.001 ❝ How'd it come to this? ❞ ft. Anakin

— Naboo

How can this happen? How can this be?
There is no ending, there is no peace
The darkness is so close
The light so quickly goes
And now it's all gone
Now it's all gone
Oooooo, how the darkness keeps its grip?
Oooooo, How?, how'd it come to this?
How'd it come to this?
How'd it come to this?

Padmé avait pris une courte retraite bien méritée sur la planète qui l'avait vu naître. Après avoir abandonné ses enfants pour les protéger, le cœur déjà brisé de la sénatrice ne s'en était que plus douloureux. A présent, elle se sentait vide, comme si une partie entière d'elle-même lui avait été arrachée.
Elle avait perdu Anakin du Côté Obscur et maintenant, ses enfants. C'était loin de ce rêve qu'elle avait eu de se retirer de la politique pour élever leurs enfants sur Naboo, dans la Contrée des Lacs. Elle s'était imaginée les choses autrement, elle s'était imaginée heureuse et aujourd'hui, elle se sentait bien seule.
Après avoir menti durant des jours à ses parents concernant ce qu'il était arrivé aux enfants qu'elle portait, contrairement à l'identité du père sur lequel il n'avait aucun doute, Padmé avait dû quitter à nouveau Naboo. Le devoir l'appelait et la politique n'attendrait pas, l'Empire n'attendrait pas que ses blessures cicatrices pour opprimer des civilisations, pour étouffer la liberté dont la galaxie bénéficiait en grande partie.
Padmé ne pouvait nier, la République ne fonctionnait plus. Elle l'avait réalisé il y a bien longtemps. Pourtant, les idéaux de la République était bons, elle était simplement corrompue. Et si beaucoup pensait que l'Empire mettrait fin à cette corruption, ils se trompaient. C'était bien pire encore et la jeune Naberrie ne cesserait de se battre pour ce en quoi elle croyait, pour que ses enfants puissent un jour lui revenir et grandir dans une galaxie libre et dans laquelle il serait en sécurité.

— Coruscant

Padmé sortit du vaisseau naboo chrômé qui l'avait conduite jusqu'ici, le capitaine Typho à sa suite.
« Attendez ici, Capitaine. »
La jeune femme ignorait si Anakin vivait encore ici depuis qu'elle était partie. Elle s'avança à travers la véranda, son regard passant partout autour d'elle, à la recherche d'un signe ou d'une présence. Puis en sentant une main se poser sur son épaule, elle sursauta et se tourna vers Gregar.
« Vous m'avez fait peur. »
Elle posa sa main près de son cœur meurtri et il afficha un petit sourire.
« Je crois qu'il n'y a personne ici, madame. »

Dans les couloirs du Sénat Impérial, le bruit des pas pressés d'Anakin brisait le silence inhabituel de ces lieux.
Revenu de Corellia avec les Inquisiteurs, il s'était directement rendu auprès de Palpatine pour lui faire son rapport sur le Jedi qu'il avait retrouvé et exécuté pour le bien de l'Empire. Mais à présent, Anakin n'avait qu'une envie : vérifier si ce qu'il avait entendu était vrai, si Padmé était bel et bien revenu sur Coruscant.
Il l'avait fait cherché par ses hommes mais ces derniers se révélaient être des incompétents. Ils ne l'avaient pas trouvé. Anakin avait décidé qu'après Corellia, il se mettrait sérieusement à sa recherche lui-même, mais si elle était ici... Il n'en avait plus besoin.
Son allure rapide lui permit de se trouver dans les appartements de Padmé en quelques minutes.
Sans attendre, il avait poussé la porte d'entrée, faisant soudainement irruption et son regard se posa immédiatement sur elle. Sur Padmé. Son cœur rata un battement.
Le Côté Obscur pouvait faire bien des choses, mais effacer les sentiments, l'amour qu'il portait pour cette femme, rien ne saurait faire une telle chose. N'était-ce pas pour elle en premier lieu qu'il avait fait tout ce qu'il avait fait ?
Ses yeux irrémédiablement fixé sur sa femme, Anakin ne fit même pas attention au capitaine qui accompagnait la jeune femme.
Il s'avança, rapidement, jusqu'à être près d'elle et pouvoir passer ses bras autour d'elle, pour la tenir contre lui. Elle lui avait tant manqué. *
- Padmé... Tu m'as tant manqué...
* Le soulagement s'emparait du Sith, lui faisait presque oubliait la situation dans laquelle il se trouvait, tous les actes horribles qu'il avait commis, Palpatine et l'Empire.
Il tenait Padmé dans ses bras et plus rien d'autre ne semblait avoir d'importance à cet instant.

