I told you, he performed a similar ritual on Ziost. Now that he is dead, life came back to this world. But, even after three millennials, there are remnants of his power. Monsters that can be weakened and easily defeated by weapons such as these daggers. And you may ask me why I do not seek to perform this ritual. Well, this is simple : my goal is to rule the Galaxy, not destroy it. If it must burn, I will be there to build once more the foundations of an Empire. Besides, my own researches about the secret to immortality are near to their conclusion… Soon, I will live forever. And I believe that there are answers on Ziost. »

Oh, the dye
A blood red setting sun
Rushing through my veins
Burning up my skin
I will survive, live and thrive
Win this deadly game

La guerrière Sith doit se faire violence pour reprendre un semblant de sérieux ; non pas qu’elle ne l’était pas dans tout ce qu’elle avait dit précédemment mais ils se dirigeaient vers Ziost. Une planète hostile, froide et escarpée. Ils devaient être prudents et Mara encore plus car elle emmenait Rhaegar avec elle. En dépit de l’enseignement de son maître et de tout ce qui fait d’elle une redoutable exécutrice, elle tenait énormément à son anooba. Elle ne voulait pas le perdre durant cette mission, elle s’y était attachée et les sentiments de la créature semblaient réciproques. De plus, l’Empereur l’avait avertie que cette planète était dangereuse pour son animal ; ainsi la rousse devait redoubler de prudence, aussi bien pour sa vie que pour celle de Rhaegar.
Elle écoute attentivement tous les avertissements et les descriptions que fait Palpatine au sujet de Ziost et de son précédent dirigeant, Vitiate. La Main connaissait ce nom pour l’avoir lu dans certains ouvrages historiques sith. En effet, il avait porté maints noms dont Valkorion et Darth Tenebrae qui semblait être celui dont on se souvenait le plus.
Toutefois, elle devait bien avouer qu’elle préférait largement entendre l’histoire de l’Empereur Immortel de la bouche de son mentor que de lire dans des livres. Il avait toujours eu un talent inné pour la transmission orale et s’il n’avait pas été le Seigneur Noir des Sith, il aurait été un merveilleux conteur.
Elle ne l’interrompt pas lorsqu’il lève la main pour la faire taire mais bien évidemment, elle avait certaines questions. Elle sent la présence de sa dague lovée contre son flanc et retient son envie de la toucher, juste un peu. La jeune femme avait toujours été tactile avec ce qu’elle chérissait ; les présents de Palpatine en faisaient également partie. Une fois de plus, ce n’était pas un simple bibelot qu’il lui avait offert mais bien une arme de létalité sans précédent.
« — I am most honored to be part of your journey to immortality, your Majesty. I hope we will find what you are looking for. »
Le GPS du vaisseau se met alors dans tous ses états et Mara sait qu’elle doit à présent reprendre les commandes. Une petite alerte mentionne qu’une fois qu’ils seraient entrés dans l’atmosphère de Ziost, il faudrait passer en pilote manuel car les circuits seraient littéralement brouillés et hors d’usage ; indiquant une forte concentration de cyclones et autres tempêtes du même acabit. Pas un voyage de croisière donc.
L’exécutrice de Palpatine s’installe alors aux commandes et prend en main tout ce qu’il faut gérer en pilote manuel. Pilote émérite elle-même, elle n’a aucun mal à braver les éléments et à quitter l’atmosphère de Ziost sans encombre et sans même avoir endommagé un seul morceau de la navette de son mentor.
Maintenant qu’ils étaient tous les deux arrivés à destination sans encombre particulière, restait une menace non négligeable : la faune de ce monde et l’intense pouvoir de la Force qui y régnait encore, même après tous ces millénaires passés.

L’Empereur percevait les troubles de sa Main. Ziost, comme le reste des mondes ayant vu naître l’Empire Sith il y a de cela des milliers d’années, était un monde dangereux, toujours connecté au Côté Obscur de la Force. Il ne faisait aucun doute que le Sith et son exécutrice y seraient mis à l’épreuve par la faune locale, ainsi que par le Côté Obscur lui-même.
Mais un secret ne vaut rien s’il n’est pas bien gardé. Sur ce monde se trouvaient d’anciennes cryptes ainsi que des bibliothèques qui, espérait-il, avaient survécu au passage du temps et aux conflits ayant pu avoir lieu sur ce monde.Si tel était le cas, ces lieux renfermaient sans doute un savoir obscur d’autant plus précieux qu’il a été oublié - volontairement ou non. Depuis sa prime jeunesse Palpatine avait éprouvé un grand intérêt pour les artefacts liés au Côté Obscur, se constituant une collection conséquente au fil des ans. Couplée à celle qu’avait possédé feu son maître, Darth Plagueis, et dont il avait hérité, Palpatine avait sans doute la plus grande collection d’artefacts Sith de la Galaxie.
Et grâce aux savoirs cumulés des Seigneurs Sith de tous temps, couplés à ceux de Darth Plagueis lui-même, et à l’intelligence sans failles de Darth Sidious, ce dernier était sur le point de découvrir le secret lui permettant d’accéder à la vie éternelle. Un secret que tout être sensible à la Force et à son pouvoir convoite depuis l’aube de l’humanité. Pourtant, personne n’était parvenu à le découvrir. Le Seigneur Noir des Sith entendait bien être le premier.
« It is my pleasure. We both know that I will always need someone at my side. »
Il était vrai que même si Palpatine accédait à l’immortalité, il ne pourrait diriger seul la Galaxie. Il ferait toujours face à des obstacles, et, bien qu’il était capable de les surmonter, il restait tel qu’il a toujours été : à tirer les ficelles, dans l’ombre, il ne pouvait se permettre de se salir les mains en personne. C’était pour cette raison qu’il avait un réseau d’agents à ses ordres, prêts à faire ce qu’il fallait pour satisfaire la volonté du Seigneur Sith.
Il laissa sa Main aller reprendre les commandes du vaisseau tandis qu’ils approchaient de Ziost. Palpatine ferma les yeux afin de ressentir la puissance du Côté Obscur qui émanait de ce monde. Et il eut l’impression que la planète aussi reconnut la présence du Sith. De par sa puissance, il allait agir comme un aimant : son chemin serait semé d’embûches. Mais il ne craignait nullement les formes de vie primitives qui prospéraient ici depuis des milliers d’années. La plupart ne représentaient aucune menace pour le Sith et son exécutrice. Un sourire carnassier naquit sur ses lèvres tandis que le vaisseau se posait sur Ziost.