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« Un jour je serais de retour près de toi... » Ft. Obi-Wan Kenobi

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Anakin Skywalker

I Hate Sand

Anakin Skywalker

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un jour je serais de retour près de toi...
13 BBY - Coruscant, after Palpatine's fall.
J'arrive pas très fier de moi
L'acide ne m'aura pas tué
Ne me pardonne pas mais ne m'oublie pas
Ne m'excuse pas mais ne nous oublie pas

Un jour je serai de retour près de toi
Un jour je ferai tout en notre mémoire
Comme si la vie nous l'empêchera
Comme ça la vie nous vieillira
Un jour je serai de retour près de toi
Un jour je ferai tout pour être avec toi
Coruscant était en proie à une agitation cruciale. La Force elle-même était bruyante, instable. Et en lui, elle résonnait ainsi bien plus encore.
Il avait fait ce qu'il avait à faire. C'était la seule chose dont Anakin était sûr à l'heure actuelle. Durant ces six dernières années, il n'avait fait que de mauvais choix. Il avait cédé à la manipulation de Palpatine. Avait cédé au Côté Obscur. Continué de sombrer de plus en plus en perdant la raison, en perdant de vue ce qu'il voulait défendre le plus, puis ses enfants, Padmé...
Pendant un long moment, la souffrance avait régenté sa vie, lui avait laissé croire qu'il n'avait plus rien, qu'il était trop tard, que Vador était sa seule échappatoire.

Il était ironique de penser qu'au final, c'était une nouvelle dose de souffrance qui avait fini par lui ouvrir les yeux, qui avait fini par donner la force nécessaire à Anakin Skywalker pour écraser Vador, pour revenir à la vie.
Tout le mal qu'il avait causé à la galaxie entière, à ceux qu'il aimait, à qui il tenait, il ne pourrait jamais l'effacer ni le réparer. Mais il pouvait tenter de faire quelque chose de bien. C'était tout ce qu'il lui restait, semblait-il...
Ainsi, il s'était rendu sur Coruscant. Il avait trouvé Palpatine, s'était battu contre lui, en avait fini avec lui. Puis, il avait permis aux forces de la Coalition Rebelle de s'emparer de Coruscant.

Malgré tout, il n'avait pas pris part à ce conflit, était resté en retrait. D'autant plus lorsqu'il avait entendu dire que Kylo Ren et Rey s'étaient enfuis.
Quel serait son sort ?
Dans un premier temps, Anakin avait pensé qu'on voudrait le voir juger pour ses crimes, exilé au moindre mal. Mais il n'en fut rien. Padmé avait-elle intercédé en sa faveur auprès d'Organa et des autres rebelles ?
Il n'était pas sûr et cela n'avait aucune importance, à vrai dire.
Car le pire jugement était celui qu'il se réservait lui-même. Sa culpabilité ne le quitterait jamais. Elle serait présente à tout instant, où qu'il aille. À chaque fois qu'il regarderait dans les yeux de ses enfants, il ne pourrait que se rappeler les horreurs dont il était coupable... S'il lui était de toute façon permis de revoir Luke et Leia.
Rien n'était aussi incertain que son cas pour l'instant.

Anakin avait passé les dernières heures à l'écart, sans toutefois chercher à se cacher si jamais on voulait le trouver. Après que les forces de la Coalition aient repris entièrement Coruscant, il avait eu l'occasion de retrouver brièvement Padmé mais n'avait vu personne d'autre. Il n'y avait pas spécialement tenu non plus, de toute façon.
Les yeux perdus sur la civilisation accrue de Coruscant, Anakin était perdu dans les méandres du chaos et de la confusion qu'il ressentait à travers la Force, à travers toute la ville, dans le Sénat...
Bientôt pourtant, une présence en particulier sembla se démarquer. Une présence bien plus proche qu'il ne l'avait ressenti depuis longtemps.