Il n'y avait effectivement personne dans l'appartement et Padmé s'apprêtait à demander au capitaine de l'aider à installer ses affaires mais à la place, la porte de l'appartement s'ouvrit et Anakin y pénétra. Son regard se posa sur lui et son cœur manqua un battement. L'envie de se réfugier dans ses bras était si forte, si puissante. Dans les bras d'Anakin, elle s'était toujours sentie en sécurité, apaisée, comme s'il n'y avait rien d'autre qui comptait, rien d'autre qui importait. Mais le pouvait-elle vraiment à cet instant ? Après tout ce qu'il avait fait, après tout ce qu'il s'était passé, le pouvait-elle ?
La réponse ne se fit finalement pas attendre. Anakin s'avança vers elle et vient la prendre dans ses bras. Elle le laissa faire, elle appuya sa tête contre son torse et passa ses bras autour de lui à son tour. L'espace d'un court moment, elle eut l'impression qu'on lui rendait une part d'elle-même, qu'elle n'était plus aussi brisée que ces derniers jours. Mais aussi rassurante et apaisante que pouvait être la présence de son mari, la jeune sénatrice ne pouvait en oublier tout le reste, pas aujourd'hui, sans doute qu'elle ne le pourrait plus jamais.
Ses bras se retirèrent et elle fit un pas en arrière pour s'éloigner de lui, se dégager de ses bras alors que son regard se relevait vers lui. Du coin de l'oeil, elle put voir le capitaine Typho qui s'éloignait, disparaissant pour leur laisser de l'intimité. Mais son attention n'était pas concentrée sur lui mais bel et bien sur l'homme qu'elle aimait mais qui ne semblait plus être celui qu'elle avait épousé.
« Anakin... »
Par où devait-elle commencer ? La situation de la galaxie ? L'Empire ? Les enfants qu'elle prétendait avoir perdu ? Elle avala sa salive un peu difficilement, le regard triste toujours posé sur lui.
« J'ai si peur... »

Qu'importait les différents qui le liaient à Padmé ces derniers temps, la douleur qu'avait été leur dernière rencontre, toutes les actions qu'il avait commises en tant que Dark Vader.
Anakin n'était à présent guidé que par une chase : les battements de son cœur. Il ne pouvait écouter rien d'autre, mis à part peut-être le son rassurant de la respiration de sa femme qu'il tenait tout contre lui, dans ses bras, sa présence le soulageant, le réconfortant. Il connaissait trop bien le sentiment qui était celui qui s'emparait de lui lorsqu'il était séparé de Padmé, ce qui était arrivé bien trop souvent, d'autant plus depuis le début de la Guerre des Clones. Mais à chaque fois, il savait qu'elle l'attendait quelque part, emprunte de l'amour qu'ils se portaient tous les deux. Cette fois, il n'avait même pas pu compter sur cette certitude pour s'apaiser.
Mais s'il avait tout oublié l'espace d'un instant, tout lui revint bien vite lorsque Padmé finit elle-même par se reculer, par briser tout contact entre eux en faisant un pas en arrière.
Pour autant, il la laissa faire. Il ne se souvenait trop bien que de ce qu'il lui avait la dernière fois qu'il s'était vu. Il s'en voulait, évidemment. Jamais il n'aurait voulu faire de mal à Padmé, elle était toute sa vie, elle était absolument tout pour lui.
C'était cela aussi qui l'avait rendu fou depuis Mustafar, ne pas savoir si elle allait bien après qu'il l'ait étranglé à l'aide de la Force, sous l'emprise de la colère et de la folie.
Comme il lui faisait face, comme ses yeux se perdaient dans ceux de sa femme, il voulait lui dire qu'il était désolé, mais Padmé avait déjà pris la parole, lui confiant qu'elle avait peur et le blond franchit la distance qu'elle venait tout juste d'instaurer entre eux, sa main venant doucement caresser sa joue. *
- Tu n'as pas à avoir peur Padmé...
* La voix douce d'Anakin ne cherchait qu'à l'apaiser. Bientôt, l'Empire instaurerait une paix inébranlable dans la galaxie, il y veillerait. Une paix qui rendrait ce monde, cette galaxie plus sûre pour tout le monde, pour eux et leur famille, leur enfant à venir.
C'est en songeant à cela qu'il réalisa soudainement ce qui lui avait échappé jusque-là, son esprit bien trop focalisé sur Padmé, sur le fait de la voir ici. Padmé n'était plus enceinte.
Il l'avait tenu contre lui, sans sentir son ventre imposant, et à présent, en la regardant, il réalisait que s'il ne l'avait pas senti, c'était parce qu'il n'y avait pas de ventre.
Les yeux du nouveau Sith s'écarquillèrent un peu, ses lèvres s'étaient légèrement entrouvertes comme il dévisageait à présent Padmé, comme cherchant une réponse de lui-même, qu'il n'avait bien évidemment pas. *
- Qu'est-ce que... Pourquoi... ?

