Atol VS Optic 2000

EVENEMENT 5 : Atol VS Optic 2000
**Locaux d'Optic 2000**
Clac clac clac clac clac clac, faisaient de hauts talons dans les couloirs. Le pas était pressé et agacé, les chaussures noires claquaient plus que d'habitude sur le carrelage de la compagnie, ça ne signifiait qu'une chose : quelqu'un allait encore se faire crier dessus.
Et ça serait probablement (encore) la stagiaire.
Dans son tailleur noir et élégant, parfaitement ajusté à sa taille, son pantalon souple allongeant encore sa haute silhouette guindée, Mevra se dirigeait vers le bureau d'Ashoka (la stagiaire) des dossiers sous le bras. Ils allaient avoir de nouveaux clients aujourd'hui dont un dossier très important important sur lequel ils pouvaient faire un énorme coup marketing ! Et cette bonne à rien de stagiaire était encore entrain de se curer le nez dans les locaux !
Souvent Mevra se demandait ce que serait devenu leur compagnie si elle n'était pas sous l'excellente gestion de leur patron et sous la coupe de sa main de fer.
Presque littéralement. Un de ses bras n'était pas fais de chair mais d'une autre matière, noble, semblable à de la porcelaine... Ou de l'ivoire. L'ambitieuse cadre n'avait jamais révélé la matière mais il était évident qu'elle ne rechignerait pas au braconnage d'ivoire pour récupérer un bras d'une élégance certaine, elle l'avait d'ailleurs fait tatouer...
Elle entra comme une tornade dans le bureau de la nouvelle et de la stagiaire. Elles se partageaient une chaise à tour de rôle :
- J'espère que cous avez une bonne excuse pour que je doive vous apporter les dossiers d'aujourd'hui moi-même ! Rugit-elle.

Ahsoka avait des cernes jusque par terre. Elle avait travaillé toute la nuit pour exécuter les "ordres" de ses supérieurs. Elle voulait juste avoir es crédits et passer son année, pour enfin faire le métier de ses rêves. Mais en attendant, il fallait bosser. Et visiblement, les gens ici n'aiment pas tous les stagiaires....
Le jour où elle était arrivée dans les locaux, on l'avait présentée à Monsieur Windu, un des plus hauts placés de la société de lunettes. Il avait insisté sur son statut de stagiaire à plusieurs reprises avec un ton des plus hautains. Ahsoka avait compris bien vite à qui elle avait affaire et n'avait pas bronché. Mais combien de temps tiendrait-elle dans ses conditions?
Heureusement, la jeune immigrante née à Zanzibar avait bin vit trouvé quelqu'un avec qui elle s'entendait à merveille dans l'entreprise. Un certain Anākìn, qui avait visiblement été escla.... stagiaire peu de temps auparavant et qui compatissait à sa condition.
Malheureusement, celui-ci avait été approché par Optic 2000, le concurrent direct d'Atol, et le salaire proposé par l'entreprise avait séduit le jeune Skywalker.
Ahsoka se retrouvait donc seule la plupart du temps, à faire de son mieux pour satisfaire ses supérieurs. Mais l'une d'entre eux, Madame Sysh, était une vraie peste. La mégère traitait Ahsoka avec le plus grand mépris, quel que soit la qualité du travail qu'elle fournissait. Elle était rapidement devenue son souffre douleur. Mais pouvait-elle se défendre?
De plus, elle ne voulait pas que la colère de leur patronne dérape sur Mīlęvā, sa "colocataire" de bureau qui était nouvelle dans l'entreprise. Elle se faisait donc toute petite. Elle avait l'habitude de ne pas être aimée, de toute façon. Le racisme qu'elle subissait depuis son arrivée dans ce pays la dépassait. Sa couleur de peau, ses cheveux tressés et la dépigmentation sur certaines zones de son visage l'avait rendue victime de harcèlement pendant des années. Ce n'était sûrement pas Madame Sysh qui allait la faire craquer.
Lorsque celle-ci rentra en furie dans le bureau, Ahsoka releva les yeux vers elle, un peu surprise de la voir à ce point en colère à une heure si matinale.
- Vous.... n'avez pas demandé que je vienne les chercher.
Dit-elle sans arrogance en regardant cette femme aux allures de vipère. C'était vrai. Et ce n'était pas par fainéantise qu'elle n'était pas sortie de son bureau. Elle avait simplement une douzaine d'autres dossiers en cours.
Elle se leva néanmoins pour venir prendre les dossiers des mains de sa supérieure.
- Je dois les classer pour quand?
Demanda-t-elle gentiment. Elle essayait de répondre à Madame Sysh comme si celle-ci la trait gentiment.