Il fit volte face sur la plateforme d'atterrissage où il s'était lui-même isolé, chercha un peu du regard alors que la plateforme était pour ainsi dire, vide.
Sauf pour une silhouette qui commençait à s'avancer. Et il était inutile qu'il continue de le fixer pour savoir de qui il s'agissait, non, Anakin le savait déjà.
La silhouette continua de s'avancer jusqu'à ce que le visage d'Obi-Wan puisse lui être assez visible. Un visage plus fatigué que ce qu'il n'aurait dû l'être.
Immédiatement, l'ancien Sith ressentit de nouveau cette culpabilité cuisante lui rejaillir à la figure. L'envie de baisser les yeux, de détourner le regard se faisait toute aussi cuisante pourtant, Anakin se força à ne faire ni l'un ni l'autre, à garder la tête droite, à fixer Obi-Wan dans les yeux.

Face à cet homme, l'étendue de la trahison dont il s'était rendu coupable lui paraissait encore pire. Il avait détruit l'Ordre Jedi, tué les novices... Traqué tant de survivants de l'Ordre 66, en avait torturé bien d'autres...
Mais il y avait également ces souvenirs... Ces souvenirs dont Anakin aurait tout fait pour ne pas les avoir en sa possession. Ceux de cette vie-là étaient suffisamment source de douleur, il n'avait pas besoin de se souvenir de plus de souffrances encore. Il n'avait pas le choix semblait-il cependant.
Ces souvenirs avaient eu un seul bon effet, quoi qu'il en soit : ils lui avaient donné la force nécessaire de faire revenir Anakin, d'en finir avec Palpatine.

Ça n'effaçait rien au reste, toutefois. Il avait tué Palpatine mais ses actes restaient gravés dans le marbre. Ses actes étaient inoubliables et certainement en particulier pour Obi-Wan...
La douleur, la peine, la honte, la culpabilité... Tout ce qu'il pouvait ressentir était sans nom à l'instant où il se tenait devant lui, cet homme qui avait été son mentor, son ami, son père, son frère... Et qu'il ne parvenait plus à le regarder dans les yeux sans avoir envie de se cacher, de s'évaporer de la galaxie toute entière.

« Je suis désolé. »

Les mots sonnaient faux. Tout comme tous ceux, de toute façon, qui avaient traversé son esprit en un millième de secondes avant que ceux-ci ne sortent avec difficulté de sa bouche.
C'était tout ce qu'il pouvait dire, la seule chose qui semblait avoir du sens mais qui en même temps, semblait totalement dérisoire. Qu'est-ce que cela apportait qu'il soit désolé au final ?
Ça ne ramènerait pas les morts. Ça n'apaiserait pas la douleur de ceux qu'il avait blessé, d'une façon ou d'une autre. Et il doutait que cela puisse réparer ce qu'il avait brisé entre Obi-Wan et lui.
by CrimsonTulip


Obi-Wan Kenobi

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Obi-Wan Kenobi

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Un jour je serais de retour près de toi...Anakin & Obi-WanTu étais l’élu, c’était toi ! Stoïque, du moins autant que possible, j’attends. Les images que je tente de chasser, elles, reviennent en boucle. Ce ne sont pas vraiment des souvenirs - pas tous. Certaines bribes proviennent d’un futur inexistant, une possibilité étouffée, indistincte. Pourtant… Pourtant je ressens tout, comme si le chemin invisible avait été emprunté. Je t’aimais, Anakin. Une voix - ma voix - qui me hante depuis que les lignes temporelles se sont entrechoquées. Pourtant, la journée est aux réjouissances. Les forces rebelles se sont avancées, les forces ennemies repoussées. Une victoire, enfin. Cela aurait dû me rendre heureux mais je ne peux m’empêcher de penser aux morts, aux sacrifiés, à tout ce gâchis. Je ne peux m’empêcher de me sentir coupable.