Padmé avait peur de ce qu'il adviendrait pas le suite, elle avait peur pour ses enfants et de ne jamais les revoir, elle craignait qu'ils ne doivent grandir loin d'elle pour les protéger et de ne pas pouvoir avouer la vérité à Anakin. Parce qu'elle ne le pouvait pas, il était la première personne à qui elle devait mentir dans l'état actuelle des choses. Il était aveuglé par le Côté Obscur et par Palpatine. A l'instant où elle lui dirait ce qu'il était advenu de leurs enfants, il irait sans aucun doute en parler à son nouveau Maître et il lancerait énormément de monde à leur recherche, une chose qu'elle ne pouvait pas permettre.
Anakin revient combler la distance qui les séparait pour caresser sa joue dans une tentative de l'apaiser, de la rassurer. Si seulement il savait qu'il incarnait à la fois tout ce qui la rassurait et tout ce qui lui faisait peur, il ne pourrait certainement pas lui assurer si facilement de ne pas avoir peur. Mais Padmé pensait qu'il était dans l'incapacité de comprendre pour le moment.
« Ani... »
Mais elle ne dit rien car elle vit son visage changer, ses lèvres s'entrouvrirent et il la dévisagea. Il ne fallut pas plus longtemps à la jeune sénatrice pour comprendre de quoi il parlait. Son regard s'assombrit, rempli de tristesse et ses yeux brillants trouvèrent les siens. Sa main se posa sur son ventre presque plat désormais, retrouvant petit à petit un taille normale tandis qu'elle agita légèrement la tête de gauche à droite. Elle doutait d'avoir besoin de mots pour lui en faire comprendre ce qu'il se passait. En fait, elle était certaine qu'il pouvait comprendre sans même qu'elle ait à parler et c'était plus simple de ne rien dire car le mensonge était aussi douloureux que la vérité. Lui mentir à lui, était aussi douloureux que l'abandon de ses enfants.
« Je suis désolée... »
Elle murmura, sa joue contre sa main et sa main libre venant saisir celle-ci pour la serrer doucement tandis que dans sa poitrine, son cœur se brisait et lui faisait si mal.

Ses yeux posés sur Padmé, il ne pouvait se détacher de sa silhouette fine, preuve de la disparition de ce ventre qui habritait auparavant leur enfant.
Milles scénarios se dessinaient dans la tête du blond, pire les uns que les autres. La peur s’emparait de lui à nouveau et il voulait entendre au plus vite la réponse de Padmé autant qu’il ne le voulait pas par crainte de ce qu’elle allait lui apprendre.
Mais le silence accompagné des gestes et du regard de Padmé fut suffisant. Il ne pouvait se résoudre à cesser de fixer cette main sur son ventre plat, son cœur battant douloureusement dans sa poitrine comme il comprenait ce qu’elle tentait de lui dire.
Leur enfant n’était plus. Depuis un long moment, ses cauchemars l’avaient terrifié à l’idée de perdre Padmé durant l’accouchement. Il l’avait vu mourir, avait ressenti la douleur immense que cet événement lui infligerait. Il avait tout fait pour ne pas avoir à subir cette douleur, pour sauver la vie de sa femme. Pas un instant il n’avait songé au fait qu’il pourrait aussi perdre son enfant, à la douleur d’une telle chose.
Le nouveau Sith finit par rencontrer le regard de sa femme à nouveau, douloureux et désolé. *
- Comment... Comment est-ce arrivé ?
* Il avait peur de le savoir, mais il avait aussi besoin de le savoir. Qu’était-il arrivé ?
Il fallait bien admettre qu’Anakin avait une peur horrible qui s’insinuait en lui. La peur d’avoir été la cause de cette mort...

Padmé mentait à Anakin mais elle n'avait pas le choix pour protéger leurs enfants. Alors elle lui avait fait comprendre qu'ils étaient morts, dans un mot, une simple excuse. Une excuse parce qu'elle était en réalité plus désolée de lui mentir mais aussi d'avoir abandonné Luke et Leia.
Le regard d'Anakin vient croiser le sien, semblant briser un peu plus son cœur déjà trop douloureux. Alors une larme roula en premier sur sa joue venant s'écraser contre la main de son mari puis elle baissa les yeux un instant, sa poitrine lourde, difficile et elle releva les yeux vers lui.
« Je... Je l'ignore. Ils étaient déjà parti en venant au monde... »
Et malgré ce mensonge, Padmé vit d'autres larmes couler sur sa peau, venant mouiller son visage et à nouveau, elle se rapprocha d'Anakin en espérant trouver refuge dans ses bras.
« Je leurs ai tout de même donné des prénoms. Luke et Leia. »
Ça, Padmé pouvait toujours le lui dire et elle se refusait de le lui cacher. Il avait le droit de connaitre le prénom de leurs enfants. Et un jour, elle espérait, qu'elle pourrait lui dire ce qu'il était réellement advenu d'eux et ils pourraient aller les retrouver en retrouvant Obi-Wan pour qu'il leur dise à qui il avait confié leurs enfants. Mais pour l'instant, elle craignait trop qu'il ne les confie à l'Empereur pour leur éducation. Mais un jour, Anakin reviendrait, elle le savait et elle devait s'accrocher à cet espoir.

