"I don't know if I have a good or a bad feeling about this" ft. Ben Solo

Assis sur les falaises de la planète J't'p'tan, Gaeriel était en tailleur entrain de scruter les horizons. L’homme aux cheveux de jais avait rejoint la planète principale où résidaient les Fallanassis afin d’en apprendre plus sur les pratiques du Courant Blanc qui avait une manière spéciale de contrôler la Force. Eux aussi ne croyaient pas particulièrement en une binarité de la force et pensaient que Côté Lumineux et Côte Obscur pouvaient résider dans un seul et même être. C’était une façon de pensée qui convenait parfaitement au Jedi Gris qu’il était – lui qui avait quitté les ordres pour les mêmes raisons. Lorsqu’il était parti, Gaeriel ne s’était jamais senti aussi bien : il avait retrouvé sa famille et il pouvait faire usage de la force comme bon lui semblait, sans qu’aucun maître quelconque ne lui dicte ce qu’il doive faire. Profitant de cette liberté retrouvée, Gaeriel en avait profité pour en apprendre plus. Mais, comme il ne passait pas tout son temps sur Naboo, il lui fallait de l’argent pour vivre et c’est ainsi qu’il était devenu mercenaire – il acceptait les contrats qu’il voulait, déclinait ceux qui ne rentraient pas dans son code moral. Sa vie n’était pas la plus enviée, mais elle lui convenait. Il aimait ce mélange de chaos et d’ordre qui façonnait chaque aspect de sa vie.

Alors que rien ne semblait perturber la méditation dans laquelle il s’était plongée à la suite de quelques conseils de la part des Falanassis dont il peinait encore à comprendre la culture, son petit droïde Hamr vint voler près de son oreille en faisant retentir ses « bip ». L’homme ouvrit les yeux, sortant de son palais mental, pour tourner la tête vers le petit robot doré et vert. Il haussa un sourcil, signe qu’il demandait ce qu’il se passait et ce qui pouvait bien causer une telle agitation de la part de ce petit bonhomme. Hamr fit retentir plusieurs bips différents et il ne fallut pas longtemps à Gaeriel pour comprendre qu’il s’agissait d’un message qu’on lui avait transmis. Le Jedi gris se leva pour rejoindre le vaisseau spatial qu’il avait gagné en échange d’un service. Il s’agissait d’un bel Y-Wing gris et jaune dans lequel il avait recalibré ses ondes, en tant que mercenaire, afin de recevoir des messages de toute personne demandant son aide. Il entra dedans et remarqua qu’il avait une communication en attente. Gaeriel appuya sur le bouton pour recevoir la transmission. Il fut très surpris de voir un homme de l’Empire lui dire que Kylo Ren le demandait et qu’il ferait bien de ne pas le faire attendre.

Kylo Ren, cet homme venu d’un autre temps et qui avait fait la différence. Gaeriel l’admirait autant qu’il ne le portait pas dans son cœur. Son ascension fut fulgurante et il ne lui avait pas fallut beaucoup de temps pour s’imposer en maître. D’un autre côté, Gaeriel n’était pas d’accord avec tout ce que faisait l’Empire – tout comme il n’était pas d’accord avec la République non plus. Ayant depuis longtemps abandonné l’idée de voir naître un système qui lui conviendrait parfaitement, l’homme avait pris pour habitude de côtoyer les deux côtés pour en tirer le meilleur parti tout comme il le faisait avec les deux côtés de la force, un détail qui n’échappe sans doute pas au dirigeant du côté obscur. Alors, Gaeriel ne pouvait s’empêcher de se demander ce que sa majesté lui voulait. Et pour le savoir, il devait s’y rendre. Pris de curiosité, il partit quasi immédiatement. Ses « amis » ne se posaient plus de questions, habitués à ses allées et venues.

C’était sa planète d’origine que l’empereur avait choisie. Ainsi, Gaeriel était plus ou moins obligé de se tenir à carreaux lorsqu’il y était s’il voulait avoir une chance que sa famille s’en tire bien et lui avec. Atterrissant sur Naboo, dans le spacioport de Theed, l’homme prit la direction du palais royal où résidait l’empereur. Lorsqu’il se présenta, on l’escorta jusqu’à l’empereur. En attendant d’y arriver, il fit bien attention à regarder autour de lui. Il n’avait jamais pénétré ces lieux auparavant et ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait admirer le palais royal ces derniers temps. Une fois devant Kylo Ren, il put également le voir de ses propres yeux pour la première fois. Ils faisaient à peu près la même taille, et il possédait également des cheveux de jais, des détails qui firent intérieurement sourire Gaeriel. Tout de vert vêtu et ses deux sabres accrochés à sa ceinture, l’homme se pencha pour faire une espèce de révérence puis se redressa en affichant un sourire mi-mesquin mi-honoré.