J’ai mis du temps, avant de prendre ma décision ; poussé par Padmé, et par une résolution absolue. Il est l’heure d’un nouveau face de face, l’heure d’affronter, une fois de plus, celui qui fut à la fois mon apprenti, mon ami, mon frère, ou, plus exactement, comme un fils. Je suis craintif quant à l’issue de cette entrevue. Que dire lorsque la haine, la tristesse, le désespoir et l’amertume ont remplacé, jusqu’à présent, les mots ? Lui demander pardon ? Attendre des excuses ? Nous n’en sommes plus là. Le mal est fait. S’il est coupable, je le suis d’autant plus. J’ai été en charge de sa formation et n’ai pas su discerner les signes pourtant évidents, me suis montré à la fois trop permissif et trop rigide. N’ai pas su combler ses craintes, lui apporter une paix et un réconfort. J’ai failli. Et que faire de cet échec, aujourd’hui ?

N’est-il pas temps, surtout, d’aller de l’avant ? De laisser tomber les remords, les regrets et la peur pour tenter de trouver un équilibre fragile où se consument encore les braises de nos affrontements ? Je sais, en tout cas, que je ne désire plus me battre contre lui.
Dans un futur qui ne m’appartient pas, notre dernier affrontement m’a été fatal. C’est dans l’ordre des choses. Je ne parviens pas à trouver en moi la moindre colère, ni même le moindre reproche. Il n’est plus un jedi, et je ne suis plus son maître. Nous sommes désormais deux étrangers au regard et à la démarche familière. Mais nous ne nous connaissons plus qu’à peine. Tant de choses se sont passées. Tant d’événements, de conflits, de guerre, mais aussi de joie, de retrouvailles inespérées, un peu de paix.

C’est sur une plateforme d’atterrissage que je le trouve, seul, comme il l’a finalement presque toujours été. Je la vois, désormais, cette solitude décharnée qui s’accroche à lui comme un fantôme, là où a grandi sa colère. Je me fais silencieux, mais je sais qu’il a senti ma présence. Nous sommes liés dans la force par un lien qui, sans doute, ne s'amenuisera jamais vraiment. Je le sens pertubré, agité. Lorsqu’il se tourne vers moi, je sens mon coeur rater un battement. Ce n’est plus de la colère et de la haine que je lis au fond de son regard, mais une forme de remords, de crainte. Cet échange de regard me semble durer une éternité toute entière, ce n’est pourtant que le temps d’une ou deux respirations. If you're not with me, then you're my enemy.

Les mots résonnent entre eux, sur cette piste d’atterrissage déserte aux carcasses de vaisseaux abandonnés. Je cligne des yeux. Je les digère. Je comprends la nécessité qu’il a eu de les prononcer, j’en absorbe l’essence, je secoue la tête et détourne le regard. Devant moi, je joins mes mains entre elles. J’abaisse la capuche qui plongeait encore un peu mon visage dans l’ombre et me dévoile à la lumière pour que nous puissions vraiment nous faire face. Je laisse le silence s’accroître, tout comme un malaise grandissant entre nous. J’aurais aimé lui dire beaucoup de choses, mais comment les lui formuler ? Je me sens soudain très las.

“Ne sois pas désolé. Regarde plutôt tes erreurs pour en tirer une redoutable conclusion.” Je me rends compte de ma maladresse, de la manière redoutable dont je m’exprime, tel le maître jedi que je ne suis plus. Je me reprends donc, de manière plus douce : “C’est ce que j’essaye de faire, en tout cas… Ce n’est pas à moi de t’absoudre. Encore moins aux autres. C’est en toi-même que tu trouveras cette force, si tu le peux. ”

Je lui donne une leçon de morale, une fois de plus. On ne se refait pas. Et cela me ferait presque sourire si nos retrouvailles ne m’enserraient pas le coeur. Je lutte entre l’envie de l’éteindre, le secouer, repartir. Je reste seulement là, silencieux. Finalement, je m’approche de quelques pas. Je ne tends pas encore la main vers lui, mais je le regarde. Je ne sais pas si nous parviendrons à dépasser ce qui nous lie. J’ignore s’il le souhaite, et j’ignore si je le veux moi-même. Mais apaiser les blessures est, au moins, une tentative nécessaire.