Le cœur d'Anakin se brisait soudainement. Il avait cru jusque là que rien ne pourrait le meurtrir plus dans son être que le fait de perdre Padmé. Il avait tort. La perte de leur enfant était toute aussi grande, toute aussi douloureuse et insupportable. À cela venait se rajoutait les larmes de Padmé qui ne savait pas comment c'était arrivé.
Et Anakin avait toujours la peur terrible d'avoir été la cause de cette mort. Et si le fait d'avoir étranglé Padmé à l'aide de la Force avait provoqué ça ? Avait-il tué son propre enfant avant même qu'il ne vienne à la vie ? Non, ses enfants...
Padmé avait parlé «d'ils», le paralysant plus encore qu'il ne l'était déjà. Il sentit sa femme venir trouver refuge dans ses bras à nouveau et il la laissa faire tandis qu'elle lui confiait leur avoir donné des prénoms. Luke et Leia.
Cette information finit de briser un peu plus le cœur d'Anakin, qui ferma les yeux en refermant ses bras autour de Padmé, une larme roulant sur sa joue à son tour.
Était-il la cause de la mort de sa fille et de son fils ? Il en avait bien peur. Il ne voyait aucune autre raison à cet instant pour justifier une telle tragédie. *
- Je suis... Tellement désolé, Padmé...
* Anakin laissa son visage s'enfouir un peu dans les cheveux de sa femme, quelques larmes de plus roulant contre sa peau. Quelques instants d'écoulèrent avant qu'il ne relève un peu la tête, qu'il ne vienne déposer un baiser contre son crâne. *
- J'aurai voulu être là... Je suis désolé...
* Il s'en voulait de beaucoup de choses, mais l'avoir laissé traverser ça toute seule... C'était l'une des principales à présent.

Anakin était en partie responsable pour tout ce q'uil s'était passé dernièrement mais Padmé ne l'en blâmait pas pour autant. Palpatine l'avait eu, il l'avait manipulé et utilisé pour commettre ces horreurs. Mais elle espérait qu'il reviendrait, qu'il reviendrait auprès d'elle, qu'il reprendrait le bon chemin. Il pouvait toujours redevenir l'homme qu'il était. Elle avait de l'espoir.
Réfugiée dans ses bras, Anakin referma les siens autour d'elle, lui apportant un sentiment de sécurité, la rassurant tandis qu'il lui disait à quel point il était désolé. Elle sentit son visage dans ses cheveux et elle laissa quelques larmes lui échapper, rouler sur ses joues à nouveau pour venir s'écraser contre ses vêtements ou ceux de son mari, elle ne faisait pas attention. Après de longs instants, il déposa un baiser contre son crâne avant de s'excuser de l'avoir laissé seule.
Padmé releva la tête, trouvant son regard tout en restant contre lui et sa main trouva sa joue, se glissa dans ses cheveux pour y mêler ses doigts avec douceur.
« Tu es là maintenant. C'est tout ce qui compte. »
Elle n'avait pas besoin de plus pour le moment que de savoir qu'il était là et qu'il y avait de l'espoir pour qu'il revienne. Il était sans doute trop tôt pour qu'il ne accepte de redevenir Anakin Skywalker et qu'il tourne le dos à l'Empire, elle en était consciente mais elle avait espoir que cela viendrait.
La sénatrice vient doucement trouver les lèvres du Sith pour y poser les siennes, retrouver leur goût mêlé à celui salé des larmes et de la tristesse.

