this could be the end of everything, why don't we go somewhere only we know (ft. Padmé)

Il n'y a plus rien à sauver. La pensée ne cesse de tourner dans sa tête depuis l'ordre 66. Il n'y a plus rien à sauver. Les jedis ne sont plus. Ne seront plus jamais. La guerre a peut-être cessé mais le prix qu'ils ont payé... La naissance de l'Empire. La soumission la plus totale à Palpatine. Et, pour Ahsoka, la fuite. Elle ignore s'il y a d'autres survivants de l'ordre 66 et une part d'elle, égoïste, ne veut pas le savoir. Elle préfère se dire qu'elle est seule dans son malheur, qu'elle est la seule à porter le malheur de la guerre des Clones et de la fin de l'ordre qu'elle a aimé, bien qu'il n'ait pas été parfait comme elle l'avait pensé à une époque.

Chaque planète où elle se rend semble si vide. Vide de sens, vide d'espoir. Elle se souvient lointainement de ses parents, de son peuple ; il ne faut pas craindre la mort, dit-on là-bas. Elle aurait bien envie de leur demander si c'était au moins admissible, d'avoir autant vu la mort à son si jeune âge. Anakin aurait su comment lui faire voir les choses autrement, lui remonter le moral. Mais Anakin, comme Obi Wan, ne sont plus là. Il n'y a plus qu'elle et cette infinité de planètes qui lui sert d'échappatoire pour ne pas se faire prendre par l'Empire. Elle ignore pour combien de temps elle arrivera à maintenir la tête hors de l'eau, à ne pas se faire prendre. Une part d'elle ne s'en soucie plus, d'ailleurs. Elle ne craint pas la mort.

Elle craint cette vie sans ses amis, maintenant.

Sorgan n'est qu'une planète comme une autre où elle accomplit un petit boulot avant de partir, parce qu'elle sait qu'elle ne pourra pas cacher indéfiniment sa sensibilité à la Force. De temps en temps, surtout face à des injustices, ses pouvoirs la chatouillent. Elle a envie de tendre la main mais elle se rappelle que c'est trop risqué. Alors, elle baisse les bras, fait comme si elle n'avait rien vu. Ce qu'elle a reproché au Conseil après son départ ; de fermer les yeux face à des claires injustices. Mais ils étaient en guerre. Des choses affreuses se produisaient tout les jours. Sauf que les choses affreuses ont continué même après la fin de la guerre, mais la majorité de la population ne vit plus dans l'angoisse de voir leur ville subir les dégâts des combats.

Pourquoi est-elle restée ici un peu plus longtemps que prévu ? Un pré sentiment. Quelque chose qui l'a poussée à rester. L'impression qu'elle a été épiée et que fuir n'arrangerait pas la situation. Un mince espoir de revoir un visage connu mais tout ses amis sont morts ou des traîtres. Ces derniers temps, elle repense à Barriss. A ce qu'elle a fait et ses raisons. Elles étaient amies. Elle était amie avec Padmé, aussi. Padmé qui a toujours pris sa défense, même quand la situation semblait désespérer.

La jeune Tano passe une main sur son visage en continuant à déambuler, en quête de quelque chose qui n'existe peut-être que dans son esprit. La Force ne serait-elle pas en train de jouer avec ses pieds, tout simplement ? En plus de faire d'elle quelqu'un à éliminer, la Force a le sens de l'humour, bha tiens...

Elle s'arrête dans sa marche subitement. Non, là, elle l'a senti. C'est familier et rassurant. Chaque os de son être le sent, mais son cerveau refuse d'y croire.