“Tu n’as pas besoin de mon pardon, Anakin.”

Je ne peux pas lui dire qu’il l’a déjà acquis, bien que les mots soient sous-entendus. Rien ne sera jamais effacé. Mais il faut aller de l’avant.

“Ce qui est fait est fait et ne peut être défait. Vivre dans le passé n’apporte que l’ombre des remords.”

Je suis beau avec mes leçons de sagesse, moi qui ne parvient pas à quitter les morts et les fantômes.
©️ 2981 12289 0
Anakin Skywalker

I Hate Sand

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un jour je serais de retour près de toi...
13 BBY - Coruscant, after Palpatine's fall.
J'arrive pas très fier de moi
L'acide ne m'aura pas tué
Ne me pardonne pas mais ne m'oublie pas
Ne m'excuse pas mais ne nous oublie pas

Un jour je serai de retour près de toi
Un jour je ferai tout en notre mémoire
Comme si la vie nous l'empêchera
Comme ça la vie nous vieillira
Un jour je serai de retour près de toi
Un jour je ferai tout pour être avec toi
Qu'est-ce que l'on disait, à l'homme que l'on avait aimait le plus, lorsqu'on lui avait brisé le cœur, lorsqu'on l'avait déçu, trahi, traqué et tenté de le tuer même ?
Anakin n'était pas certain qu'il y ait quoi que ce soit à dire. Quoi que ce soit à faire. Malgré la honte et la culpabilité, il devait faire face à Obi-Wan. Il devait faire face aux propres sentiments de son ancien Maître.

Mais les sentiments, comment parvenir à les contrôler, les exprimer... Ce n'était toujours pas une chose pour laquelle les Jedi étaient doués. Ainsi, ce face à face perdurait dans un malaise éreintant, un silence trop lourds de non dits, de regrets et d'une tristesse pourtant incapables d'être exprimés.
Il y avait quelque chose d'énervant à entendre Obi-Wan se raccrocher à ses habitudes, à sa morale qui ne semblait cependant lui être d'aucune aide et en même, cela avait également quelque chose de familier, de rassurant.
Certaines choses ne semblaient jamais changer totalement. Son ancien Maître avait l'air épuisé, marqué par la vie... Il lui semblait que certains flashs lui revenaient, des souvenirs qu'il n'avait pas vécu ici mais dans une autre timeline, qui venaient lui rappeler encore que l'ombre de la vieillesse sur le visage d'Obi-Wan... C'était de sa faute.
Et malgré cet épuisement apparent, Obi-Wan conservait son caractère.

Toujours venant de lui, ce qu'il devait être fait semblait si simple quand rien ne l'était. Bien sûr, il devait avoir raison, les remords étaient la seule chose qu'amenaient le passé. Mais il n'était pas si simple d'échapper à un passé tel que le sien, tel que le leur.
Actuellement, il prenait sur lui pour continuer son ancien Maître dans les yeux, pour ne pas lui faire l'affront d'être plus lâche qu'il ne l'avait déjà été jusque-là et en le regardant tout simplement, il lui était impossible de ne pas sentir les remords affluer. De ne pas se sentir coupable.

« Parce que tu peux y arriver, toi, Obi-Wan ? »

Il était évident que non. De plus, même s'il n'avait pas eu besoin de réponse, il n'aurait eu qu'à se remémorer ceux de cet autre Vador pour le savoir.
Pour autant, cette remise en cause de la réponse apportée n'était pas agacée, elle n'était pas violente.
Elle était las, plutôt. Peut-être surprise et emprunte d'espoir. Désespérée, aussi.
Oui, le désespoir, c'était bien la nouvelle expression qui s'était installée sur le visage d'Anakin à cet instant.