La culpabilité qui rongeait à présent Anakin n'était pas prête de le quitter. Il pensait dur comme fer être responsable de la mort de leurs enfants, des morts qui venaient se rajouter à la liste des actes horribles qu'il avait commis pour son Maître. Évidemment, il tentait de justifier ces actes par le fait que les Jedi le méritaient, qu'ils étaient des ennemis de l'Empire, qu'ils menaçaient la paix. Pourtant, il n'en restait pas moins affecté.
Mais en plus de tout ça, Padmé avait dû traverser un accouchement et la mort de leurs enfants, toute seule. Il ne s'était pas trouvé avec elle, il n'avait pas tenu sa main, il n'avait pas pu la réconforter. Et pour ça, il s'excusait.
Padmé avait relevait la tête vers lui, leurs regards s'étaient trouvés et il sentit la main de sa femme glisser dans ses cheveux. Un geste apaisant, réconfortant que le jeune Sith affectionnait particulièrement à cet instant.
Le baiser qu'elle vint lui donner l'apaisa plus encore. Ses lèvres retrouvant celles de Padmé, il aurait presque pu croire que rien n'avait changé, que tout le reste n'existait plus.
Mais lorsque leurs lèvres se quittèrent, tout revint évidemment, bien qu'il se sentait toujours bercé par une certaine douceur, totalement happé par les yeux de sa femme.
Anakin reposa sa main contre sa joue, caressant sa peau douce de son pouce. *
- Are you okay ? Are you... Are you holding on ?
* La douleur qui déchirait son propre cœur en songeant à ses enfants partis avant même d'être nés, ses enfants qu'il n'avait même jamais pu voir, cette douleur était tout simplement insupportable. Alors, il n'imaginait pas ce que cela devait faire à Padmé, elle qui avait dû leur donner la vie seulement pour les laisser partir.

Padmé avait posé ses lèvres sur celle de son mari avec douceur, avec tristesse. Elle sentait le goût de leurs larmes sur leurs lèvres mais ça n'avait aucune importance, elle voulait juste qu'il reste près d'elle pour la rassurer, pour lui dire que tout irait bien. Leur baiser prit fin et Anakin posa sa main sur sa joue, son doigt caressant sa peau délicate et il lui demanda si elle allait bien, si elle tenait le coup.
Mais non, Padmé ne tenait pas le coup, elle n'allait pas bien. Elle était loin de ses enfants, l'Empire venait de mettre fin à la démocratie et Anakin avait changé, il avait commis d'horribles actes en passant du Côté Obscur et si elle ne pouvait l'oublier, c'était le cas de ses soucis. C'était sans doute une chose qu'elle pourrait finir par lui pardonner malgré le massacre du Temple Jedi. Mais tout le reste la rendait terriblement malheureuse, elle avait terriblement peur pour la suite des évènements, pour la galaxie dans laquelle elle allait vivre.
« Non... Ani, regarde autour de nous... »
Elle se tourna vers la large fenêtre et désigna l'extérieur. Tout semblait si calme, enfin, pour Coruscant. Rien ne semblait inhabituel sauf un détail qui frappait Padmé chaque fois qu'elle posait son regard sur la planète : le Temple Jedi. Il se tenait toujours là mais il n'avait plus rien de sa splendeur et restait éteint et vide en permanence.
« J'ai perdu nos enfants... La République est tombée. La démocratie pour laquelle nous nous sommes battus si longtemps n'existe plus... »
De nouvelles larmes se précipitèrent sur son visage alors qu'elle reposait son regard sur Anakin.
« Qu'allons-nous faire ? Que va-t-il advenir de nous ? »

Évidemment, c’était une question futile. Leurs enfants étaient morts, Padmé ne pouvait pas vraiment aller bien. Il en avait conscience.
Cependant, elle parla aussi de la République qui n’était plus, ainsi que de la démocratie puis elle lui demanda ce qu’ils allaient faire.
Anakin savait que sa femme tenait à la démocratie. Mais pour lui, elle ne fonctionnait plus. Palpatine allait ramener la paix dans la galaxie, et c’était tout ce qui importait.
Le blond revint poser ses mains sur ses joues, effaçant un peu ses larmes de ses pouces. *
- Padmé, peut-être que la disparition de la République et de la démocratie n’est que pour le mieux.
* Il caressa encore son visage, son regard s’était perdu dans le sien. *
- L’Empire n’a pas à être nécessairement une mauvaise chose. Palpatine peut ramener la paix dans la galaxie, en faire un lieu où la guerre n’a plus sa place.
* Le jeune Sith passa l’une de ses mains dans les cheveux de Padmé, autant qu’il le pouvait avec sa coiffure. *
- Tu verras, on y sera heureux.