Mevra persifla, elle le faisait souvent quand quelque chose l'agaçait au plus au point : Elle écrasa les dossiers dans les mains de la stagiaire.
Elle la regarda encore une fois de haut en bas, la jaugeant et visiblement méprisant ce qu'elle voyait.
- Tu sais, petite, t'as vraiment une sale gueule. Ce n'est pas correct de se présenter à nos clients avec une tête pareille, prend exemple sur moi.
Si les deux femmes partageaient des origines étrangères, la peau de Mevra était plus foncée que celle de sa proie. Les yeux d'émeraude se plissèrent et se penchèrent sur la stagiaire, elle murmura comme d'une confidence :
- Les femmes doivent faire des coudes pour se faire une place, encore plus quand elles nous ressemblent alors fais mieux que ça, ou casse-toi. Tu as deux heures pour ses dossiers mais d'abord il faut que tu ailles à la brûlerie dans la rue de John's Burg, récupérer le café noir du patron, la variété Robusta, Bio évidement. Récupère le mien tant que tu y es. Tu partira ensuite à l'autre bout de la ville me chercher le beurre de coco pour ma main, pression à froid et ne te trompe pas cette fois !
Mevra regarda sa montre :
- Tu es déjà en retard, commence à courir.
Puis elle se tourna vers Mileva :
- Je dois me coltiner ta présence toute la journée pour que tu saches comment faire, alors tu suis, tu te tais et surtout surtout tu ne me fais pas perdre mon temps. En route. Ordonna t(elle avant de se tourner et de sortir d'un pas rapide, forçant les personnes de taille moyenne à lui courir après pour compenser la distance que les grandes jambes de Mevra avalaient avec fermeté.

Mileva était nouvelle dans cette entreprise mais malgré tout, elle avait une certaine expérience. D'après sa mère, son père était soit le PDG d'une entreprise de lunettes, soit un opticien. Elle ignorait qui il était vraiment, il en était de même pour le père de son frère, Malakai.
Des années auparavant, elle avait suivi une formation dans une branche d'Atol alors que Malakai travaillait chez Optic 2000. Puis elle avait fini par rejoindre Optic 2000 pour être avec lui sauf qu'il avait décidé que c'était le moment de s'en aller pour travailler chez Krys. Depuis, elle refuse de lui parler et lui, tentait de la faire revenir.
Cependant, le magasin Optic 2000 dans lequel elle évoluait avait fermé. Elle avait donc dû trouver une nouvelle enseigne où elle pourrait continuer à monter les échelons. Son CV, contre toute attente, avait su attirer l'attention du grand patron, Sheev Palpatine. Elle espérait pouvoir devenir directrice d'un de leur magasin un jour mais en attendant, elle avait beaucoup à apprendre. Elle était donc sous la tutelle de Mevra Sysh qu'elle devait retrouver pour la première fois aujourd'hui.
En attendant, on lui avait désigné un bureau qu'elle devait partager avec la stagiaire mais Mileva restait dans un coin, silencieuse et l'observait faire. Elle avait l'air aussi perdu que lorsqu'elle était elle-même stagiaire chez Atol. Elle la regardait faire mais ne dit rien avant de voir sa supérieure entrer, la femme qu'elle voulait voir.
Sa voix était autoritaire, un peu sèche et elle semblait dure mais Mileva en avait vu d'autres. Se redressant du mur contre lequel elle était appuyée, elle quitta la pièce en lâchant un "bye" à la stagiaire quand bien même elles ne s'étaient pas adressées la parole depuis son arrivée.
« Vous êtes comme vos collègues. Parce que je suis jeune, vous pensez que je ne sais pas dans quoi je mets les pieds. Mais ça fait plus de dix ans que je connais le métier. »
Elle replaça une mèche de ses cheveux violets derrière son oreille. Son apparence était assez atypique, moins que celle de la stagiaire mais elle avait conscience qu'elle se faisait remarquer dans n'importe quelle foule avec ses cheveux mauves et son tatouage rouge sur le front. C'était inhabituel mais elle l'assumait pleinement.
« Quel est le programme de la journée ? »

Le claquement de talons s'arrêta quand Mileva eut l'audace de dire qu'elle connaissait le métier. Mevra se retourna et toisant la jeune femme, se pencha légèrement :
- Minerva, tu connais "un" métier, tu ne connais pas "ce" métier. Ici tu es dans la maison mère. Tu es dans l'entreprise qui tire par le haut la compagnie toute entière, c'est pas les petites boutiques de bled paumés dont tu as l'habitude. Ici on bosse pas avec des amateurs, on traite dans les services marketings haut gamme, les produits de luxes et les nouvelles technologies... Autrement dit : ne fais pas trop la maline si tu veux qu'on soit copines...
Puis elle se redressa et jaugea la jeune femme de haut en bas :
- Vu ta tête on le sera pas de toute façon, mais je peux te mener la vie dure ou je peux être sympa... à toi de voir ce que tu préfère.
Elle se tourna de nouveau et reprit la marche d'un pas vif en faisant claquer ses talons.
Les deux femmes arrivèrent dans la salle de traitement des commandes où tout les yeux étaient rivés sur les écrans et pas un bruit ne raisonnait à part le cliquetis des claviers.
- Donnez un coup de cravache par ici, vous avez tous l'air d'être au ralentit ! beugla t-elle avant de refermer la porte.
- Aujourd'hui nous avons plusieurs rendez vous donc une cliente que tu va faire avec moi, elle nous servira pour notre marketing, une jeune femme aveugle qui va essayer nos nouvelles lunettes révolutionnaires. Elle aura un chien, tu t'en occupera. Comme tout les possesseur de clébards, si tu gagne le chien, tu gagne le maître. Capiche ?