« Tu peux me regarder, maintenant, sans te sentir trahi ? Sans te sentir en colère ? Déçu ? Vraiment ? »

Rien de ce qu'il venait de dire ne sonnait comme un reproche, ce n'en était pas un. Anakin ne savait même pas ce qu'il attendait réellement de la réponse qui suivrait. Car il était dur à croire, impossible même, qu'Obi-Wan puisse ne rien ressentir de ces émotions-là à son encontre.
Il aurait tant voulu que la réponse soit affirmative, pourtant. Il aurait tant voulu pouvoir effacer ce qu'il avait fait, revenir en arrière, avoir la chance de pouvoir tout changer... C'était trop tard, à présent.
Il avait fait tout ça. Il était devenu ce qu'il était. Et ce n'était pas parce qu'il avait finalement trouvé la force d'achever Palpatine, trop tard là encore, que tout s'effaçait. Il restait un monstre, le monstre qu'il avait créé lui-même.

À son tour, Anakin fit un pas, peut-être deux mais pas plus. À tant de reprises ces dernières années, il s'était senti si seul, si abandonné. Il avait cru Padmé et leurs enfants morts, il avait cru avoir tout perdu, Obi-Wan et Ahsoka notamment.
Il ne pouvait rien assumer au nom de son ancienne Padawan, la reverrait-il seulement un jour rien n'était moins sûr, mais son ancien Maître... Lui, il se tenait devant lui. Et Anakin était incapable de ne pas ressentir ce manque. Celui qui lui avait pesé, malgré lui. Dans un autre temps, il n'avait ressenti que de l'aversion, de la haine, un besoin de vengeance sans limite mais pas ici...
Ici, malgré lui, tout le bon qu'Anakin Skywalker avait en lui n'avait pas pu être annihilé par tout ce qu'il y avait de mal en lui, par Vador. Et ses émotions avaient subsisté malgré tout.
Et maintenant qu'il regardait Obi-Wan dans les yeux, il comprenait à quel point son ami, son frère lui avait manqué.

« Et si... Je n'ai pas envie de m'absoudre ? Si je n'ai pas la force de me pardonner ? Qu'est-ce qu'il se passera ? »

Ils en revenaient là, au final. Au Padawan et à son Maître. Le sentiment l'aurait presque fait sourire s'il ne ressentait pas tant de douleur à se souvenir de ce dont il était certain d'avoir perdu.
by CrimsonTulip


Obi-Wan Kenobi

Général Kenobi

Obi-Wan Kenobi

Messages : 20

   
Un jour je serais de retour près de toi...Anakin & Obi-WanImmobiles, nous nous tenons l’un en face de l’autre. Il n’y a, entre nous, pas l’ombre d’une hostilité sous-jacente, seulement de vieilles blessures encore ouvertes que seul le temps permettra peut-être de refermer. Parce que tu peux y arriver, toi ? C’est une question franche, directe, pourtant sans malice qu’Anakin me pose. Elle semble aussi sincère que légitime à laquelle je n’ai pas de réponse, pas vraiment. Aller de l’avant, apprendre à se pardonner et à pardonner les erreurs commises, est un chemin sur lequel il faut avancer tout au long de sa vie. Ce n’est pas qu’un passage, pas qu’une page à tourner. C’est l’histoire d’une vie toute entière, d’obstacles à surmonter, d’un équilibre fragile à atteindre et à maintenir.

« J’essaye. » Mes paroles résonnent faiblement entre nous et forment un écho cacophonique aux mots de Maître Yoda. Fais-le ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai. Pourtant, essayer et parfois la seule option qu’il nous reste face aux erreurs et à leurs conséquences.