Padmé ne pouvait pas vivre dans un tel monde, elle n'en voulait pas pour ses enfants non plus. Mais Anakin ne semblait pas plus dérangé que cela par tout ça. Il vient caresser ses joues de ses pouces, effaça ses larmes tout en lui disant que c'était peut-être pour le mien. Son regard dans le sien, Padmé chercha une once de doute, cherchant à savoir s'il le pensait vraiment ou s'il récitait le discours que Palpatine lui avait appris. Mais non, il semblait vraiment penser que l'Empire était une bonne chose.
La sénatrice eut un léger geste de la tête, de gauche à droit, et venant saisir ses mains, elle les éloigna d'elle tout en reculant un peu.
« Je ne peux pas croire ce que j'entends... Je ne te reconnais plus, Anakin... »
De nouvelles larmes coulèrent sur ses joues alors qu'elle s'éloignait un peu plus du Sith.
« La République était peut-être corrompue mais la démocratie et la liberté y primaient encore. C'était la raison même pour laquelle nous nous battions contre les Séparatistes... »
L'Empire ressemblait bien plus à une dictature. Padmé ne pouvait cautionner cela et elle continuerait à se battre pour la liberté et la démocratie aussi longtemps qu'elle vivrait. Elle ne pouvait accepter un tel système où les décisions étaient imposés par l'Empereur, un Empereur qu'elle avait propulsé au pouvoir, quinze ans auparavant, sans même savoir quelles en seraient les conséquences.
« Je ne pourrais pas être heureuse ainsi, je ne peux pas vivre ainsi... Je suis désolée, Anakin... »
Elle l'aimait, il n'y avait aucune doute. Elle l'aimait plus que tout sans aucun doute et prononcer ses mots finissaient de briser en petits morceaux les restes de son cœur. Mais elle ne pouvait pas cautionner tout cela, elle ne pouvait pas l'accepter et l'opinion d'Anakin semblait trop extrême, elle était incapable de l'accepter et de continuer ainsi. Si cela signifiait qu'ils devaient prendre leurs distances, alors il en serait ainsi. La jeune Amidala aurait tout abandonné pour Anakin, pour leurs enfants, elle était prête à abandonner la politique et se retirer dans la Contrée des Lacs où elle les aurait élevé, elle l'aurait fait sans hésitation. Elle était allée à l'encontre de ses idéaux, elle l'avait épousé en secret et vécu cet amour loin des yeux de tous, personne ne savait ou très peu en tout cas quand elle n'avait jamais voulu se cacher ou garder des secrets mais par amour pour Anakin, elle l'avait fait car il avait été préférable de vivre ainsi que de vivre sans lui.
Mais elle ne pouvait pas abandonner la liberté pour laquelle elle s'était toujours battue depuis sa plus tendre enfance, lorsqu'elle était Reine de Naboo puis en tant que Sénatrice, une liberté qu'elle avait continué de soutenir durant la Guerre des Clones, cette liberté de parole notamment qu'elle faisait vivre à travers la démocratie. Tout cela, elle était incapable de l'abandonner pour Anakin ou elle ne se le pardonnerait jamais, elle serait incapable d'être heureuse qu'importe combien elle essayait.

Anakin concevait que Padmé puisse avoir du mal à se faire à un tel changement. Mais il pensait vraiment que l'Empire n'était pas forcément le pire qui puisse arriver à la galaxie. Avec Palpatine au pouvoir, il ramènerait l'ordre sur les planètes, les guerres allaient cesser, la paix pourrait régner dans les systèmes.
L'Ordre Jedi avec ses principes, certes d'une grande bonté, mais creux, n'existait plus désormais et il traquerait jusqu'au dernier d'entre eux pour s'assurer que personne ne vienne plus jamais amener la guerre ici. Il voulait voir l'Empire s'élever comme un lieu où l'on serait en sécurité, où il pourrait vivre heureux avec Padmé sans avoir à se cacher, sans avoir peur des conséquences d'une telle relation. Un endroit, où dans quelques temps, peut-être ils pourraient tenter d'avoir une famille, même si pour l'instant son cœur lui faisait mal à cause de la perte de Luke et Leia.
Il était prêt à laisser à Padmé le temps qu'il lui fallait pour s'habituer, mais cette dernière semblait vraiment toujours aussi hostile concernant l'Empire.
Elle s'était reculée, de nouvelles larmes avaient roulé sur ses joues qu'il n'avait alors pu effacer et elle lui dit être désolée.
Le jeune Sith tenta de faire un pas vers elle à nouveau, détestant absolument se trouver à nouveau loin d'elle. *
- Tu verras, un jour, tu comprendras. Un jour, tu verras que j'ai raison, Padmé.
* Son regard trouva le sien, encore. *
- Quand la paix sera revenue, quand plus personne n'aura à souffrir à cause de la guerre. Tu détestais vivre dans le mensonge mais maintenant, on n'aura plus jamais à le faire. On n'aura plus jamais à se cacher.