Aussitôt demandé, aussitôt arrivé Votre Grandeur. Je suis Gaeriel Ardinn, je suis autant touché que curieux de me retrouver ici. En quoi puis-je vous être utile ?

Gaeriel, celui qu’on appelait aussi the « Lone Wolf », se doutait bien que l’empereur le méprisait sans doute et qu’il ne faisait appel à lui que parce qu’il en avait besoin et non de gaieté de cœur. Mais Gaeriel était intelligent, rusé et doué dans son domaine, ainsi qu'avec la Force. Ceci dit, il ne pouvait s’empêcher de trouver la situation particulièrement insolite : Gaeriel et Ren, des alliés de circonstance ? Il ne l’aurait pas cru si on le lui avait dit hier. N'avait-il pas les chevaliers de Ren pour faire son sale boulot ? Cela devait forcément concerner une affaire qui ne pouvait pas les impliquer. Du moins, il restait tout à fait possible que l’empereur n’ait pas besoin de lui, et qu’il le demande pour toute autre affaire, mais c’est ce qui paraissait le plus logique dans l’esprit de Gaeriel. Ce qui était encore plus insolite c’était qu’il avait en face de lui le petit-fils de celle qui fut autrefois sa souveraine, mais ça, il l’ignorait. A travers la force, Gaeriel pouvait sentir toute la puissance de l'homme imposant en face de lui, tout comme l'inverse était également possible. Les histoires personnelles fascinaient Gaeriel et bien qu'il ne le saura sans doute jamais, il se demandait parfois quel était le passif d'un homme comme Kylo Ren, quelle était la raison qui l'avait amené jusque là ?

Kylo Ren était impressionant, il n’y avait pas à dire, et ce même pour quelqu’un d’aussi chaotique que Gaeriel - lui, qui côtoyait pourtant le côté lumineux et le côté obscur et qui avait l’habitude de rencontrer des Jedi ou des personnes proches du côté obscur. L’empereur utilisait le masque pour se rendre plus imposant et impressionnant mais au final, le Jedi gris le trouvait bien plus impressionnant à visage découvert car même si sa voix n’était plus aussi grave et modifiée, son visage froid glaçait le sang, comme s’il ne ressentait plus une seule émotion. Il savait que le côté obscur avait ses exigences mais personne ne pouvait arrêter de ressentir complètement, même si ce n’était que la colère. Or, il ne voyait nulle colère sur le visage de Kylo Ren, seulement le froid et le vide. Comme s’il était un simple physique qui ne ressentait rien. Soit il était très doué pour camoufler ses expressions et émotions soit il était réellement complètement dingue, ou un peu des deux peut-être. Soutenant son regard, Gaeriel esquissa un nouveau sourire à sa question – un sourire moins fourbe, et plus sincère, cette fois.

 Je ne redoute pas le côté obsucr, car comme vous l’avez si bien dit, il m’est aussi familier que le côté lumineux. Je n’ai donc nullement peur de la tentation du côté obscur ou de la tentation du retour vers la lumière, puisque je suis un peu partout.

Gaeriel ne devait cependant pas trop s’étaler. Il aimait parler et s’écouter parler, malgré ses penchants solitaires, mais il n’était pas en présence de quelqu’un à qui il pouvait tout dire. Plus Kylo Ren en savait et plus il pourrait faire pression sur lui. Il devrait donc se contenter du strict minimum, bien que ce dernier sache sans doute beaucoup de choses. Après tout, il le voyait mal se tourner vers lui sans se renseigner avant, comme en témoignaient ses paroles. Le mercenaire aux cheveux de jais posa ses mains sur ses hanches sans le quitter du regard.

.
C’est cela n’est-ce pas ? Qui vous a donné l’idée de m’engager moi et pas un autre ? Vous avez besoin de quelqu’un qui soit proche des deux côtés.

En temps normal, l’homme aurait rajouté un « Pourquoi ? » mais il n’était pas celui qui devait poser les questions aujourd’hui. Gaeriel était à la fois curieux, et réticent, à connaître sa future mission. On ne refusait rien à l’empereur en territoire conquis, et encore moins, dans le territoire où sa famille vivait. Gaeriel savait qu’il devrait dire oui, bien que d’habitude il préfère choisir si la mission est appropriée à son propre code moral ou pas, et il savait que quand il aurait dit oui, il devrait aller jusqu’au bout. Mais, il savait que réaliser une mission pour l’empereur pouvait également lui rapporter.