Je me souviens d’images qui ne m’appartiennent pas vraiment, qui viennent d’un futur inaccessible, que je n’ai vécu que par l’intermédiaire de lignes temporelles étiolées. Pourtant je me souviens aussi nettement que si j’avais traversé ces épreuves et ces étapes. Je me souviens de la douleur, de l’infini chagrin, de la perte, de l’effondrement et du chaos. Je connais la solitude, le désespoir et le pessimisme. La culpabilité mordante qui arrache le cœur, cloue sur place, empêche de prendre les bonnes décisions. Je me souviens de ce visage défait, presque méconnaissable, celui d’Anakin, sous le masque de Vador, cette parcelle encore humaine, l’éclat d’un espoir qui s’éteint. Alors que je regarde celui qui fut mon élève, mon frère, et mon fils, je ressens le besoin impétueux de m’approcher de lui. De poser ma main sur cette joue que j’ai vu dévastée par l’impitoyable morsure des flammes. De demander pardon à mon tour, même sans l’obtenir. Je ne me résous pourtant pas à cet acte de tendresse inutile.

Nous restons l’un et l’autre immobile. Nous regardons l’un et l’autre le poids de la culpabilité sur nos épaules respectives. Ce n'est pas toi qui a tué Anakin Skywalker. C'est moi. Une demi vérité. Celle d’un esprit vacillant et fragile auquel je n’ai pas su prêter attention. Il était mon élève, mon apprenti. Ma responsabilité. Ses erreurs sont les miennes, le mal qu’il a fait est également le mien. Les décisions prises, je les ai moi aussi déclenchées. Et malgré tous les regrets, nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous sommes coincés. Destinés à apprendre pour éviter de briser à nouveau ce qui ne peut être réparé. Anakin et moi ne redeviendrons jamais ce que nous avons autrefois été. Notre relation est morte avec une part de nous même. Pour autant, je ne veux pas l’enterrer. Je veux laisser une chance aux flammes de s’éteindre.

« Je ne suis pas en colère. Elle ne servirait à rien, ne ramènerait pas les morts. Elle pourrait même en causer de nouveaux. Et tes erreurs sont aussi les miennes. Cela ne minimise aucune de tes décisions, ne rachète rien, n’efface rien non plus. Mais je suis aussi coupable que toi, et ce sont tes fautes que j’expie également. Si je suis déçu, c’est avant tout de moi-même. Si je me sens trahi, c’est parce que j’ai trahi moi-même la parole que je t’ai donnée, à toi, et celle que j’ai donnée à Qui-Gon et au Conseil. Dans la quête de la paix, nous avons tous les deux échoué à faire le bien. » Je t’aimais, Anakin.

Les quelques pas d’Anakin dans ma direction sont comme une invitation, un rapprochement subtile, une ouverture. Dans un moment comme celui-ci, chaque geste compte. Chaque inspiration est révélatrice. Je réponds par deux ou trois pas en avant à mon tour. Nous sommes de plus en plus proches. En tendant le bras, je pourrais presque l’atteindre, le toucher.
Sa question me laisse un instant pensif. Elle me rappelle des jours plus innocents, où je regardais ce jeune homme qui grandissait, me posait des questions, m’ennuyait parfois par sa perspicacité.

« Et si tu trouvais en toi l’éclat du pardon, que se passerait-il ? Il y a mille et une manières de porter un fardeau. Parfois ce qui est douloureux doit être transformé, non pas pour que le mal s’estompe, mais pour qu’il soit plus facile à porter - et à supporter. Pour qu’il devienne plus juste. Tout est toujours une question d’équilibre. L’obscurité et la lumière ne survivraient pas l’une sans l’autre, nous en sommes un mélange. Peut-être que tu parviendras à trouver comment accepter tes erreurs en agissant pour les racheter. C’est une route longue, peut-être interminable. Tu es le seul juge de ta propre personne, Anakin. »

Un passage à l’âge adulte que je ne lui ai jamais vraiment autorisé malgré son ancien rang de chevalier Jedi. Je le supervisais toujours, apportais même des conseils à Ashoka. J’étais ce guide qui n’achevait pas la formation pourtant déjà terminée. Mais finit-on jamais d’apprendre ? Je ferme les yeux l’espace de quelques inspirations. Le temps de laisser le passé retrouver sa place, de ne pas laisser les sentiments négatifs m’envahir tout à fait, de ne pas être seulement triste mais aussi heureux de retrouver celui qui fut un jour mon ami. C’est en me souvenant des jours plus paisibles, des instants de véritable paix et de complicité, que je rouvre les yeux pour plonger à nouveau mon regard dans le sien.