Padmé ne croyait pas en l'Empire, elle ne croyait pas à la façon dont il voulait ramener la paix dans la galaxie, par la peur et l'oppression. Comment pouvait-elle cautionner cela ? Elle en était incapable, qu'importe combien elle aimait Anakin, elle ne pouvait pas le suivre dans cette voie. Mais après qu'elle se soit reculée, il fit à nouveau un pas vers elle pour tenter de se rapprocher, alors dans un nouveau mouvement de recul, elle lui fit comprendre de ne pas s'approcher plus.
Il semblait certain qu'elle changerait d'avis, qu'elle comprendrait son point de vue mais elle en était incapable. Elle n'arrivait pas à comprendre comment il pouvait croire à tout cela, elle avait tant de mal à le concevoir. Et s'il avait raison dans le fait qu'elle détestait vivre dans le mensonge, aujourd'hui, elle n'était pas certaine que la vérité soit bien plus sage.
« A quel prix, Anakin ?! A quel prix l'Empire apportera-t-il la paix dans la galaxie ? »
Au prix de la liberté. Elle était sénatrice mais elle n'avait plus aucun pouvoir, plus aucune voix au sein du Sénat puisque l'Empereur prendrait les décisions désormais, qu'importe l'avis des sénateurs qui représentaient leurs systèmes.
Concernant le secret de leur mariage, Padmé savait aussi qu'elle ne pourrait jamais dire la vérité tant qu'elle était encore sénatrice, pas sans se décrédibiliser aux yeux des autres sénateurs parce qu'elle s'était mariée à un Jedi, un mariage qu'elle avait gardé durant des années et désormais, son mari était Dark Vador. Sa place au Sénat serait sérieusement compromise par une telle annonce publique. Et elle ne pouvait pas faire ça au moment où sa place au Sénat lui semblait plus important que jamais pour rester au cœur de ce régime impérial qu'elle voulait combattre.
« Je ne peux pas te suivre dans cette voie... Je ne peux pas... »
Les larmes semblaient s'arrêter de couler, parce qu'il semblait qu'enfin, elle n'en avait plus suffisamment pour pleurer. Mais l'air triste sur son visage et sa poitrine douloureuse, ça, ça ne disparaissait pas.
« Je crois... Je crois qu'il serait mieux pour nous qu'on prenne nos distances quelques temps... »

Anakin était convaincu que l'Empire ne pouvait pas être pire que la République corrompue, que les Séparatistes ou encore que l'Ordre Jedi rempli d'hypocrisie.
La paix ne serait pas une excuse, ils allaient l'atteindre et la maintenir. Et Padmé et lui n'auraient plus jamais à souffrir des règles stupides des Jedi concernant l'attachement et les sentiments.
Oui, le blond était convaincu que ce n'était que pour le mieux, que Padmé finirait par le voir à un moment donné.
Malheureusement, ce moment ne semblait pas être pour tout de suite. Ses mots semblaient meurtrir toujours plus son cœur déjà bien abîmé, son attitude à son égard, maintenant, le tuait de l'intérieur. *
- Nos distances… Padmé non.
* Anakin secoua légèrement la tête, mélangé entre un sentiment de douleur profonde et de la colère contre son entêtement à défendre ce qui était à présent révolu, un mode de vie qui leur avait tant pris. *
- Je ne veux pas te quitter, je t'en prie.
* Il ne tenta pas de s'approcher à nouveau, ayant bien compris que ça ne ferait que la faire reculer un peu plus encore. Mais l'expression de son visage était déformé par la douleur que cette demande lui procurait. Depuis qu'ils s'étaient mariés, ils avaient passé tant de temps loin l'un de l'autre, il ne voulait plus être loin d'elle, il ne voulait plus prétendre qu'ils n'étaient rien l'un pour l'autre, ou de simples amis. *
- Nous n'avons plus à nous cacher, nous sommes libres. S'il te plaît, je veux rester près de toi.

Padmé voulait prendre ses distances avec Anakin, elle ne pouvait pas vivre ainsi, ni dans ses conditions. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Mais Anakin non plus ne le voulait pas, il ne voulait pas la quitter. Et elle n'en avait pas envie mais elle ne pouvait pas lui demander de rester, c'était au-dessus de ses forces. Il n'était plus l'homme dont elle était tombée amoureuse.
« Tu crois vraiment que c'est ce que je veux ? »
Elle eut un mouvement de la tête, de gauche à droite.
« J'aimerai qu'on puisse arrêter de se cacher, qu'on soit heureux et ensemble, ici ou ailleurs. Mais cette vie, je ne la veux pas avec Vador, je la veux avec Anakin Skywalker, l'homme dont je suis tombée amoureuse et que j'ai épousé. »
Son regard posé sur lui, ses yeux bruns l'observant entièrement et elle avala difficilement sa salive, sa gorge nouée et son cœur plus douloureux encore qu'il ne l'était déjà.
« Mais cet homme n'existe plus... »
C'était dans cette même véranda que Padmé et Anakin s'étaient disputée durant la guerre des Clones, il y avait seulement quelques mois de cela et pourtant, cela paraissait être à des années lumières d'eux aujourd'hui. Mais Padmé s'en souvenait encore, elle se souvenait encore des mots qu'elle avait prononcé, elle se souvenait avoir dit à Anakin qu'elle n'était pas heureuse et pourtant, à cet instant, elle aurait donné n'importe quoi pour retourner à cette époque.
« Je voudrais être seule maintenant, s'il te plait. »

Anakin ne voulait pas quitter Padmé, il ne voulait pas se trouver loin d'elle à nouveau. Son cœur lui faisait plus mal encore rien qu'à cette idée. C'était pour elle qu'il avait fait tout cela, pour elle qu'il voulait construire un endroit sûr au sein de leur galaxie, ça n'avait pas de sens s'il venait à la perdre.
Il savait que leurs points de vue étaient totalement différents sur le sujet, il savait que Padmé ne faisait strictement pas confiance à Palpatine, qu'elle ne cautionnait pas les actes qu'il avait commis et qu'elle s'accrochait encore à la République et à la démocratie mais quoi qu'il en soit, il ne voulait pas la perdre, c'était des choses qu'ils pouvaient arranger il en était certain.
Cependant, Padmé semblait décidée. Elle lui demanda même de la laisser seule et les sourcils du jeune Sith se froncèrent, son visage laissant transparaître toute sa douleur.
Ils s'étaient déjà disputés par le passé, évidemment. Violemment parfois.
Pourtant, aucunes de ces disputes et des ces désaccords n'avaient été cause d'une telle douleur pour lui, d'un tel déchirement. *
- Je suis toujours l'homme que tu as épousé, Padmé !
* La souffrance et la colère étaient liés selon les Jedi. Et sur ce sujet, ils n'avaient certainement pas tort. La douleur du nouvel apprenti Sith laissait lentement place à une colère intense. Pourquoi refusait-elle de comprendre ?
Cette même colère qu'il avait ressenti sur Mustafar quand à son incompréhension et son apparente trahison quand à la présence d'Obi Wan, le dévorait à présent à nouveau.
Pourtant, cette fois, il fut capable de se contrôler, de laisser la souffrance prendre le pas sur la colère à nouveau. Il lui suffit de poser son regard sur le ventre de sa femme et de se rappeler la douleur de la perte de ses enfants, de se rappeler sa culpabilité dans ces morts pour la faire s'en aller.
Il s'écoula alors quelques longues secondes pendant lesquelles Anakin resta immobile devant Padmé, luttant contre sa colère, contre sa culpabilité maintenant, pendant lesquelles son cœur était dévoré par la peine et la douleur, son visage déformé par ces dernières.
Puis, finalement, il fit un pas en arrière. *
- Et je t'aime toujours. Je reviendrais. Quoi qu'il arrive, je reviendrais vers toi, Padmé.
* Son regard étant venu trouver celui de sa femme resta plongé dans ce dernier un long moment, avant qu'Anakin ne finisse par tourner les talons. Si elle voulait qu'il la laisse seule, il pouvait le faire. Mais il n'abandonnerait certainement pas. Il était hors de question qu'il se résigne à laisser partir Padmé s'il prenait part à l'Empire. Il savait que l'Empire était ce qu'il y avait de mieux pour eux. Et il comptait bien le faire comprendre à Padmé aussi. Il ne savait juste pas encore comment.

Padmé ne voyait plus cet homme, celui qu'elle aimait et qu'elle avait épousé. Bien sûr, Anakin était toujours là, son attachement pour elle, les sentiments qu'il avait à son égard mais il n'avait plus rien du Jedi qu'elle avait connu, encore moins du petit garçon de Tatooine pour lequel elle s'était prise d'affection. Il n'y avait plus rien des idéaux qu'il avait toujours défendu, de ce pour quoi il s'était battu durant la guerre des Clones. Il avait défendu la République avec tant d'ardeur, il s'était battu pour la liberté et maintenant, il participait à sa répression.
En voyant sa colère, la sénatrice aurait voulu rester indifférente mais au contraire, elle fit un peu en arrière, par réflexe, se souvenant de la manière dont il l'avait étranglé par la Force lors de leur dernière rencontre. Elle ne lui en voulait pas pour cela, elle aurait voulu l'oublier mais elle ne pouvait pas et une légère peur de le voir recommencer s'était insinuée en elle pendant quelques instants. Mais après, il lui sembla qu'Anakin calma sa colère tandis que le silence régnait. Elle n'avait rien à ajouter, elle voulait simplement être seule.
Puis le Sith fit un pas en arrière, lui promettant de revenir parce qu'il l'aimait encore et son regard dans le sien, Padmé passa sa main sur sa joue pour en chasser les larmes qui avaient coulé.
« Au revoir, Anakin. »
Quand il détourna les talons, elle le regarda s'éloigner jusqu'à son vaisseau, le cœur lourd mais finit par détourner le regard pour pénétrer dans l'appartement alors que le Capitaine Typho ressortait du Nubian pour la rejoindre, pour s'assurer qu'elle allait bien mais elle fut incapable de donner une réponse à cette question, se contentant d'un hochement de tête un peu flou de haut en bas puis de gauche à droite.
« J'ai besoin d'être seule. »
Il accepta d'un mouvement de la tête et Padmé se retira dans sa chambre pour ne pas y être dérangée.