« Je te demande pardon, Anakin. »

Ma voix me paraît si calme qu’elle me surprend moi-même. C’est une note vibrante et chaleureuse, douce et mesurée. Elle n’hésite pas, ni ne questionne. Elle n’est pas non plus désolée. Elle exprime un regret et la volonté sincère d’un renouveau à construire s’il y consent.

©️ 2981 12289 0
Anakin Skywalker

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L'acide ne m'aura pas tué
Ne me pardonne pas mais ne m'oublie pas
Ne m'excuse pas mais ne nous oublie pas

Un jour je serai de retour près de toi
Un jour je ferai tout en notre mémoire
Comme si la vie nous l'empêchera
Comme ça la vie nous vieillira
Un jour je serai de retour près de toi
Un jour je ferai tout pour être avec toi
Maintenant que le Côté Obscur ne venait plus pervertir ses pensées ou ses sentiments, Anakin réalisait à quel point Obi-Wan lui avait manqué.
Il réalisait à quel point il avait du le blesser.
Mais il n'y pouvait rien. Ce qui était fait, était fait. À présent, il ne restait que les actions passées, que leurs conséquences et si Obi-Wan, de son propre aveux, tentait de lui pardonner, pourrait-il seulement y arriver ?
Anakin avait-il seulement envie de se pardonner ?

La souffrance de la galaxie, il ne pouvait que trop la ressentir et il ne réalisait aussi que trop bien qu'elle était de son ressort.
Vador y avait participé, or, ce n'était pas parce qu'il avait retrouvé la raison, qu'il avait retrouvé la voie de la Lumière que cela effaçait ses crimes.
Obi-Wan pensait avoir trahi, peut-être était-ce le cas au fond. Mais Anakin ne pouvait se résoudre à blâmer quelqu'un d'autre pour ses propres choix.
Oui, peut-être que si son Maître avait adopté un comportement différent, et peut-être que si le Conseil ne lui avait pas montré que du mépris et de la méfiance, alors oui, peut-être que tout aurait été différent.
Mais il était bien trop tard pour le savoir, bien trop tard pour refaire le monde avec des "si".

À ses yeux, ses trahisons étaient plus graves que celles d'Obi-Wan. Il avait trahi une galaxie entière. Trahi l'homme qu'il avait considéré comme un père et un frère, sa femme, ses enfants même.
Obi-Wan s'était rapproché encore, il avait parlé de racheter ses fautes. Oh, Anakin ne demandait pas mieux. Il en rêvait même, mais était-ce seulement possible ? Comment le faire quand la confiance ne suivrait probablement pas ?

Mais la réponse ne viendrait pas aujourd'hui, en tout cas pas maintenant. Car Obi-Wan avait prononcé d'autres paroles. Et ces quelques mots ébranlèrent Anakin plus que n'importe quoi d'autre.
Il ne parvient même pas à fuir le regard de son Maître, réagir semble même au-dessus de ses moyens tout à coup. Pardon ?
Comment pouvait-il lui demander pardon ?
Alors que c'était lui qui avait balayé tout ce qu'ils avaient, tout ce qu'ils avaient construit ? Certes, Obi-Wan n'était certainement pas irréprochable, aucun Jedi ne l'avait été... Mais de là à prendre une partie de la responsabilité de ses fautes, à lui...

« Obi-Wan... »

La distance qui les avait séparé un peu plus tôt était à présent nulle. Anakin ne parvenait pas à trouver les mots. Il sentit ses poings se contracter, juste avant qu'il ne franchisse la dernière limite et qu'il n'entoure finalement ce frère retrouvé de ses bras.

« C'est moi, qui vous demande pardon Maître... Pour tout. »

La liste était bien trop longue et ils n'avaient nul besoin de compter les détails. Anakin lui pardonnait sans y penser à deux fois. Et il voulait croire, sincèrement, qu'un jour, Obi-Wan serait capable d'en faire de même sans y repenser plus. Il n'en demandait pas tant aujourd'hui, il avait déjà l'essentiel.
Le ressenti que tout n'était peut-être pas perdu, que si Obi-Wan lui laissait une chance de se pardonner et de se faire pardonner alors, non, tout n'était pas perdu.
Reconstruire... Jamais une possibilité n'avait fait naître tant d'espoir chez Anakin Skywalker.
by CrimsonTulip


Obi-Wan Kenobi

Général Kenobi

Obi-Wan Kenobi

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Un jour je serais de retour près de toi...Anakin & Obi-WanIl n’y a, dans son geste, qu’une infime hésitation aussitôt balayée par une forme de tendresse presque désespérée. Ses bras se referment autour de moi et je ne peux qu'aussitôt répondre à son étreinte. Un poids indescriptible s’ôte de mes épaules, s’allège le temps que dure cet échange déroutant et inopiné. Je ferme les yeux pour goûter à cette simple chaleur, à ce pardon silencieux, ce même désir commun d’aller de l’avant malgré le passé, malgré les peines encore cuisantes et les plaies toujours ouvertes. C’est cette envie commune de guérir, de réparer, qui nous pousse l’un vers l’autre en cet instant précis et nous permet de nous raccrocher à l’infime espoir d’un futur plus clair, moins pesant, sur un chemin plus dégagé.

« C’est inutile… Je sais déjà. » je souffle, abandonnant un instant le masque intransigeant du maître Jedi que j’ai un jour été.  Nous embrassons notre passé commun, maître et apprenti faisant la paix. Je retrouve un fils disparu, un frère abandonné et, moi d’ordinaire si pudique, je ne peux me résoudre à le relâcher. Je goûte à cette joie - celle que l’on éprouve en revenant auprès d’un vieil ami - que je ne me suis, jusqu’alors, pas permis de toucher du doigt. Si Anakin n’est plus celui qu’il a été, il en va de même pour moi. Peut-être pouvons-nous croire à un futur commun, à l'expiation de nos fautes, la chance de réparer nos erreurs respectives.  

Je le relâche, car il y a une fin à tout, même aux retrouvailles, et pose mes yeux dans les siens avec attention. En l’observant, se rejouent toutes les scènes de notre passé commun. Toutes les interactions, tous les choix, notre complicité, les affrontements têtus, l’incompréhension, les batailles communes. Ces souvenirs m’arrachent, pour la première fois, un sourire apaisé. Je passe les mains derrière mon dos et me retourne face à la galaxie qui nous entoure. Je lève mes yeux vers le ciel nocturne et prends le temps de réfléchir en silence à ce futur commun. Me trouver silencieux auprès d’Anakin me paraît presque étrange, comme si nous retrouvions quelque chose que je pensais perdu à jamais. Je n’ai que trop en tête ces affrontements où se déchiraient sans cesse nos liens si ténus, où les regrets se heurtaient à la haine. Aujourd’hui, tout ceci me paraît étrange. Flou. Embrouillé. Le prix de souvenirs que l’on n’a pas vécu : ils nous appartiennent sans que nous ne puissions vraiment les posséder, trop capricieux pour être vraiment retenus.

« Un nouveau départ est toujours une chance d’être une meilleure version de soi-même, tu ne crois pas ? » je tourne ma tête dans sa direction et me rends compte que je lui demande un avis sincère. Son avis m’intéresse, il a toujours eu un raisonnement différent du mien. Ce qui nous posait problème peut aujourd’hui, peut-être, travailler de concert pour bâtir un véritable havre de paix et d'équilibre… Qui sait.  

Je suis beau avec mes leçons de sagesse, moi qui ne parvient pas à quitter les morts et les fantômes.
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